Le sourire de Satan
Jean des Marchenelles, de son vrai nom Jean Dancoine (1913-1995), fut un auteur de littérature populaire fasciculaire, ainsi qu'un directeur de collection, un éditeur et un auteur de théâtre.
À part quelques autres éléments biographiques avancés par le spécialiste de la littérature populaire Daniel Compère, comme son mariage en 1937, on ne sait pas grand-chose du bonhomme.
Personnellement, la seule chose qui m'intéresse chez un auteur, c'est sa production et, en la matière, je connais quelque peu l'écrivain pour avoir lu plusieurs aventures de son personnage récurrent, le détective Francis Bayard.
Celles-ci ont principalement été publiées sous la forme de fascicules de 32 pages, mais il est également le héros de quelques romans.
Bref, Jean des Marchenelles est un auteur que je prends toujours plaisir à lire et c'est ce que j'ai une nouvelle fois fait avec « Le sourire de Satan », un fascicule policier de 32 pages publié en 1943 dans la « Collection Rouge » des éditions Janicot (collection que j'ai souvent évoquée).
Il est d'ailleurs à noter que Jean des Marchenelles a ouvert ladite collection en en signant les 4 premiers titres.
LE SOURIRE DE SATAN
Un homme étrange arrive à Avallon pour y rencontrer le père Armand, propriétaire de la toile « Le Sourire de Satan », un tableau signé Rembrandt.
Bien que le père Armand refuse obstinément de vendre son trésor, il accepte de recevoir l'acheteur.
À l'heure du rendez-vous, c'est un policier qui se présente... il est à la recherche d'un escroc se faisant passer pour un antiquaire...
Le père Armand, gravement malade après une attaque d'apoplexie, n'a qu'un seul bonheur : celui de contempler sa belle collection dont la plus belle pièce est " Le sourire de Satan " un tableau de Rembrandt.
Quand Napoléon Spinelli, un antiquaire intéressé par la toile, demande à rencontre le père Armand, celui-ci, bien que refusant de vendre son trésor, accepte de le recevoir chez lui.
Mais, à l'heure du rendez-vous, personne ne se pointe.
Quand, soudain, on frappe à sa porte, c'est un policier qui se présente. Celui-ci est à la recherche d'un escroc se faisant passer pour un antiquaire et veut s'assurer que le Rembrandt n'a pas été volé...
Jean des Marchenelles nous convie à un petit récit policier (8900 mots) dans lequel il est question de tableau de valeur, d'escroc se faisant passer pour un antiquaire, de peintre, de policier et d'une jeune fille, la nièce du père Armand.
D'ailleurs, il est amusant de noter que les deux derniers titres de Jean des Marchenelles que j'ai lus évoquent une nièce vivant avec son oncle. Fut-ce son cas ? je ne le sais pas, mais peu importe.
On a également le droit à une petite romance - on commence à être habitué - mais très légère.
En si peu d'espace, difficile pour l'auteur de proposer une intrigue complexe, mais, pourtant, il parvient à surprendre un peu le lecteur tant celui-ci avait vu ou cru voir venir les choses.
Rien d'extraordinaire, non, mais réussir à surprendre le lecteur dans un format si contraignant, ce n'est déjà pas si mal.
Pour le reste, encore une fois, Jean des Marchenelles évite de nous proposer un véritable héros (comme dans « La nièce du fraudeur », ma précédente lecture de l'auteur).
Pas de super policier ou super détective, pas de personnage omniprésent, c'est donc une histoire dans laquelle on ne s'attache guère à un des protagonistes d'autant que l'on n’a pas vraiment le temps de faire leur connaissance (format court oblige).
Malgré tout, la lecture est plaisante, mais il manque soit un personnage fort, soit un peu d'humour, comme l'auteur pouvait en user parfois, pour rehausser l'ensemble.
Au final, un tout petit récit policier agréable à lire, mais qui ne marquera pas les esprits.