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Loto Édition
17 novembre 2024

Alfred Hubart joue et gagne

Je poursuis ma découverte de la production policière de l'auteur Michèle Nicolaï (1905-1950), une des rares femmes de lettres francophones (elle est née en Suisse) à s'être exercé au genre policier avant la fin des années 1950.

Michèle Nicolaï est principalement connue pour ses récits sentimentaux et même quelques récits érotiques ainsi que pour avoir collaboré avec des magazines de charmes en tant que journaliste.

Le titre du jour, « Alfred Hubart joue et gagne » est un fascicule de 32 pages a été publié en 1942 dans la collection « Allo Police » des éditions A.B.C.. Il fut signé d'un pseudonyme de l'auteur : Jean-Marie Laroche.

ALFRED HUBART JOUE ET GAGNE

Alfred Hubart est un aventurier se cachant sous l'identité du baron d'Ambroise. Un soir, alors qu'il revient chez lui au volant de son véhicule de sport, il aperçoit une voiture roulant à tombeau ouvert devant lui. Tandis qu’il se rapproche d'elle, les passagers de l'auto jettent un lourd paquet sur la route.

Alfred Hubart, grâce à ses réflexes, parvient à éviter le choc et, une fois à l'arrêt, il se précipite pour voir ce qu'il a bien failli écraser.

Sa surprise est grande quand il constate qu'il s'agit du corps d'un vieil homme qui respire encore...

Alfred Hubart est un sportif et un aventurier, aussi, quand, sur la route, de nuit, il aperçoit, devant lui, une voiture qui roule vite, il cherche à faire la course, mais, quand il s'approche trop, les passagers du véhicule de devant jettent, devant lui, un lourd paquet qu'il peine à éviter.

Curieux de savoir ce dont se sont délestés ses concurrents, Alfred s'approche du colis et constate qu'il s'agit en fait d'un vieil homme qui respire encore. Ce dernier balbutie quelques mots à propos d'une invention permettant la transmutation de l'or.

Alfred décide d'amener la victime à l'hôpital et, quand il en repart, quelqu'un tire sur le vieillard...

Voilà un titre dont j'aurai eu bien du mal à accorder la paternité (maternité ?) à Michèle Nicolaï si je n'avais su que Jean-Marie Laroche était un de ses pseudonymes.

En effet, les précédents titres policiers de l'auteur, qu'ils soient signés Michèle Nicolaï ou Nicole Moran, avaient tous, en eux, une part de récit sentimental.

Ici, point du tout. Les affaires de cœur sont totalement délaissées pour se concentrer uniquement sur le genre policier et, ou, surtout, aventures.

Car, Alfred Hubart est un aventurier, qui, aidé par son secrétaire, Max Colona, alias Doc et son serviteur Annamite, alias Jap (Sic), il se cache sous l'identité du baron d'Ambroise pour des raisons que l'on ignore, mais qui évoque d'autres personnages du genre tels Jack Desly de Claude Ascain et consorts.

D'ailleurs, Alfred Hubart a beaucoup de Jack Desly dans les aventures sont parues ans auparavant dans une collection des éditions Ferenczi.

Que ce soit le fait de se cacher sous une identité notable, d'avoir un serviteur Annamite qui pratique le Jiu-Jitsu, d'aimer se lancer dans des aventures...

Mais, si on pousse plus loin, même le système narratif fait penser à un épisode d'une série comme pouvait l'être celle mettant en scène Jack Desly, tant certaines choses ne semblent pas évoquées dans ce récit comme si elles l'avaient déjà été dans d'autres.

Ainsi, le nom de la bonne muette Léocadie est mis en avant pour qualifier un personnage qui ne parle pas alors que la bonne ne nous a pas encore été présentée (comme si on devait déjà la connaître).

Le passé d'Alfred Hubart et ses comparses, passé forcément en dehors de la loi, est lui également évoqué à la toute fin, comme si le lecteur devait déjà savoir qu'Alfred Hubart était un aventurier qui œuvrait du mauvais côté de la barrière...

Et cette sensation d'épisode dure toute la lecture (du moins pour ceux qui sont habitués aux codes de la littérature fasciculaire de l'époque).

D'ailleurs, ce titre se lit comme un épisode de Jack Desly, apportant les mêmes éléments, les mêmes ressentis, l'humour en moins.

Pourtant, je ne trouve pas trace du personnage ailleurs, ni dans d'autres récits qui seraient autant d'épisodes ni même dans un récit plus long qui aurait été réécrit, dont on aurait coupé des bouts pour le faire rentrer dans un format fasciculaire, ce qui pourrait également expliquer ce sentiment et, surtout, ces non-dits.

Au final, un récit agréable, qui en rappelle d'autres, mais surtout pas ceux signés par des pseudonymes féminins de l'auteur... 

 

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