Le bonjour d'Alfred
Comme vous tous, probablement, je sais qui est Pierre Dac. On le connaît pour ses sketches en compagnie de Francis Blanche, surtout celui sur le Sâr Rabin Dranath Duval.
Mais on connaît moins Louis Rognoni, qui participa avec le même Pierre Dac à l'écriture de feuilletons radiophoniques.
En parallèle, le même Louis Rognoni développa une série de 6 romans policiers mettant en scène le commissaire François.
Les livres sont reconnaissables au fait que l'acteur François Périer figure ledit commissaire sur la couverture.
Bref, je vous ai déjà parlé des deux premiers opus, « Cause toujours » et « L'abominable neige des hommes » il y a quelques années, et, si je possédais déjà, à l'époque, les autres épisodes de la série et si j'avais aimé mes deux lectures, les événements ont fait que je ne me penche sur le troisième titre que seulement aujourd'hui.
« Le bonjour d'Alfred » est un roman de Louis Rognoni paru en 1959.
Le bonjour d'Alfred :
Quand le commissaire François apprend qu'un ancien bagnard portant un tatouage "T'as le bonjour d'Alfred" a été assassiné, il décide de se charger de l'affaire.
Est-ce parce qu'il a croisé, quelques heures auparavant, dans un bar, un homme qui, en sortant, avait lancé à la patronne "Vous leur z'y donné le bonjour d'Alfred". Fort probablement.
Mais, n'ayant pas vu le visage de l'individu, le commissaire François, tout en enquêtant sur la victime, va chercher à savoir si le mort est le vivant du troquet...
Le commissaire François, peu pressé de se rendre chez un ami de jeunesse qui l'a invité à manger, fait passer le temps en buvant un coup dans un bar. Soudain, un homme le bouscule pour sortir du troquet en lançant à la tenancière « vous leur z'y donné le bonjour d'Alfred ».
Quelques heures plus tard, son adjoint Piju lui apprend qu'un crime a été commis dans un appartement. Un homme est mort, le crâne fracassé. Quand Piju lui raconte que la victime portait, sur le bras, un tatouage « T'as le bonjour d'Alfred », le commissaire François, se demandant s'il s'agit du type qu'il a croisé, décide de s'occuper de l'affaire.
Mais Alfred Machaux, la victime, va s'avérer un personnage complexe aux multiples secrets. Difficile, dans ces conditions, de savoir qui pouvait bien lui en vouloir ou, du moins, qui, parmi tous ses ennemis potentiels a bien pu passer à l'acte.
Bon, je retrouve des années plus tard le commissaire François et Piju sur une nouvelle enquête.
Et je retrouve également la plume de Louis Rognoni, composée d'un léger humour, d'un brin d'ambiance simenonesque, d'un goût pour le côté populaire, le tout au service d'une petite intrigue qui, si elle ne vole pas dans les sphères du Thriller, s'avère suffisamment intéressante pour former un tout cohérent.
Il faut bien avouer que le titre m'a immédiatement attiré, me rappelant l'expression souvent usitée autour de moi dans ma jeunesse : « T'as le bonjour d'Alfred », qui avait alors une signification bien plus vulgaire que celle qu'elle n'a en réalité.
Bref.
Ce titre, en plus de m'avoir attiré, sert également de leitmotiv ou de gimmick durant tout le texte, le commissaire François se répétant sans cesse cette phrase durant son enquête.
Ce quatrième épisode de la série est donc dans la veine des précédents, avec peut-être le petit plus de retrouver le commissaire François quelques années plus tard, singeant un peu le plaisir de recroiser au bout d'un long moment une personne que l'on appréciait sans que ce soit pour autant un excellent ami.
Au final, une bonne retrouvaille avec le commissaire François que je retrouverais, à n'en pas douter, dans quelques semaines, mois, années, pour ses deux dernières enquêtes.