Vous avez tué Rita
Je poursuis ma découverte de l'éphémère collection fasciculaire « La Silhouette » parue en 1945 aux éditions André Bonne.
Pour rappel, celle-ci comporte uniquement 11 titres et n'a pas réellement d'intitulé et le surnom « La Silhouette » lui vient des passionnés de littérature populaire et du fait qu'une silhouette d'un homme en imperméable, avec un chapeau et une pire, apparaît sur chacune des couvertures (sauf sur celle du premier titre qui est un récit d'aventures).
Le titre du jour, « Vous avez tué Rita » est le 4e de la collection et il est signé... bah, en fait, il n'est pas signé.
Mais comme le personnage principal du récit est l'inspecteur Mégalas, celui-là même qui officiait dans le second titre : « L'auto tragique de Bagatelle » et qu'il est fait mention de cette enquête dans le texte, on peut aisément penser que le même auteur a écrit les deux titres et qu'il s'agit donc de Jean-Jacques Eller.
VOUS AVEZ TUÉ RITA !
Ritta Colette, une jeune actrice en passe de devenir une star, est retrouvée assassinée par balle chez elle.
L'inspecteur Mégalas chargé de l'enquête va s'ingénier à interroger ses collègues et ses proches, persuadé qu'il a affaire à un crime passionnel.
Une actrice est abattue d'une balle en plein cœur, dans sa chambre, au petit matin, au retour d'une soirée.
L'inspecteur Mégalas est chargé de l'enquête et très vite il est convaincu que le crime est passionnel.
Il va donc naviguer dans le milieu du cinéma pour apprendre à connaître les intimes de la starlette...
On retrouve donc l'inspecteur Mégalas dans une seconde enquête... ainsi que la plume particulière de Jean-Jacques Eller.
Effectivement, j'avais noté, à la lecture de « L'auto tragique de Bagatelle » que l'auteur proposait parfois des phrases un peu bancales, à la limite (parfois dépassée) du bon français.
De plus, Jean-Jacques Eller abusait des triples astérisques pour séparer les événements de son récit.
C'est une nouvelle fois le cas avec « Vous avez tué Rita » même si la plume est un peu moins désordonnée cette fois-ci.
C'est également le cas des triples astérisques puisqu'il passe de 23 à 18 seulement, si j'ose dire, dans un texte d'un peu plus de 10 000 mots.
Pour le reste, rien de notable, une intrigue somme toute assez banale à base de jalousie (sentimentale ou d'acteur, à voir).
Cependant, avec la petite amélioration de la plume, on apprécie un peu plus le cheminement de réflexion du policier, qui est ouvertement proposée aux lecteurs.
On appréciera également, ou pas, la fin à la Whodunit dans laquelle Mégalas réunit tous les protagonistes de l'affaire sur le lieu du crime pour écarter un à un les suspects jusqu'à pointer du doigt le coupable.
Enfin, on notera que, sur la couverture, la victime se prénomme Rita, avec un seul " T " alors que, dans tout le texte, elle s'appelle Ritta, avec deux " T "...
Au final, pas de la grande littérature, même pas de la grande littérature fasciculaire, mais un récit meilleur que le précédent de l'auteur et c'est déjà pas mal.