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Loto Édition
30 décembre 2012

Chiens de sang

31093843Ils sont là. Derrière. Ils approchent.
Aboiements. Tonnerre de sabots au galop...
La forêt est si profonde... Rien ne sert de crier. Courir. Mourir. C'est le plus dangereux des jeux. Le dernier tabou. Le gibier interdit...
Le hasard les a désignés. Diane aurait dû rester à l'hôtel, ce jour-là. Au mauvais endroit, au mauvais moment... Maintenant, ils sont derrière, tout près. Courir. Mourir.
Quant à Rémy le SDF, s'il a perdu tout espoir depuis longtemps, c'est la peur au ventre qu'il tente d'échapper à la traque. Ils sont impitoyables, le sang les grise. Courir. Mourir.
C'est le plus dangereux des jeux. Qui en réchappera ?

 

"Chiens de sang" est le quatrième roman de Karine Giebel, auteur français de 41 ans qui s'est fait repérer dès son premier roman, "Terminus Elicius", en décrochant le prix Marseillais du polar en 2005.

Avec ce polar, l'auteur revisite "Les chasses du Comte Zaroff" au travers les mésaventures parallèles de deux personnages se retrouvant aux mauvais endroits aux mauvais moments.

Karine Giebel alterne donc entre deux histoires, deux personnages principaux.

Rémy, SDF au fond du gouffre qui a tout perdu, son boulot, sa femme, sa fille, à cause d'un mauvais choix, celui de coucher avec la femme de son patron. Il n'a même pas l'excuse de la beauté de sa partenaire, non, juste un choix qu'il pensait anodin et qui a bouleversé sa vie quand la femme a tout révélé à son mari qui s'est empressé de menacer Rémy de tout révéler à sa femme s'il ne démissionnait pas. Rémy a démissionné, mais son ancien patron a quand même tout balancé. Jeté à la rue, sans boulot, la chute est brutale et rapide. Maintenant, il n'a plus rien, plus de toit, plus d'argent, plus de dignité, plus vraiment le goût de vivre.

Giebel-Karine-©-Melania-AvanzatoDiane est une photographe qui n'a également plus trop le goût de vivre après que l'homme qu'elle aime l'ait abandonnée sans lui en donner la raison, profitant d'une de ses absences pour le travail pour fuir sans laisser d'adresse. Solitaire, elle n'a plus que le boulot pour régler sa vie.

Alors que Rémy est amené en Sologne par Le Lord, personnage richissime qui lui a proposé un boulot de jardinier dans sa grande propriété pour le remercier d'avoir mis en fuite deux lascars qui l'avaient agressé dans la rue, Diane, elle, se déplace jusqu'en Lozère pour un reportage photo.

C'est en arrivant dans le château que Rémy comprend qu'il a été piégé et qu'il va devenir le gibier, en compagnie de sans papiers, pour une chasse à l'homme organisée par Le Lord pour satisfaire de riches hommes assoiffés de sang.

C'est en assistant, dans les bois, au meurtre accidentel d'un marginal soupçonné du meurtre d'une jeune femme, tabassé par des chasseurs notables de la ville, que Diane va également devenir le gibier qu'il faut abattre pour ne pas qu'elle témoigne.

Chassé par goût du sang ou pour conserver le confort, chacun, chacune, va devoir se dépasser pour échapper à la mort qui, il y a peu encore, était une éventualité envisageable. C'est donc dans la ligne de mire du chasseur que chacun va découvrir qu'il tient vraiment à la vie et est prêt à tout pour la conserver.

L'auteur s'amuse à mélanger les deux histoires, tant dans l'actualité que dans le passé, puisque Rémy et Diane se sont déjà croisés.

Karine Giebel use de coïncidences et de phrases courtes pour rythmer ses histoires. Pas de concession ni de sujets ou de verbes inutiles, l'auteur va droit au but pour clore cette double chasse en moins de trois cent pages.

Pas de fioritures, donc, ni pour approfondir les personnages, le sujet étant avant tout la traque et non les gibiers ou les chasseurs, ni dans le style qui n'est pas là pour faire dans la poésie.

On pourra regretter ce parti pris, tant dans la narration que dans l'écriture même si les deux choix sont compréhensibles et honorables.

Cependant, le parti pris de suivre deux chasses en même temps et de multiplier les personnages dans lesquels on pourrait s'identifier font que le lecteur ne peut totalement être happé par le récit et s'investir émotionnellement à 100%.

Pour autant, "Chiens de sang" se lit très rapidement et, quand l'on sait que l'auteur n'est pas obnubilé par les fins heureuses, on finit par trembler jusqu'au dernier moments pour les deux héros du roman. A juste titre ? A vous de le découvrir.

Au final, "Chiens de sang" n'est pas annoncé comme le meilleur roman de son auteur et, pourtant, il donne envie de lire les autres.

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