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Loto Édition
1 septembre 2024

Le juge méjugé

Je poursuis ma découverte d'auteurs américains ou anglais du début du siècle dernier et de la fin du précédent.

Effectivement, si le genre « policier » en littérature fut souvent associé aux auteurs anglo-saxons (Conan Doyle, Dashiel Hammett, Agatha Christie, Jim Thompson...), tous les écrivains d'outre-Manche ou d'outre-Atlantique ayant performé dans le genre n'ont pas forcément acquis le même statut culte, incontournable, voire sont même demeurés, pour la plupart, totalement inconnus en France faute de traduction de leurs textes.

Si la plupart de ces auteurs étaient des " spécialistes " du genre, d'autres s'y sont essayés avec parcimonie, voire retenue, ce qui ne les a pas empêchés d'avoir un immense succès avec leurs romans non policiers.

C'est le cas de l'auteur du jour, Ben Ames Williams (1889-1953), originaire de Macon (mais celui de l'état de Géorgie aux USA).

Effectivement, si Ben Ames Williams a écrit près de 500 nouvelles, 50 romans, son nom demeure totalement inconnus de la plupart des lecteurs français et ce malgré l'immense succès de certains de ses romans tel que « The strange woman » (1941) qui fut adapté au cinéma et qui eut les honneurs d'une traduction française en 1947 pour le compte des éditions Ferenczi (qui ne publiait pas que des récits policiers même si ce n'est qu'à travers ce genre que j'évoque cet éditeur).

Bref, Ben Ames Williams n'était pas un spécialiste du récit policier, mais les deux nouvelles que je vais aborder flirtent avec le genre puisque la première parle d'un juge et d'un chantage et la seconde d'un meurtre lors d'une partie de chasse.

« Le juge méjugé » est une très courte nouvelle qui n'atteint pas les 4 000 mots.

Le récit se concentre en un lieu, s'étale sur quelques minutes et met en scène uniquement trois personnages (dont un est subsidiaire : la femme du juge).

L'histoire raconte l'entretien entre un juge chargé d'une affaire mêlant une grande entreprise et un avocat véreux venu lui proposer un soutien politique et financier pour statuer en faveur de son client (l'entreprise).

« L'affût » est une nouvelle guère plus longue (6000 mots) qui narre une partie de chasse aux canards qui vire au drame et au meurtre.

Ben Ames Williams, comme tout bon nouvelliste propose aux lecteurs un rebondissement final qui clôt son récit. C'est le principe de la plupart des nouvelles, surtout quand elles sont concises.

Comme le rebondissement est le point clé de son récit, l'auteur se permet de prendre son temps pour y amener le lecteur.

Ainsi, dans « L'affût », Ben Ames Williams se permet de décrire les préparatifs de la partie de chasse entre deux amis, la nuit qui précède (ils ont décidé de dormir à la belle étoile non loin du lieu de chasse pour y être avant la levée du soleil), jusqu'aux éléments qui laissent présager du drame.

Pour « Le juge méjugé » le procédé n'est pas le même puisque l'unité de temps, ainsi que celui de lieu de personnages et de textes sont restreints.

Cependant, comme dans toute bonne nouvelle, c'est le rebondissement final qui donne du sel au récit.

Au final, si Ben Ames Williams ne révolutionne pas le genre avec ces deux nouvelles, il démontre que, bien que n'étant pas un spécialiste du récit policier, il était capable d'y naviguer sans avoir à en rougir.

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