Étonnantes aventures du Grand-Nord
La littérature populaire policière fasciculaire qui est si chère à mon cœur est composée de centaines, de milliers de collections chez des dizaines, des centaines d'éditeurs.
Comme les auteurs, certaines sont " majeures " (« Le Roman Policier », « Police et Mystère » des éditions Ferenczi par exemple), d'autres, " mineures ".
Comme les auteurs, certaines sont prolifiques (« Mon Roman Policier », toujours chez Ferenczi et ses plus de 550 titres) et d'autres furent éphémères (« Les Trois As » des éditions Chantal ou encore « Vidocq » aux éditions de l'Étrave).
La collection que je vais évoquer maintenant, à travers son premier titre, ajoute au fait d'être éphémère [11 titres seulement] celui de n'avoir pas même d'intitulé.
Effectivement, aucun nom de collection n'apparaît sur ces 11 titres et la seule chose qui les relie sous la même bannière est l'illustration de couverture aux teintes rouge et noir prédominantes et le fait que, dans chacune d'entre elles, on peut distinguer une silhouette d'un homme vêtu d'un feutre, d'une gabardine, avec une pipe à la bouche...
Cette silhouette pouvant faire penser à Jules Maigret, et qui apparaît sur toutes les couvertures [sauf la première où seule une silhouette lointaine d'un marin apparaît] inspirera le nom que les amateurs de cette paralittérature ont donné à cette collection « La Silhouette » ou « La collection à la silhouette ».
Bien que collection Policière, celle-ci débute par un récit qui n'entre pas dans le genre, mais plutôt de celui d'aventures.
Son titre : « Étonnantes aventures au Grand Nord », un fascicule de 32 pages publié en 1945, signé Henry Maxence.
Je vous ferai volontiers un résumé de la vie et de la carrière de l'auteur, malheureusement, comme souvent dans la littérature fasciculaire, celui-ci est un anonyme dont on ne sait rien à l'heure actuelle [du moins moi].
ÉTONNANTES AVENTURES AU GRAND NORD
Le jeune Jean-Yves profite de la blessure d’un mécanicien sur un paquebot en partance pour le Canada pour se faire embaucher en remplacement.
Il n’imagine alors pas qu’en quelques semaines il va vivre de folles aventures au Grand Nord où il partagera la vie de baleiniers, de trappeurs et d’Esquimaux…
Jean-Yves apprend qu'un mécanicien d'un paquebot en partance pour le Canada est blessé. Il se propose en remplacement et est embauché pour partir immédiatement. À peine le temps d'aller chez lui chercher quelques affaires et de prévenir sa mère et zou, c'est parti pour l'aventure. D'autant, qu'en cours de route, il décide de monter à bord d'un baleinier pour partager la vie de ces marins puis, en débarquant sur terre, il rencontre un trappeur qui va lui apprendre son métier et lui permettre de croiser des Esquimaux...
Pur récit d'aventures, ce titre concentre, en 11 600 mots, de multiples aventures puisque le héros va d'abord partager la vie des mécaniciens sur paquebot puis des baleiniers puis d'un trappeur, puis d'un Esquimaux.
Bien que non policier, ce récit est très agréable à lire et devait l'être encore plus en 1945, car il a dû permettre à certains lecteurs de connaître les vies des différents personnages que rencontre Jean-Yves, des éléments que, de nos jours, on peut voir sur les chaînes TV ou sur Internet.
Bien que certains propos soient un peu durs, comme l'explication sur le massacre des bébés phoques, l'ensemble est non seulement plaisant à lire, mais également très intéressant même si, faute de place, le récit s'arrête brutalement.
Au final, un récit divertissant, enrichissant, bien écrit, qui ouvre presque parfaitement cette collection [" presque ", car récit non policier].