Un mort de trop
Je poursuis ma découverte de la production policière de Michèle Nicolaï (1905-1950), une femme de lettres et journaliste née en Suisse.
Celle-ci écrivit des articles pour des magazines coquins, au moins un roman érotique, des récits sentimentaux et s'essaya même aux récits policiers...
Parmi ces derniers, « Un mort de trop » fut publié sous la forme d'un fascicule de 32 pages, dans la collection « Police-Express » des éditions A.B.C. en 1942. Il est signé d'un des pseudonymes de l'auteur : Nicole Moran.
UN MORT DE TROP
Un tueur invisible sème la terreur à Paris, laissant derrière lui une série de victimes apparemment sans lien. Chaque mort porte la même marque sinistre : une minuscule piqûre à la nuque, réalisée avec une précision mortelle.
La police, désemparée, est incapable de trouver le moindre indice.
Face à l'incompétence des autorités, le public réclame l'intervention de Xavier Turlut, le célèbre détective amateur au génie analytique.
Aidé de sa fidèle collaboratrice Olga, il se lance dans une course contre la montre pour démasquer le criminel avant qu'il frappe à nouveau.
Xavier Turlut est un détective qui aime résoudre les plus grandes énigmes, mais qui déteste quitter son bureau. Heureusement, il a pour collaboratrice la jeune Olga qu'il envoie ici et là chercher les indices dont il a besoin.
Alors qu'Olga se rend au bureau par métro, elle assiste au malaise d'un passager qui s'écroule, mort. Un médecin présent sur place constate une minuscule trace de piqûre à la nuque de la victime. Nul doute, celui-ci vient d'être empoisonné au milieu de la foule.
Quand Olga raconte son aventure à son patron, celui-ci l'assure que d'autres victimes vont suivre... ce qui ne tarde pas à arriver.
Le commissaire Legris, devant son incapacité à résoudre l'affaire, fait appel à Xavier Turlut qui finit par accepter de l'aider...
Avec ce titre, je découvre Michèle Nicolaï sous son pseudonyme de Nicole Moran et le moins que l'on puisse dire est que l'auteur parvenait à changer de style en fonction de son pseudonyme.
Effectivement, jusqu'ici, les récits policiers signés Michèle Nicolaï versaient également dans le récit sentimental. Celui que j'ai lu, signé Jean-Marie Laroche, lui, évitait totalement les considérations du cœur et omettait même totalement les personnages féminins.
Quant à celui-ci, signé Nicole Moran, si l'un des personnages principaux, si ce n'est le principal, est bien une femme, femme très admirative de son patron, les questions sentimentales sont également totalement écartées.
Bref, on découvre donc Xavier Turlut, un détective qui privilégie les énigmes mathématiques, mais qui se voit contraint de résoudre une énigme criminelle, même s'il prend son temps pour cela.
Du fait de la concision du texte (9 100 mots), l'intrigue ne peut pas aller bien loin et il faut vite résoudre l'enquête.
Aussi, c'est sur une simple idée du détective que tout va se décanter.
Mais Xavier Turlut va se contenter de rester en retrait et laisser tout le boulot à la jeune Olga.
C'est donc une intrigue simple qui nous est proposée servie par une plume simple, mais efficace, qui permet au lecteur de passer un petit moment de lecture sympathique.
Au final, pas un récit qui révolutionnera le genre ni le format, mais qui remplit son office en divertissant le lecteur pendant presqu'une heure.