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Loto Édition
17 novembre 2012

Protéger ses textes

grand-livre-dor-pic-bgrandlivreaveccouvertureencuirb_1_400x300Chaque corps de métier a ses obsessions. Si la vie des sportifs est bien souvent régie par de multiples superstitions (rentrer sur le terrain toujours du même pied, jouer avec le même slip, avoir tel numéro dans son dos...), celle des écrivains est bien souvent malmenée par certaines obsessions (celle de la page blanche, celle de la qualité littéraire et, surtout, celle de la protection de leurs écrits).

Si vous vous promenez souvent sur les forums d'écrivains amateurs, vous vous rendrez compte à quel point la peur d'être plagié, copié ou usurpé en tant qu'auteur, est une véritable psychose chez les moins expérimentés.

La question se pose alors souvent de définir quel est le meilleur moyen de protéger ses textes.

Avant tout développement, je vous apporte les deux seuls et uniques moyens de protéger totalement son texte :

- 1) Ne pas l'écrire.

- 2) Si vous ne pouvez pas vous empêcher d'écrire, alors, surtout, écrire au stylo ou à la machine à écrire (à la rigueur, à l'aide d'un ordinateur non relié à un réseau interne ou Internet) et ne jamais proposer votre texte à autrui, quelqu'il soit, et, surtout, ne jamais poster votre texte sur Internet. En clair, conservez votre texte dans un tiroir fermé à clef.

Car, à partir du moment où vous écrivez à l'aide d'un ordinateur connecté à un réseau, vous pouvez vous faire pirater votre texte et, à partir du moment où vous proposez votre texte à quelqu'un (à des amis pour lire ou des éditeurs pour publier), vous avez toujours le risque infime que quelqu'un profite de la situation pour s'accaparer de votre travail.

Mais, ne sombrons pas dans la psychose stupide et relativisons. Payer pour protéger votre texte c'est un peu comme acheter un coffre-fort pour y placer votre ticket de loto sans savoir s'il est gagnant ou non.

En clair, même sans protéger votre texte, vous avez très très peu de chances que quelqu'un se l'approprie.

Pourquoi si peu de chances ? Tout simplement parce qu'être auteur n'est pas un métier rémunérateur dans 99,99% des cas. Pour reprendre la comparaison, voler le texte d'autrui (surtout si c'est un auteur inconnu) ce serait comme risquer de faire les poches à un champion de karatéka pour lui voler son ticket de loto sans savoir si ce dernier est gagnant ou pas. Ensuite, pensez bien que si vous n'avez pas réussi à séduire un éditeur par votre texte, il n'y a pas de raison qu'un autre y arrive à moins d'avoir un réel talent de réécriture.

Cependant, il faut savoir que protéger votre écrit ne vous protège pas contre le vol. Non, cela n'empêche personne de s'approprier votre texte. A quoi cela sert-il alors ? Juste à prouver que vous êtes l'auteur du texte si seulement vous apprenez que quelqu'un vous a spolié.

Mais, imaginez donc le nombre de romans qui sortent chaque année dans le monde entier. La plupart de ceux-ci se vendent, tout au plus, à quelques centaines d'exemplaires. Ainsi, si vous êtes un auteur québécois, que vous avez publié votre roman sur votre blog, qu'une personne de Perpignan (en France), malintentionnée, s'approprie votre roman et le propose à un petit éditeur du département qui n'est pas distribué en dehors de la région, que l'éditeur trouve le texte assez bon pour l'éditer et en vende 1000 exemplaires... Si le malin voleur a changé le titre de votre ouvrage, combien avez-vous de chances d'apprendre que vous vous êtes fait spolier ? Aucune, évidemment.

Mais admettons. Vous êtes persuadé que votre ouvrage va être un succès immense traduit dans de multiples langues et, avant de l'envoyer à des éditeurs, vous voulez protéger votre oeuvre, que faire ?

Bien sûr, vous trouverez de nombreuses offres payantes (avec la multiplication des écrivains amateurs à la recherche d'édition, les opportunistes de tous bords ont compris qu'il y avait du pognon à se faire, soit dans l'édition à compte d'auteur, soit dans les frais de protection des textes), mais est-ce bien utile de débourser plus d'une centaine d'euros pour un acte qui ne servira probablement jamais ?

Non ! Cependant, si vous estimez que votre texte mérite protection, mais que vous ne voulez pas vous ruiner pour le protéger, il reste une méthode facile, rapide et peu onéreuse. Je vous explique.

Avant d'envoyer votre manuscrit à un éditeur, ou bien de le poster sur Internet, il vous suffit de l'imprimer, de le mettre sous enveloppe cachetée et de vous l'envoyer en accusé réception. Pour cela, assurez-vous que personne ne puisse vous soupçonner d'avoir ouvert l'enveloppe pour en changer le contenu après réception. Il vous faut donc recouvrir les rabats d'une bande de papier ne pouvant être retirée sans arracher le papier de l'enveloppe. Demandez ensuite à la postière ou au postier d'apposer un cachet daté à l'intersection de deux bandes et apposez l'autocollant de l'accusé à cheval sur l'une ou l'autre des bandes adhésives.

Une fois que vous avez reçu la lettre, mettez-là de côté sans l'ouvrir. Si jamais, un jour, quelqu'un tente de s'approprier la paternité de votre texte (il l'aura donc eu, en toute logique, dans les mains, après la date indiquée sur le cachet de la poste de votre lettre recommandée), il suffira de présenter ledit recommandé pour prouver que vous êtes l'auteur de l'ouvrage.

Dans tous les cas, sachez que la durée de la protection d'un texte est régi par l'article de Loi suivant :

Selon l’article L. 123-1 du CPI, « L’auteur jouit, sa vie durant, du droit exclusif d’exploiter son œuvre sous quelque forme que ce soit et d’en tirer un profit pécuniaire. Au décès de l'auteur, ce droit persiste au bénéfice de ses ayants droit pendant l'année civile en cours et les soixante-dix années qui suivent ». À l’expiration de ce délai l’œuvre tombe dans le domaine public, si bien que son utilisation est libre sous réserve de respecter les droits moraux de l’auteur. (www.culture.gouv.fr).

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  • Parce que l'édition est une véritable loterie dans laquelle il y a beaucoup d'appelés et très peu d'élus, il est grand temps que quelqu'un mette sa plume dans la fourmilière afin de faire connaître aux lecteurs la cruauté du milieu du livre !
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