Qui a tué l'encaisseur ?
Poursuivons notre découverte de la collection fasciculaire éphémère, « La Silhouette », une collection de 11 titres parus en 1945.
Le titre du jour, le troisième de la collection, s'intitule « Qui a tué l'encaisseur ? » et est signé Léon Valbert.
Pour rappel, ladite collection, à l'époque, n'avait pas de nom, ce sont les amateurs de paralittérature qui la surnommèrent « La Silhouette » ou la « Collection à la Silhouette » du fait que 10 des 11 couvertures aux nuances rouge et noir faisaient apparaître la silhouette d'un personnage fumant une pipe qui faisait penser à Maigret.
La première couverture illustrant un récit d'aventures, c'est la silhouette d'un marin que l'on aperçoit.
En ce qui concerne Léon Valbert (1867-1947), pas grand-chose à se mettre sous la dent si ce n'est qu'il était écrivain et parolier et qu'il avait pour pseudonyme Albert Vavasseur.
« Qui a tué l'encaisseur ? » est le premier des 4 titres que signera l'auteur pour la collection.
QUI A TUÉ L’ENCAISSEUR ?
Fernand Cantaloube, encaisseur pour une banque, a mystérieusement disparu durant sa tournée.
On retrouve bientôt son corps dans une cuve d'acide d'une usine proche de son domicile.
Les policiers cherchent le suspect parmi les « clients » visités n'ayant pas honoré leurs dettes, mais leur incapacité à trouver le coupable provoque les railleries des journaux et du public.
C'est finalement Dardillac, le greffier du juge chargé de l'affaire qui, pour apporter des réponses à la veuve de la victime, va permettre à l'enquête de faire un grand bond en avant.
Victor Cantaloube se rend au commissariat pour déclarer la disparition de son cousin Fernand encaisseur pour le Crédit Central de Gascogne.
Ce dernier a disparu lors de sa tournée d'encaissement et l'on ne tarde pas à retrouver son corps dans une cuve d'acide non loin de son domicile.
Mais la police tarde à trouver le coupable et le juge est raillé par les journaux.
C'est finalement le greffier de ce dernier, Dardillac, qui va aider la justice en voulant apporter des réponses à la fiancée de la victime.
Ce petit récit de 10 700 mots, autant le dire tout de suite, se base sur une intrigue qui ne serait plus acceptable de nos jours. D'abord parce que trop usité, ensuite parce que difficilement crédible en l'état.
On pardonnera cette facilité du fait du format fasciculaire dans lequel on ne peut pas trop s'étendre.
Pour le reste, histoire classique, qui rappellera par son sujet le début des aventures de Martin Numa, de Léon Sazie où un encaisseur du Crédit Bordelais (on reste dans la même ville) disparaît également pendant sa tournée.
Ce récit date de 1906, et difficile de dire si Léon Valbert s'en est inspiré volontairement, involontairement ou si ce n'est que coïncidence.
Au final, si on passe sur une révélation qui tient peu la route de nos jours bien que trop usitée également dans un passé proche, ce petit récit policier se lit agréablement.