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Loto Édition
2 juin 2013

Les vacances d'un serial killer

les-vacances-d-un-serial-killerNadine Monfils, née en 1953, est un écrivain et une réalisatrice belge. Auteur de plusieurs dizaines de romans, elle navigue sur tous les genres, poésie, humour, fantastique, érotique, polar, littérature jeunesse et a animé de nombreux ateliers d'écriture.

La présentation de l'auteur est succincte, mais nécessaire en vue des critiques que je vais faire de son roman « les vacances d'un serial Killer ».

Les vacances d'un serial killer : Comme chaque été, Alfonse Destrooper part en vacances à la mer du Nord avec tout son barda. Josette, sa femme, est bien décidée à se la couler douce, entre farniente à la plage et shopping dans la station balnéaire. Les ados, Steven et Lourdes, ont emporté leur caméra pour s’éclater. Quant à la mémé, véritable Calamity Jane, elle les accompagne dans sa vieille caravane. Mais le voyage commence mal ! Un motard pique le sac de Josette et s’enfuit. Furieux, Alfonse s’arrête dans un snack pour s’enfiler une bière pendant que les deux zouaves, avec leur manie de tout filmer, s’amusent à planquer leur caméra dans les sanitaires, histoire de recueillir quelques images truculentes. La famille Destrooper reprend finalement la route. À l’arrière de la voiture, les ados visionnent tranquillement leur vidéo. Quand, soudain, ils découvrent à l’écran le cadavre du motard gisant au pied des toilettes du restoroute ! Et pour couronner le tout, la magnifique pension dans laquelle les Destrooper ont prévu de séjourner, est un rade pourri. Les vacances en enfer ne font que commencer… Une comédie policière décapante, parfumée d’humour noir, avec un zeste de poésie. Hymne à la Belgique !


Avec un tel résumé, on s'attend à du polar décalé maniant l'humour comme seuls les Belges en sont capables. Et, question décalage, on est véritablement servi.

Un couple de beaufs, une mémé alcoolique, droguée, obsédée sexuelle et totalement barrée, des gamins fainéants, débiles, drogués, accros à la vidéo, un meurtre dans les toilettes, une pension désastreuse au bord de la mer, un temps de merde et...

Je vous laisserai découvrir les autres ingrédients par vous-même, non pas pour préserver votre plaisir de lecture, mais tout simplement parce que je n'ai pas fini ce roman.

Il est assez rare que j'interrompe ma lecture en cours de route, bien souvent je me force à aller jusqu'au bout, au moins pour connaître la fin de l'histoire, mais là... non !

nadine-monfils-testudNon pas que l'histoire ne soit pas drôle, effectivement, Nadine Monfils nous propose des personnages absurdes, méchants, violents, mais surtout bas de plafond ; mais, l'absurde ne suffit pas pour faire la qualité d'un roman, surtout quand tout est poussé à son maximum.

Nadine Monfils va trop loin, offrant des personnages vraiment trop absurdes, pas crédibles pour deux sous, surtout la grand-mère, et des situations trop rocambolesques. Pour autant, d'autres auteurs à la plume ravageuse auraient pu en faire quelque chose de très bon (je pense à Pierre Desproges, par exemple, ou même Daniel Pennac), mais, là, Nadine Monfils prend le parti d'utiliser une plume minimaliste.

Je dis prend le parti, puisque, vu le pédigrée de l'auteur (d'où l'intérêt de la présentation), je suppose qu'elle sait manier sa plume quand elle le veut.

Malheureusement, là, elle ne le veut pas et se contente de narrer son histoire sans fioriture, avec un minimum d'effet scriptural comme si les personnages et les situations se suffisaient à eux seuls. C'est un peu comme si un réalisateur, décidant qu'il a des personnages intéressants, se contente de planter sa caméra et de filmer en plan-séquence d'une façon totalement statique. Au bout d'un moment, cela devient chiant.

Et c'est là le grand problème de « Les vacances d'un serial killer », le style. Impossible, pour moi, de passer outre cette fadeur stylistique. Peut-être est-ce dû au fait que je sors de la lecture de trois romans de Daniel Pennac qui, au contraire de Nadine Monfils, use d'une superbe plume qu'il plonge dans le sang du polar.

J'ai pourtant insisté, malgré l'envie très rapide d'interrompre ma lecture, me disant qu'à un moment, la plume de l'auteur ressortirait, mais non.

Et puis les situations abracadabrantesques, les personnes trop déjantées, cette vieille qui en fait trop, beaucoup trop, non, vraiment non, je n'ai pas pu.

Mais, revenons-en à la principale raison de cette sortie de route qui demeure la plume totalement plate que l'auteur a choisie pour sa narration. Un exemple : « Douce nuit, sainte nuit… Alfonse et Josette sont dans leur lit. L’intérieur de la chambre est vétuste, et la déco très kitsch. Sur les murs tapissés de grosses fleurs défraîchies sont accrochés d’affreux tableaux. Alfonse fait la moue en fixant les bateaux en capsules collées sur la toile et l’encadrement garni d’une bande au crochet. »

Je ne m'attarderai pas non plus sur le chapitrage pas toujours judicieux, qui n'arrange rien à l'affaire.

Et pourtant, j'en ai lu des critiques positives qui m'ont convaincu de me plonger dans ce roman alors que j'étais, au départ, un peu sceptique (comme quoi, la première impression...).

Au final, un roman drôle, mais qui manque d'une plume, selon moi, pour faire passer la pilule de personnages et de situations un peu trop « portnawak ».

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