La mort à double face
Max-André Dazergues est un auteur dont je connais le nom depuis longtemps, mais dont j'ai tardé à découvrir la plume.
Ayant comblé ce manque récemment, je poursuis, depuis ma découverte en me plongeant dans divers titres de l'auteur.
Pour rappel, Max-André Dazergues, de son vrai nom André Ernest Compère (1903-1963), fut un auteur majeur de la littérature populaire et plus précisément de la littérature fasciculaire pour laquelle il œuvra dans les différents genres à la mode à son époque : sentimental, policier, aventures, jeunesse et science-fiction.
Max-André Dazergues, habitant Lyon, fut ami avec Frédéric Dard, qu'il aida à se lancer dans le métier d'écrivain.
Max-André Dazergues écrivit pour diverses collections des éditions Ferenczi, dans la collection « Le Verrou », dont le titre du jour est tiré.
« La mort à double face » est en effet un fascicule de 96 pages publié en 1953 dans cette fameuse collection.
La mort à double face :
Nickie, entraîneuse d'un bar, accepte, après son service, d'accompagner un client aviné, mais généreux chez une connaissance à lui, la comtesse de Gardines. Mais, sur place, ils aperçoivent deux hommes sortirent de chez la comtesse, semblant transporter un corps. Le client est alors violemment agressé par le duo et se retrouve à l'hôpital.
Quand la police débarque chez la comtesse, ils ont la surprise de la retrouver morte chez elle.
Mais alors ? Qui a été enlevé ?...
Nickie est entraîneuse au Nox-Bar. Un soir, un client aviné, mais généreux et pas trop mal sur lui, insiste pour emmener Nickie voir une femme qu'il connaît.
D'abord réticente, Nickie finit par accepter la proposition, mais devant le domicile de ladite femme, son client se fait agresser par deux hommes en train de transporter un corps et finit à l'hôpital dans le coaltar.
Seulement, un peu plus tard, on découvre la comtesse de Gardines - la femme en question - morte, chez elle.
Si la comtesse est morte chez elle, alors, quelle était l'identité du corps emporté ?
C'est l'inspecteur Chauffier qui sera chargé de résoudre ce problème...
Bon, que dire de ce court roman ?
Déjà que l'intrigue est bien compliquée pour pas grand-chose. Que l'enchaînement des évènements est difficilement crédible. Et qu'aucun personnage ne se démarque et donc que le lecteur ne trouve personne à qui s'attacher.
Partant de là, il est impossible de prendre un réel plaisir à cette lecture, car on a bien du mal à comprendre les motivations des uns et des autres.
Pourquoi le client insiste aussi lourdement pour amener Nickie chez la baronne ? Certes, la chose est expliquée par le personnage en cours de route, mais, vraiment, dur de croire à cette justification. De même les raisons du meurtre de la comtesse ou celles de l'enlèvement.
D'autant que, pour que l'illusion soit parfaite, il faut que des évènements pourtant sans rapport les uns aux autres se produisent quasi simultanément...
Bref, une intrigue peu intéressante et qui n'est pas même servie par la plume d'un auteur que l'on sait capable de poser une ambiance, mais qui, ici, ne le fait pas.
S'attardant trop, au départ, sur la lubie de ce client aviné, MAD perd le lecteur et a bien du mal, par la suite, à le récupérer, d'autant que ni l'histoire ni les personnages ne donnent particulièrement envie d'en savoir plus.
Dommage.
Reste la couverture signée Georges Sogny, un grand illustrateur de son époque qui travailla énormément pour les éditions Ferenczi.
Au final, un récit et des personnages peu intéressant, une intrigue bancale... pas grand-chose à retenir de ce court roman policier.