Le visage de lumière
Je crois que j’arrive au bout des aventures de M. Ploc avec cette ultime enquête : « Le visage de lumière ».
Pour rappel, M. Ploc est un vieux rentier bedonnant devenu détective amateur et qui collabore souvent avec l’inspecteur Moulin.
Les deux personnages apparaissent dès 1921 dans la mythique collection fasciculaire « Le Roman Policier » des éditions Ferenczi et reviennent, dans cette collection et sa seconde série au moins 7 fois.
L’auteur qui les met en scène est Jean Bonnéry (1887-1969), un avocat ayant également écrit des récits sentimentaux, d’aventures, de science-fiction et policiers.
« Le visage de lumière » est paru en 1927 dans la seconde série de la collection « Le Roman Policier ». Les couvertures de ces deux séries furent toutes illustrées avec maestria par Gil Baer.
Il semble que ce titre soit le dernier à mettre en scène, non pas le duo, mais uniquement M. Ploc qui, pour la seconde fois, va se la jouer en solo.
LE VISAGE DE LUMIÈRE
M. PLOC, un vieux rentier bedonnant s’adonnant au métier de détective par passion, en a connu des affaires mystérieuses !
Mais jamais il n’avait pénétré dans une maison hantée dans laquelle les occupants, un paraplégique et sa jeune fille, entendent des coups la nuit formant des messages menaçants en morse, et voient des visages de lumière flotter à travers les pièces.
Et quand ces « spectres » se permettent, en plus, d’enlever le fiancé de sa cliente… alors, M. PLOC va devoir garder tout son sang-froid et sa lucidité pour espérer sortir victorieux de la plus étrange des batailles.
Un vieil homme, apprenant sa ruine, se voit handicapé par une attaque d’apoplexie. Avec le peu d’argent qu’il lui reste, il achète une maison que l’on dit hantée, afin d’y finir sa vie sous la surveillance de sa fille Claire.
Très vite, des phénomènes étranges se déroulent dans l’habitation. Des coups résonnent durant la nuit, signifiant des messages menaçants en langage morse. Puis, des visages lumineux apparaissent et disparaissent mystérieusement.
Mais quand un soir, elle entend la voix de Jean, son fiancé, rentré d’un voyage d’affaires, puis un cri et qu’elle ne le voit pas venir, elle décide alors de contacter M. Ploc, un détective, dont elle a vu l’annonce dans un journal…
Une fois n’est pas coutume (c’est au moins la seconde) M. Ploc va agir seul dans cette enquête aux confins du paranormal.
C’est d’ailleurs dommage, car M. Ploc n’est jamais aussi énigmatique et intéressant que lorsqu’il évoque avec l’inspecteur Moulin ses avancées dans une enquête.
On retrouve ici des sujets bien à la mode à l’époque de sa publication avec une intrigue mêlant des semblants de paranormal à coups de fantômes, spectres, apparitions lumineuses, bruits et compagnie.
Bien évidemment, du fait du genre policier dans lequel s’inscrit le récit, on se doute que tout cela n’a rien de paranormal et est la conséquence de la volonté humaine. Mais qui ? Pourquoi ? Comment ?
Il faut noter que M. Ploc arrive très tardivement dans l’histoire, presque à la moitié de celle-ci.
Effectivement, la première partie est dévolue à expliquer les malheurs, non pas de Sophie, mais de Claire, soit à travers une narration à la troisième personne, soit à travers un journal intime que la jeune femme tient.
Par la suite, Ploc, après son apparition, disparaîtra souvent, longtemps, pour résoudre l’énigme et, de ce fait, le lecteur perdra tout ce qui fait le sel de ce personnage, c’est-à-dire ses révélations énigmatiques à propos de ce qu’il a déjà compris du problème.
Reste alors un récit classique (pour l’époque), tant dans la forme que dans le fond même si, dans l’ensemble, le texte se hausse au-dessus de la mêlée de ce qui était proposé dans cette collection, notamment grâce à un peu moins de naïveté (même si le procédé usité pour le coupable a bien vieilli) et un côté un peu moins fleur bleue qu’à l’accoutumée (même si les sentiments entrent en compte).
Au final, pas le meilleur épisode de la courte série, mais un récit qui se lit agréablement et va probablement rapidement s’oublier.