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Loto Édition
22 septembre 2012

Éditeur, oui, mais lequel ?

livre_20d_20orAvant de pouvoir différencier le charlatan de l'éditeur (ce qui sera le sujet du prochain article), il faut déjà faire la différence entres les diverses éditions.

Si, avant, il n'existait quasiment que deux possibilités pour les auteurs, l'édition à compte d'éditeur et l'édition à compte d'auteur, avec la numérisation et Internet, l'écrivain est confronté à de nouveaux choix, l'édition participative ou l'auto-édition, par exemple.

1) L'édition à compte d'éditeur :

C'est, évidemment, le choix auquel aspire tout écrivain amateur, être publié à compte d'éditeur. Dans ce cas, un éditeur place toute sa confiance dans un ouvrage et décide d'investir son temps et son argent pour faire du tapuscrit le plus beau livre possible et, ensuite, d'assurer la promotion et la diffusion de l'ouvrage.

Cependant, parmi les éditeurs à compte d'éditeur, il est bon de faire la différence entre les gros éditeurs, les éditeurs moyens et les petits éditeurs.

Si le rêve de tout auteur est d'être repéré par un gros éditeur, il faut savoir que la chance d'y réussir est très faible. Effectivement, le but d'un gros éditeur étant d'engranger les bénéfices, le choix de l'ouvrage se fera principalement d'après son potentiel commercial. Ainsi, si vous êtes un pur inconnu et que votre ouvrage ne s'inscrit pas dans le genre "qui marche", alors, passez votre chemin.

Les éditeurs de taille moyenne sont confrontés à la double perspective du "commercial" et du "coup de coeur", le succès de l'un pouvant servir à financer l'autre. Il n'est donc pas rare que la ligne éditoriale s'inscrive dans une veine précise, voire pointue, afin de pouvoir se différencier des concurrents (des éditeurs se spécialiseront dans la "science fiction", d'autres dans le "terroir", ou encore la "bit-lit", cette nouvelle vague de romans mêlant Fantasy et histoire à l'eau de rose).

Le petit éditeur, enfin, est celui qui fonctionnera, le plus, au coup de coeur. Ne publiant que quelques ouvrages par an, le petit éditeur prendra le temps de bien choisir le livre dans lequel il va investir son argent et, bien souvent, il n'est pas rare que l'éditeur lise et choisisse lui-même le roman à éditer (même s'il peut être aidé, en cela, par un comité de lecteurs bénévoles).

Point noir, pour le petit éditeur, la diffusion en librairie, plutôt sommaire et régionale et un volume de vente limité.

Point positif, le petit éditeur sera plus accessible et n'hésitera pas à discuter longuement avec l'auteur afin de satisfaire au mieux ses désirs. L'auteur aura alors, comme interlocuteur, quelqu'un qui aura adoré son tapuscrit.

2) L'édition à compte d'auteur :

L'édition à compte d'auteur consiste à faire prendre les risques financiers à l'auteur. L'éditeur se contente alors d'être un prestataire de services (au mieux) qui facturera à l'écrivain ce qu'un véritable éditeur prend à sa charge (correction, maquette, couverture, 4ème de couverture, impression, dépôt légal...).

Dans le meilleur des cas, l'éditeur à compte d'auteur affiche clairement son statut et ses prix, libre à l'auteur alors, de le choisir en toute connaissance de cause.

Dans le pire des cas, qui devient une généralité, l'éditeur à compte d'auteur tentera de se faire passer pour un véritable éditeur, trompant ainsi l'auteur naïf qui croira que l'édition, c'est comme cela et pas autrement.

Ainsi, l'auteur ayant écrit un livre au potentiel commercial très faible (la biographie du grand-père, par exemple), ou celui dont l'oeuvre a été refusée par les gros, moyens et petits éditeurs, ou encore l'auteur pressé de voir son histoire couchée sur papier, pourra choisir l'édition à compte d'auteur s'il a quelques deniers à dépenser et s'il ne se sent pas capable de s'auto-éditer.

Attention, alors, à bien vérifier les services que vous proposeront ces prestataires. Il n'est pas rare que ceux cachant leur véritable statut soient ceux faisant le moins bien leur travail. Ainsi, vous risquez de vous retrouver avec un ouvrage bourré de fautes d'orthographe, une histoire incohérente et une mise en page maladroite.

Comme l'éditeur à compte d'auteur gagne son pain avec l'argent que paie l'auteur, le livre n'est pas sa vitrine, il risque donc de ne pas vraiment se soucier du résultat final. L'auteur peut alors être déçu, le lecteur également.

Il faut bien prendre en compte que les libraires, bien souvent, refusent les livres issus de l'édition à compte d'auteur, pour les risques de malfaçons précitées.

Comme l'édition à compte d'auteur à mauvaise presse (avec raison, les prestataires ne faisant pas toujours bien leur travail), il sera alors difficile, pour l'auteur, de vendre son livre, même si son histoire a du potentiel.

3) L'édition participative :

Avec le succès de la production musicale participative qui a vu émerger, par exemple, Grégoire avec son titre "Toi + Moi" au sein de My Major Company, le procédé s'est élargi aux films, aux humoristes et mêmes aux livres.

Je ne donnerai pas de noms, ici, puisqu'il faudrait que je teste les services proposés, mais sachez, d'ores et déjà, que des charlatans se cachent également sous le titre de "édition participative", faisant croire à l'auteur que c'est à lui de participer avec ses deniers. En clair, il s'agit, là encore, d'édition à compte d'auteur déguisé.

Pour les autres, les vraies éditions participatives, il ne sera pas rare que les livres obtenant un niveau de participation suffisant sortent, dans un premier temps, dans une version numérique, les bénéfices des ventes numériques devant, ensuite, couvrir les frais d'impression.

Le montant de la participation étant, souvent, de plusieurs milliers d'euros, soit bien plus que nécessaire pour couvrir les frais d'une version numérique, il est judicieux de se demander à quel point, là aussi, nous n'assistons pas à une forme de charlatanisme littéraire.

4) L'auto-édition :

L'auto-édition consiste, pour l'auteur, à se substituer au correcteur, au maquetteur et à l'infographiste, à choisir un imprimeur, à faire le dépôt légal, à remplacer le distributeur, le commercial... bref, à faire tout le boulot.

Points noirs :

- Si on veut avoir un ouvrage de qualité, il faut, soit avoir de solides bases dans plusieurs domaines, notamment en orthographe, soit se faire assister par des personnes ayant ces capacités.

- L'auto-édition nécessite, alors, un énorme investissement en temps, mais un investissement financier moindre par rapport à l'édition à compte d'auteur.

- Les libraires, les bibliothèques et les lecteurs se méfient tous des livres auto-édités, aussi, vous aurez du mal à vendre vos livres et à les diffuser.

Points positifs :

- En vous auto-éditant, vous pouvez alors gérer la qualité de l'ensemble de votre livre puisque vous l'aurez conçu de A à Z.

- Autre avantage, au lieu de vous contenter de 10% du prix de chaque livre vendu, ici, vous toucherez l'intégralité du prix du livre (moins les 30 % des livres vendus en librairies si jamais vous trouvez des libraires qui acceptent de vous faire confiance).

5) Les imprimeurs-vendeurs :

Les imprimeurs-vendeurs sont, avant tout, des imprimeurs à la commande. Entendez par là qu'ils sont capables de vous imprimer des livres, unité par unité, en fonction des commandes passées sur leurs sites.

Dans le domaine, les plus connus sont probablement Lulu.com ou TheBookEdition.com.

Même s'ils utilisent, à tort, le terme de "publier" votre livre, ils ne sont, en fait, que des imprimeurs se contentant de rajouter votre ouvrage à leur catalogue en ligne. Si quelqu'un commande votre livre, ils l'impriment et l'envoient au client et vous reversent des "royalties" dont, vous même, avez fixé le montant, au préalable.

Vérifiez tout de même les conditions d'utilisation, mais normalement, vous ne cédez aucun droit sur votre ouvrage et vous pouvez, en quelques clics, mettre à disposition du public ce que vous avez écrit via le site de l'imprimeur-vendeur.

Points positifs :

- Ce genre de site vous permet d'obtenir rapidement une version papier de votre ouvrage.

- Les sites regorgent de conseils et d'aides pour préparer un fichier PDF imprimable.

- Vous ne payez que pour les livres que vous achetez et touchez des royalties pour les livres vendus.

- Le site peut gérer l'obtention d'un numéro ISBN.

Points négatifs :

- Contrairement à un imprimeur classique, vous n'aurez pas d'interlocuteur adapté.

- Comme n'importe qui peut faire imprimer n'importe quoi, votre ouvrage, si bon soit-il, sera noyé dans une masse d'écrits indigestes.

- Du fait que tout et n'importe quoi peut être imprimé, les lecteurs seront très réticents à acheter le livre.

- De même que pour le compte d'auteur, inutile d'espérer de faire diffuser votre livre par les librairies.

- Les coûts d'impression unitaire étant élevés, vos royalties seront bien moindres que si vous faites imprimer en nombre chez un imprimeur classique.

- Du fait des coûts d'impression unitaire élevés, le prix des ouvrages à tendance à être également haut.

- Peut-être encore plus que pour une auto-édition, la présence de votre livre dans le catalogue d'un de ces imprimeurs risque de dissuader fortement tout éditeur à compte d'éditeur de s'intéresser à votre ouvrage par la suite.

6) Le charlatan :

Il est présent dans tous les domaines et dans toutes les formes d'éditions (mais bien plus dans l'édition à compte d'auteur), mais encore faut-il réussir à le débusquer, ce sera le thème du prochain article.

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Loto Édition
  • Parce que l'édition est une véritable loterie dans laquelle il y a beaucoup d'appelés et très peu d'élus, il est grand temps que quelqu'un mette sa plume dans la fourmilière afin de faire connaître aux lecteurs la cruauté du milieu du livre !
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