L'insaisissable Geoffrey

Bon, ce n'est pas un secret que je suis un passionné de la littérature populaire fasciculaire policière des années 1910 à 1960...

L'avènement du format est arrivé avec les premières traductions des aventures du détective américain Nick Carter et est mort avec l'apparition du format poche.

En un demi-siècle, le fascicule fut un format ultra populaire, destiné, justement, au peuple, de par son faible prix et son format facile à transporter et que l'on pouvait toujours avoir sur soi pour lire à tout moment.

En France, le premier éditeur à s'être lancé dans l'aventure, justement en proposant une série copiée sur celle des Nick Carter, « Marc Jordan », est Ferenczi.

Très rapidement, les éditions Ferenczi se sont approprié le format fasciculaire en créant de multiples collections, aventures, policières, sentimentales...

La première collection fasciculaire mythique fut « Le roman policier », à partir de 1916, contenant principalement des fascicules de 32 pages illustrés par Gil Baer.

Dans les années 30, Ferenczi lance une autre collection policière, de 64 pages cette fois-ci, dont les couvertures ne sont pas illustrées, mais sont assurées par un studio de photographie. La collection se nomme « Police et Mystère », mais l'éditeur en publiera d'autres du même genre et à la même époque : « Police », « Crime et Police »...

Mais c'est dans la collection « Police et mystère » que je suis allé pêcher le titre du jour : « L'insaisissable Geoffrey », un récit signé Albert Dubeux et qui fut publié en 1937.

Albert Dubeux (1894-1979) fut un écrivain prolifique, et ce dans les divers genres littéraires à la mode à son époque : sentimental, aventures, policier, aussi bien à travers de nombreux fascicules que des romans pour divers éditeurs.

Il fut même récompensé par des prix littéraires.

L'insaisissable Geoffrey :

Geoffrey Wades n'est pas un ange. Il s'est même laissé entraîner à commettre des vols. Mais Geoffrey n'est pas un meurtrier. Pourtant, il va être exécuté pour un crime... qu'il n'a pas commis... suite à la trahison de son partenaire qui, en plus de le faire jeter en prison, a poussé son grand amour au suicide.

Aussi, quand Geoffrey parvient à s'évader, il n'a qu'une idée en tête : se venger de celui qui a détruit sa vie.*

Mais la vengeance est un plat qui se mange froid... et qui, parfois, révèle des saveurs auxquelles on ne s'attendait pas...

Alors qu'il s'apprête à être exécuté pour un crime qu'il n'a pas commis, Geoffrey Wardes parvient à s'évader, bien décidé à se venger de celui qui l'a piégé, convoité la femme qu'il aimait.

Quelques années plus tard, un riche homme d'affaires s'entoure de protection, craignant pour sa vie...

Bon, que dire de ce petit récit policier si ce n'est qu'il s'inscrit tellement dans le genre de l'époque qu'il ne parvient jamais à s'en débarquer.

On a le droit à de la vengeance, du policier et du sentimentalisme et ce dernier penchant du récit est tellement fleur bleue et décalé de l'esprit actuel qu'il en devient d'autant plus désuet qu'il s'inscrit à l'opposé du désir de vengeance du condamné à mort.

Cependant, malgré cela, le récit se lit agréablement, mais force est de constater qu'il ne marquera pas l'esprit tant l'habitué des fascicules policiers de l'époque aura l'impression d'avoir déjà lu des histoires semblables, écrites d'une plume semblable, mettant en scène des personnages semblables.

Au final, un petit récit policier qui est un peu trop représentatif de ce qui s'écrivait à l'époque pour se démarquer du tout-venant de la littérature fasciculaire policière des années 1930.