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Loto Édition
10 mars 2013

Piège numérique

1319387Christian Olivaux est un auteur de 49 ans, ancien militaire et ancien breton (mais n'est-on pas breton à vie quand on est né en Bretagne ?). 

« Piège numérique » est son deuxième livre édité après « Le Pentacle » paru en 2008.

« Piège numérique » a reçu le prix VSD des mains de Jean-Christophe Grangé ce qui lui vaut cet encart accrocheur, sur la jaquette : « Le coup de cœur de Jean-Christophe Grangé ».

Apparemment, il a été évalué sous un autre titre « Démocratie numérique » que je trouvais bien meilleur.

Le roman s'étale sur presque 600 pages.

Je dis volontairement « s'étale », mot qui peut paraître péjoratif, mais c'est bien pour spécifié que ce roman aurait mérité d'être un peu plus condensé.

Piège numérique : Ils n'ont que quatre jours pour faire échouer un vaste complot national. Une enquête dans l'univers très confidentiel de la DCRI, à visualiser comme un film ! En France, une série d'attentats sans précédent conduit le gouvernement à prendre des mesures renforçant son pouvoir. Deux ans plus tard, entre les deux tours de l'élection présidentielle, une journaliste, Alexandra Decaze, assiste à l'assassinat de celui qui devait lui apporter les preuves d'une fraude électorale massive. Elle est à son tour agressée peu après et sauvée in extremis par Philippe Darlan, policier et spécialiste de la traque Internet auprès de la DCRI de Lyon, qui n'hésitera pas à se mettre hors la loi pour aider la jeune femme. Commence alors une cavale des plus périlleuses au nom de la démocratie.

Ce roman de Christian Olivaux est agaçant à plus d'un titre. Déjà parce que le sujet était intéressant et aurait pu donner un livre haletant. Ensuite, parce que les personnages sont très stéréotypés. Aussi parce que, comme souvent, la romance entre le héros et la belle parasite totalement l'histoire. Enfin, parce que l'on a l'impression de lire un manuscrit qui n'a pas encore subi un travail d'édition.

Attention, si vous êtes en train de lire ce livre ou bien si vous avez l'intention de le lire, la suite peut vous révéler des éléments de l'histoire.

Avec cette histoire de fraude électorale à échelle nationale mâtinée de terrorisme, l'auteur aurait pu nous livrer un roman exaltant, pourtant, faute de nous proposer des personnages attachants et originaux et à force de sombrer dans la romance inadéquate, l'auteur ne nous livre, au final, qu'une histoire un peu lassante d'autant qu'elle s'étire sur presque 600 pages.

Ne vous y trompez pas, tout ou presque est manichéen dans cette histoire et cousu de fil blanc. Le héros est jeune, beau, généreux, fort, du côté de l'opprimé et du faible, célibataire. L'héroïne est forte et faible à la fois, belle, sexy, courageuse...

Les amis du héros sont beaux, jeunes, riches, amoureux, généreux, intelligents...

Les gros sont forcément veules, jaloux, hypocrites ou bien vulgaires, dégoutants, puants...

134321960017Même quand l'auteur tente de contrer un stéréotype, c'est pour plonger dans un autre. Ainsi, le seul ami flic de Darlan est en fait un salaud alors que le supérieur que Darlan déteste est en fait le seul flic intègre et celui qui lui sauvera la peau...

Stéréotypes êtes-vous, là ? Bien sûr. Darlan est un mec jeune et beau, mais un peu typé et issu des cités. C'était une racaille, mais une racaille gentille qui n'hésitait pas à se mouiller pour aider les pauvres. Decaze est une journaliste belle, cultivée, dédaigneuse... Les deux ne se supportent pas, mais les deux sont attirés l'un par l'autre... Quelle belle romance ! Alors qu'ils sont accusés de terrorisme et poursuivis par la police et des tueurs, dans un moment de grand danger, le seul but de chacun est d'essayer de se faire valoir aux yeux de l'autre.

Mais, si l'on peut admettre que cette romance à clichés puisse plaire à un certain lectorat (les habitués des romans édités par Harlequin, par exemple), on peut quand même reprocher à l'éditeur d'avoir bâclé un peu trop son travail.

D'abord, le livre est trop long, l'auteur prolonge des scènes inutiles qui ne font que ralentir l'action, et ce, dès le début du roman. Par exemple, Olivaux s'évertue à nous présenter des personnages présents dans un TGV, à grand renfort de noms et de renseignements, le tout sur près de dix pages alors que le train va exploser et les personnages mourir et ne plus jamais être utiles à l'histoire.

De même, la romance aurait mérité à être un peu plus diluée et moins « guimauve ».

Enfin, durant ma lecture, j'ai dû m'arrêter plusieurs fois à cause de répétitions indigestes. Alors, certes, à force de travailler sur mes textes ou ceux des autres, je finis probablement par être plus sensible aux répétitions, mais tout de même.

Pourtant, comme je le disais, l'histoire avait du potentiel. Un jeune flic un peu en marge puisqu’ancien détenu pour piratage informatique, il est remis dans le droit chemin et voit son casier judiciaire effacé ainsi qu'un poste à la DCRI proposé par un flic qui croit en son potentiel.

Tout va pour le mieux, ou presque, pour Darlan, il fait un boulot utile, qui lui plaît et fait reconnaître ses grandes qualités d'informaticien au point de devenir un membre irremplaçable de l'équipe. Son boulot, surveiller, fouiller, la vie des autres à travers Internet et les systèmes informatiques. Darlan aime tellement son boulot qu'il s'est équipé, chez lui, d'un matériel très puissant qui peut se connecter aux systèmes de la DCRI grâce à une porte qu'il a prévue dans les logiciels qu'il a créés pour sa profession.

À la suite à un attentat, un TGV explose, provoquant des dizaines de morts et permettant au pouvoir en place de faire voter des lois liberticides au nom de la lutte antiterroriste.

Mais ces derniers temps, des individus auxquels s'intéresse la DCRI sont abattus.

De son côté, Alex Decaze est une journaliste un peu frustrée. Elle est chargée d'écrire des articles chaque semaine sur les théories du complot, elle prend un peu son boulot à la légère jusqu'à ce qu'une personne l'appelle pour lui parler d'un complot à grande échelle. D'abord railleuse, elle finit par prendre son interlocuteur au sérieux quand celui-ci lui explique que son ami qui avait mis au point un système électronique évolué a été assassiné et que sa création a été copiée par l'armée.

Alex donne rendez-vous au mystérieux personnage à la terrasse d'un café, mais, alors qu'elle le voit arriver, ce dernier est abattu par un motard qui s'enfuit. Alex s'approche du mort, ce dernier a juste le temps de lui demander d'aller chez lui avant de mourir. Elle prend la sacoche banane du mort et quitte les lieux du meurtre. Elle prévoit alors de se rendre avec sa supérieure qui est aussi son amie, chez le mort, le soir même.

Le soir, Darlan suit toute l'affaire depuis chez lui. Il écoute l'intervention de la DCRI qui arrête la supérieure, mais intercepte une conversation cryptée qui commandite l'assassinat de la journaliste.
N'écoutant que son courage, Darlan se rend sur les lieux et a tout juste le temps d'extirper la journaliste de l'incendie qui ravage l'appartement du mort.

Le flic ramène la journaliste chez lui et, alors qu'il mène ses recherches, il découvre que la journaliste est accusée de terrorisme, mais, dans le même temps, il est repéré et comprend qu'il va devoir s'enfuir avec la journaliste pour découvrir qui a commandité la mort de celle-ci.

Il se réfugie alors chez des amies, experts en informatique et en électronique et ils vont découvrir que toute l'affaire tourne autour d'une fraude électorale pour le deuxième tour des élections présidentielles qui va opposer le pouvoir en place au parti de l'extrême droite.

C'est cette dernière question qui était bien intéressante. Vaut-il mieux être dirigé par un gouvernement modéré qui a triché pour se faire élire plutôt que par un parti d'extrême droite élu démocratiquement ? Pourtant, l'auteur ne fait qu'effleurer le sujet, personne ne s'inquiétant réellement de cette question.

En tant que Noir, il aurait été normal que Darlan ait des scrupules à permettre à l'extrême droite d'arriver au pouvoir, mais non, jamais il ne se pose la question.

Bref, si l'on ajoute une fin pas vraiment terrible et totalement prévisible et par le lecteur et normalement par le flic et la journaliste (l'extrême droite arrive au pouvoir et use du système permettant la fraude pour remporter les prochaines élections et obtenir les pleins pouvoirs) on obtient, au final, un livre un peu lassant, pas très intéressant et qui ne marquera pas les esprits.

Dommage, d'autant que monsieur Grangé nous avait laissé espérer le meilleur.

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