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Loto Édition
25 août 2024

Meurtre en trois exemplaires / Un mort non identifié

Raa, fichue passion !

Après avoir été mordu à la littérature policière populaire française (et je le suis toujours) voilà que je me suis fait attraper par la paralittérature policière anglo-saxonne et c'est peu dire qu'il y a matière à découverte...

Effectivement, les magazines et journaux diffusant des récits policiers plus ou moins longs sont extrêmement nombreux et tous ces textes n'ayant pas été forcément réunis par la suite en recueil ou publiés sous forme de livres, certains (la plupart) ont fini par disparaître dans les abysses... d'autant plus en France où les formats courts eurent très peu les honneurs des traductions (à part pour certains magazines comme « Mystère Magazine »).

Et pourtant, que de textes intéressants écrits par des auteurs tout autant attrayants et qui, bien souvent, ne sont pas forcément les plus connus (un peu comme en France, n'est-ce pas Albert Boissière ?) !

La découverte du jour nous vient de Frederick Irving Anderson (1877-1947), un écrivain et journaliste américain méconnu, voire inconnu chez nous, malgré une grande production et, nous le verrons, des récits et des personnages intéressants.

Et, comme vous le savez, je suis excessivement attiré par les personnages récurrents, vous ne vous étonnerez pas que ce soit une nouvelle fois ce qui m'a accroché chez l'auteur.

Le texte du jour « Meurtre en trois exemplaires » a été publié en France dans le magazine « Mystère Magazine » en 1949.

Le récit original s'intitule « Murder in triplicate » et fut publié en décembre 1946, dans le « Ellery Queen's Mystery Magazine », pour lequel il écrivait beaucoup, car je n'y ai pas trouvé trace de la nouvelle).

Ce texte de 7 000 mots (format très court, donc) met en scène plusieurs personnages récurrents de l'auteur.

Tout d'abord Oliver Armiston, un écrivain que l'on découvre (ou retrouve) en 1914 dans le recueil « Aventures of the infallible Godahl » où l'auteur conte les aventures d'un cambrioleur, me semble-t-il.

Le commissaire Parr, que l'on retrouve dans plus de 20 récits, dont, notamment, certains en commun avec Armiston.

Et les deux assesseurs, les inspecteurs Morel et Pelts.

Et c'est ce dernier personnage qui m'a le plus intéressé dans cette nouvelle, car il s'agit d'un personnage en apparence falot, décrit ainsi : « petit bonhomme râpé qui n’avait qu’un défaut : on avait du mal à le faire rentrer au bercail ».

Et, en effet, le bonhomme ne rentre au bercail que quand il a trouvé sa proie et on le voit passer, repasser, déguisé, redéguisé, inlassablement en chasse et, quand il revient, il a la solution, il tient le coupable.

Je suppose que Parr est plus mis en avant dans d'autres nouvelles, mais, là, alors qu'il est absent tout du long, c'est bien Pelts qui tient la vedette, que Parr et Morel observent, quand ils le voient agir, en se demandant ce qu'il fait.

Vraiment un personnage intéressant, alors qu'il est difficile, dans un si court texte, de proposer des personnages qui sortent du lot.

Quelques mots, puis quelques agissements suffisent à créer de l'intérêt pour Pelts et je dois avouer que j'ai immédiatement cherché d'autres textes de l'auteur le mettant en scène et j'ai eu bien du mal à en trouver.

Car Frederick Irving Anderson, malgré les qualités évidentes de ses textes (j'en ai pour l'instant lu deux courts), n'est pas, et de loin, l'auteur qui fut le plus traduit en France. D'ailleurs, excepté « Mystère Magazine » et une anthologie du mystère, on ne trouve pas de trace de traductions de textes de l'auteur, là où nombre de ses confrères se sont vus traduire pour la « Série Noire » ou pour « Le Masque », par exemple.

Espérons que ce désintérêt pour l'auteur cesse enfin pour, ne sait-on jamais, voir apparaître enfin des traductions de ses récits.

En ce qui concerne l'intrigue, le commissaire Parr (je crois que dans la version originale il est " police deputy ") est confronté à deux meurtres étranges, deux corps retrouvés dans un fleuve ou une rivière et qui n'ont pas été noyés, qui se retrouvent avec trois balles de trois armes différentes dans le corps sans qu'aucune d'elles ne soit la cause de la mort. Cause du décès inconnue, dixit le légiste.

Si, forcément, l'intrigue ne peut pas être exaltante (seulement 7 000 mots), il faut bien avouer que le postulat de départ est intéressant et laisserait présager d'un excellent roman policier.

Cependant, malgré la concision du texte, celui-ci s'avère très agréable à suivre, notamment grâce à Pelts, mais pas que.

On sent que le commissaire Parr peut être un personnage particulier.

Reste Morel qui est le personnage le moins intéressant du trio (voire quatuor avec l'écrivain).

Au final, court récit, mais fort intéressant qui donne envie de découvrir de manière plus approfondie la plume de l'auteur et ses personnages...

 

Le second texte « Le mort non identifié » est toujours signé Frederick Irving Anderson et met en scène des personnages différents : Drud et Druke.

Le premier est médecin, le second journaliste, ils sont amis et en pleine discussion à propos du bon moment, dans l'année, que doit choisir un meurtrier pour éviter de se faire prendre... du nombre de « corps non identifié » que l'on retrouve au fil des mois... Un sujet qui intéresse fort les deux hommes pour des raisons différentes...

Si ce très court texte (5 300 mots) est habile et agréable à lire, forcément, du fait de son extrême concision, on devine vite que l'intrigue ne va pas être son point fort.

Tout va vite, tant dans la perpétration du meurtre qui n'est évoqué a posteriori que dans sa résolution.

On sait à l'avance qui est le meurtrier et on devine, à la tournure que prend la conversation entre les deux amis, comment l'histoire va se terminer.

Mais là encore, l'auteur nous propose un personnage secondaire fort intéressant, mais qui faute de place, n'est que survolé et à peine présent (si ce n'est dans la scène clé) en la personne d'un journaliste fouineur et obstiné (qui n'est pas très loin, finalement, du personnage de Pelts du premier récit).

Au final, un récit malin, mais qui ne vaut que par son rebondissement final, comme toute bonne nouvelle, sans avoir les moyens ou le temps d'aller plus loin et de se rapprocher d'un mini roman...

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