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Loto Édition
30 septembre 2012

Le vol des cigognes

9782226104588J'ai terminé, il y a quelques semaines, ma lecture du premier roman de Jean-Christophe Grangé, "Le vol des cigognes", présenté par certains comme son meilleur ouvrage, peut-être après "Les rivières pourpres". Légèrement, mouais, dubitatif quant à ce roman, j'ai attendu jusqu'ici pour en parler, ne sachant, au final, pas trop quoi en dire puisque je suis assez sceptique sur l'histoire elle-même, mais, l'ayant lu par petites touches, je ne sais trop d'où vient ma perplexité.

Aussi, plutôt que de vous dire ce que j'en ai pensé, je m'en vais vous faire un résumé, qui, je le pense, vous donnera également une idée de mon sentiment.

Louis Antioche, tu parles d'un nom, toi, est un jeune homme qui ne connaît de la vie que les études. Louis a été adopté, ou plutôt entretenu, très jeune par un couple de bourgeois se contentant de lui fournir une qualité financière de vie à défaut de qualité humaine, suite au décès de ses parents dans un incendie n'ayant laissé aucune trace dans son esprit à défaut de traces physiques visibles au travers de ses mains brûlées.

Désireux de changer de vie, il saute sur l'occasion quand Max Böhm, un célèbre ornithologue suisse, lui propose de suivre, à travers le monde, la migration des cigognes afin de comprendre la disparition de certaines d'entre elles.

Pour se faire, Max Böhm lui offre une certaine somme d'argent afin de prendre en charge ses frais. 

Malheureusement, parce que pas de bol, Max Böhm meurt d'une crise cardiaque dans un nid de cigogne (bah tiens, pourquoi pas) la veille du départ de Louis (quand je dis que ce n'était pas de bol). Pour une raison qui m'échappe encore, Louis refuse que l'on sache qu'il était employé par Max (il n'a pourtant aucune raison pour cela), et prend le risque d'entrer par effraction chez l'ornithologue afin de récupérer son contrat et effacer toute trace de sa présence dans la vie du mort. Mais, en fouillant la maison de Max, il tombe sur des photos de cadavres mutilés d'enfants qui laissent supposer un passé trouble (bah oui, sinon il n'y aurait pas d'intérêt).

Lors de l'autopsie, le médecin légiste découvre que Max Böhm a subi une transplantation cardiaque non répertoriée et que le coeur de l'homme est recouvert d'une coque étrange. (Décidément, tout est bizarre).

Sous l'encouragement du flic chargé de l'affaire, en fait, il n'y a pas d'affaire puisqu'il s'agit d'une simple crise cardiaque, mais le flic, curieusement, est très intéressé par la vie de Max Böhm, encouragement qui prend la forme d'un ultimatum, le flic ayant découvert que Louis était entré par effraction chez Max, Louis accepte de se lancer dans l'expédition pour laquelle il a été payé.

C'est ainsi que Louis va voyager en Europe de l'Est puis en Afrique, sur la piste des cigognes et chercher à rencontrer les contacts que Max Böhm lui avait indiqués. Seulement, en Europe de l'Est, le contact, un jeune Rom, a été retrouvé mort, atrocement mutilé, son coeur a disparu. Il rencontrera également un docteur nain (oui, c'est important pour la suite, enfin, peut-être, non, sûrement) qui soigne clandestinement les Roms, des tueurs à gages qui vont tenter de le tuer mais qu'il va finir par abattre (bah oui, pour un étudiant aux mains brûlées, Louis se révèle redoutable) et également tomber sur la piste d'une association humanitaire de niveau mondial, Monde Unique (un peu l'équivalent Grangien de La Croix Rouge sans le côté glauque), qui semble louche depuis le début, puisqu'elle apparaît tout le temps durant l'enquête.

Bon, là on se dit que Louis devrait abandonner l'affaire ou tout du moins aller à la police pour expliquer qu'on essaye de le tuer mais que nenni, il poursuit son enquête et se rend en Israël où, à nouveau, son contact a été retrouvé mort de façon atroce. Mais qu'importe, plutôt que de s'inquiéter, il se tape la soeur du mort et finit par découvrir que certaines cigognes portent des bagues dans lesquelles se trouvent des diamants et que son contact avait découvert, en soignant une cigogne, que certaines d'entres elles transportaient des diamants dans leurs bagues, depuis, il les abattait pour récupérer les diamants. Cependant, plutôt que de se barrer avec les pierres, il les planque et attend la migration suivante sans se douter que le destinataire des cailloux va peut-être finir par réagir.

Mais, la frangine, en rangeant les affaires de son frère, tombe sur les diamants et part à Anvers pour les vendre pendant que Louis est attaqué par un mercenaire travaillant pour Monde Unique. Mais là encore, le petit Louis, malgré son inexpérience et ses mains brûlées, va réussir à se débarrasser de son agresseur.

225529-jean-christophe-grange-soutient-le-637x0-2En parallèle, Louis apprend que Max Böhm, dans son passé, a travaillé dans l'encadrement d'une mine de diamants en Afrique. Alors que Louis prévient le policier suisse de se rendre à Anvers pour protéger la jeune israélienne, il va se lancer sur la piste des diamants. Mais le flic se fait buter par la jeune femme qui va se retrouver en prison pendant que Louis va s'enfoncer dans la forêt africaine où il fera la connaissance d'une bonne soeur, liée à Monde Unique, qui l'aidera à déterrer le corps d'une jeune autochtone pour constater que son corps est mutilé et le coeur disparu. C'est à partir de là  qu'il comprendra que toutes les victimes aux coeurs perdus ont pour point commun d'avoir le même groupe tissulaire.

Mais Louis va également découvrir que dans les années 70, Max Böhm, souffrant déjà de problèmes cardiaques graves, va s'enfoncer dans la forêt avec son fils et d'autres personnes et en revenir, sans son fils, mais à nouveau en bonne santé. De là à comprendre qu'il a subi une transplantation cardiaque, en pleine forêt (bah oui, un petit bloc opératoire, un générateur et hop, en avant Guingamp) à partir du coeur de son propre fils (tous les moyens sont bons pour rester en vie).

Mais qui peut être assez doué par pratiquer une telle opération dans de telles conditions ? Attendez un peu, c'est là que ça devient vite n'importe quoi (tu dis ? C'était déjà n'importe quoi ? Non, non, jusque là, c'était plutôt soft).

Pendant qu'il va continuer à chercher le chirurgien capable d'un tel exploit, il va rentrer à Paris pour parler à sa tutrice afin d'en savoir un peu plus sur lui et sur Max. Et c'est là qu'il va apprendre, tenez-vous bien, qu'en fait, la mort de ses parents n'est pas due à un incendie accidentel. Mais non, en fait, son père, grand chirurgien (tu vois venir le truc là ?) adorait son fils aîné, Louis étant le plus jeune des deux enfants, malheureusement, ce dernier, enfin, le premier, souffre d'insuffisance cardiaque (bon, tu vois là ?) et, en plus, s'avère être une sorte de disciple des médecins nazis à la Josef Mangele (oui, déjà dans son premier roman, Grangé a l'obsession des nazis) qui pratique des opérations atroces sur les enfants (ce qui te ramène aux photos trouvées dans la maison de Böhm) et qui décide de prélever le coeur de Louis pour le mettre dans le corps de son frère aîné. Mais la mère ne l'entend pas de la même oreille et décide d'amener son jeune fils à des amis (les fameux tuteurs) et leur demande d'en prendre soin et de le cacher (car ils doivent retourner en France). Pour se faire, elle brûle les mains de son fils afin de faire disparaître ses empreintes digitales (voui, il y en a qui ont de ces idées). Mais, pas de bol, Bocassa décide, ce soir là, de libérer des criminels qui vont en profiter pour faire cramer la maison de la famille de Louis.

Mais, car oui, il y a des mais, et tu l'auras compris, sa famille n'est pas morte, ni le père (puisque tu auras compris que c'est lui qui a opéré Max plus tard), ni la mère, ni le frère aîné.

Bah oui, mais Louis apprend que son père, puisqu'il s'agit de son père, a déjà eu des démêlés en France avec des accusations de maltraitance sur des enfants Roms (tu vois le truc) qu'il soignait mais sur lesquels il pratiquait des expériences horribles. Il avait alors fait cramer son institut (avec tous les gamins dedans) avant de s'enfuir en Afrique, mais depuis, il était devenu un homme adulé en Inde puisque fondateur de Monde Unique (Bah non, il n'a pas osé ? Mais si !) et qu'il y soigne des petits indiens (tout en continuant à pratiquer ses expériences sans que personne ne s'en doute).

Alors, que fait Louis ? Bah il part en Inde et tombe sur sa mère, prévenue par sa tutrice, et sur son frère (qui n'est toujours pas mort car en fait tous les coeurs prélevés servent à des transplantations régulières de l'aîné. Oui, depuis près de trente ans, le gamin subit transplantation sur transplantation mais jamais le coeur n'est toléré par l'homme car seul le coeur de son frère peut le sauver. Tu dis ? On frôle le grand n'importe quoi ? Attend, ce n'est pas fini).

Sa mère lui indique alors où trouver le bloc opératoire de son père (caché dans les sous-sols de la super grande villa). Louis va s'y cacher pour attendre son père, mais, ce dernier, devant le désarroi de sa femme, va se douter de quelque chose et après un petit interrogatoire consistant en une mutilation du visage de sa femme, une formalité en quelque sorte, va donc apprendre la présence de son jeune fils. Le chirurgien va donc surprendre Louis en lui administrant une piqûre anesthésiante afin de pouvoir lui prélever enfin son coeur et sauver son fils aîné.

Là, on se demande comment Louis va s'en sortir... La mère débarque, le visage transpercé de lames, mais son mari, le père de Louis, le chirurgien, le fondateur de Monde Unique, celui qui a opéré Max Böhm, celui qui a fait prélever des coeurs sur des dizaines de personnes durant des dizaines d'années, la décapite (oui, rien que ça). On se dit donc que tout est fini, mais non, à ce moment là, un nain armé d'une mitraillette débarque et flingue le chirurgien. Mais que vient faire ce nain dans cette galère ? Bah, en fait, il s'agit du médecin nain des Roms, qui, dans sa jeunesse, a été victime du chirurgien, en France (tu sais, dans l'institut que le père de Louis a fait cramer), qui lui avait injecté des trucs dans les genoux, bloquant ainsi sa croissance, mais l'enfant avait réussi à s'échapper (oui, oui, avec des saloperies dans les genoux), puis avait suivi des études de médecin. Mais, quand il avait rencontré Louis, il avait reconnu en lui les traits de son bourreau et, du coup, juste au bon moment, s'était rendu à Paris, avait croisé Louis à la sortie de chez sa tutrice et l'avait suivi en Inde, avec suffisamment de retard pour n'arriver qu'au moment propice.

Voilà, c'est ainsi que se termine ce livre dont l'histoire, reconnue par certains comme excellente, m'est apparue abracadabrante. Tu me diras, c'est un peu la spécialité de Grangé, son roman "Les rivières pourpres" offrait déjà une histoire capillotractée, mais, l'ambiance et l'écriture permettaient de passer par dessus et d'adhérer totalement aux évènements. Là, ce n'est pas le cas, en tout cas pas pour moi. Et encore, saches, toi lecteur assidu, que j'oublie tout un tas de trucs tellement l'histoire part dans tous les sens et que deux enquêtes s'entremêlent (celle des diamants et celle des coeurs volés). Il sera également question de chantage, on apprendra que le père de Louis est à l'origine du trafic de diamants, qu'il organisait en forçant Max à agir, grâce à la coque qu'il avait implantée en même temps que le coeur et qui prouvait qu'il avait subi une opération étrange, et en forçant deux autres personnes qui accompagnaient Max, dont un homme très dur, qui surveillait également des mines et que Louis retrouvera sur son lit de mort, en phase de décomposition à cause du sida et que Louis acceptera d'abattre après que l'homme lui ait tout raconté, tu apprendras également qu'il y a un autre médecin qui aura couvert les exactions du chirurgien en écrivant un faux rapport d'autopsie sur la mort du fils de Max...

Au final, "Le vol des cigognes" est un roman qui m'a laissé un goût de "c'est du portenawak" même si on trouve déjà dans cette première tentative, le style et les obsessions de Grangé. Des chapitres courts, des phrases courtes, des descriptions glauques, du sang, de la violence, de la torture, des nazis...

Pour moi, loin d'être le meilleur de Grangé, "Le vol des cigognes" est pour le moment le livre de Grangé que j'ai le moins aimé (après "Les rivières pourpres", "Le serment des limbes", "Miserere") en attendant que je termine "La ligne noire" que je viens juste de débuter.

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Commentaires
E
Bonjour,<br /> <br /> Merci pour cette critique très juste, je commençais à désespérer de tous ces "ce livre est trop génial" !<br /> <br /> En plus le film est encore pire...<br /> <br /> Mais vu ce que vous écrivez, je me dis que ça vaut peut-être le coup de tester un autre Grangé un de ces jours :)<br /> <br /> Bonne journée
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F
Bonjour,<br /> <br /> Je tiens d'abord à vous féliciter pour votre blog. Je détaillerai peut-être dans un autre commentaire...<br /> <br /> Je n'ai lu qu'un Grangé, c'est l'empire des loups et j'ai eu la même impresion : du grand n'importe quoi qu'on a du mal à suivre. Du coup, je n'ai pas réitéré. Je me suis dit que ça suffisait. J'avais bien d'autres chats à fouetter, pardon de livres à dévorer, et qui sait, peut-être les vôtres en format numérique.
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