13 crimes en 3 jours
Je poursuis ma découverte de la collection fasciculaire, policière, éphémère, « La Silhouette », une collection de 11 titres de 32 pages parue en 1945 aux éditions André Bonne.
Pour rappel, cette collection, à l'origine, n'avait pas d'intitulé. Ce sont les amateurs de cette paralittérature qui lui donnèrent ce surnom, car sur 10 des 11 couvertures, apparaissait une silhouette d'un homme.
Excepté Léon Valbert et George Fronval, les auteurs de cette collection sont assez énigmatiques pour ne pas dire inconnus.
« 13 crimes en 3 jours » est le 5e titre de la collection.
13 CRIMES EN 3 JOURS
Le juge Stampa pensait vraiment, en quittant la Corse pour une petite ville de Seine-et-Marne à la suite d’une mutation, mener une existence tranquille.
Malheureusement pour lui, un assassin a choisi le jour de son arrivée pour sévir.
D’abord, un corps nu et sans tête est retrouvé dans une rivière.
Puis une autre découverte tout aussi macabre est bientôt faite.
Et ce n’était là que le début d’une série de 13 crimes en 3 jours...
Le juge Stampa est à peine débarqué dans un petit village de Seine-et-Marne où il a été muté depuis la Corse, qu'une série de crimes horribles est perpétrée. D'abord, c'est le corps nu et étêté d'un homme qui est découvert dans la rivière, puis un second. Puis, bientôt, c'est toute la famille du juge Stampa, qui habite non loin de là, qui est assassinée à son tour.
Chargé du dossier, le juge Stampa ne tarde pas à se montrer en désaccord avec le commissaire Miramar, qui mène l'enquête.
On retrouve donc la plume de Léon Valbert après le titre « Qui a tué l'encaisseur ? ».
À la lecture du titre du jour, on découvre des similitudes, tant dans l'intrigue que dans les noms des différents protagonistes.
Côté intrigue, l'auteur nous sert là ce qu'il peut de mieux dans le format contraignant du fascicule de 32 pages.
En effet, il a beau pousser au maximum les murs, le texte dépasse à peine 12500 mots.
Mais, même en s'accordant 25 % de taille en plus que la moyenne des récits contenus dans ce genre de fascicule, il ne peut faire des miracles au niveau intrigue - d'autant qu'il n'oublie pas de s'attarder à côté sur des personnages.
Pourtant, Léon Valbert livre là une intrigue très intéressante et qui, si elle pêche la facilité de sa résolution due au fait que l'auteur n'a plus beaucoup de place pour terminer, n'en est pas moins ambitieuse.
Cependant, l'œil du lecteur attentif aura repéré une similitude dans l'identité du meurtrier dans les deux premiers récits de l'auteur pour la collection.
Alors, certes, on peut s'amuser des noms des protagonistes à la mode " Barguignolles ", " Farrougasse " ou similaires, mais il faut noter qu'à part cela, la plume de Valbert tient bien la route, que l'auteur maîtrisait suffisamment le format fasciculaire pour livrer des récits plutôt attrayants et, qu'en plus, il savait faire montre d'ambition dans son intrigue.
Au final, probablement le meilleur des 5 premiers titres et un récit qui confirme que Léon Valbert était un auteur qui performait dans l'art très contraignant du fascicule de 32 pages.
À voir si les deux autres titres que l'auteur a écrits pour la collection confirmeront ce jugement.