PK9, psycho killer au Père Lachaise
Alain Audin est un auteur, de cela on est sûr puisqu'il a écrit « PK9, psycho killer au Père Lachaise » et, apparemment, une suite, « Le tueur des cimetières » sorti il y a quelques jours.
À part cela et le fait qu'il est coach de dirigeants, je ne sais rien, mais qu'importe l'auteur pourvu qu'on ait l'ivresse de la lecture.
Justement, ce roman provoque-t-il une certaine ivresse ? Je serais tenté de dire oui et non.
Oui, car l'histoire est intéressante même si elle semble ne pas être totalement aboutie.
Non, car le roman, tout comme l'histoire, ne semble pas totalement abouti non plus.
Pas abouti ? Qu'est-ce à dire ? Pour avoir lu de nombreux manuscrits d'auteurs « amateurs » (cela fait partie de mon travail après tout) et je tiens à préciser que le mot « amateur » n'a aucune notion péjorative dans ma bouche ou à travers ma plume, je dirais que « Pk9 » est le second meilleur manuscrit d'un auteur « amateur » que j'ai lu, mais qu'il a, encore, les défauts d'un roman « amateur », un bon roman, mais auquel il manque un certain travail éditorial pour l'élever au rang de « bon roman », tout simplement.
Ce n'est donc pas tant l'auteur qui est à incriminer, mais, apparemment, plutôt l'éditeur, qui, au lieu de pousser l'auteur à améliorer son œuvre, a préféré se contenter d'une bonne base.
C’est dans ce lieu mythique, propice au recueillement qu’est le cimetière du Père Lachaise à Paris, le cimetière le plus visité du monde qu’il va élaborer l’implacable logique de son parcours meurtrier.
Pour corser le challenge, il défie l’élite des enquêteurs, la Brigade Criminelle – La Crim » — du 36, quai des Orfèvres… en leur donnant meurtre après meurtre, des indices leur permettant d’identifier les lieux et jours de son prochain forfait. La belle Myriam Renard et son équipe, assistés d’un profileur formé au FBI, semblent s’approcher peu à peu des différentes clés de l’énigme. De fausse piste en révélation, de Saint Germain des Prés au Pont de l’Alma, du 36 quai des Orfèvres au quartier du Marais, du Crillon au Pont Alexandre III, tout les ramène au cimetière du Père Lachaise et aux centaines de personnages célèbres qui y sont enterrés. Mais PK9 – pour Psycho Killer puissance 9 — ainsi que le tueur s’est surnommé, a toujours un coup d’avance et accentue ses provocations directes aux enquêteurs dans ses lettres, au Père Lachaise… jusque dans l’enceinte du 36. Fruit d’une rencontre fortuite, un coach, expert en relations humaines, ouvrira une seconde porte, grâce à un diagramme qui remonte à six-cents ans av. J.-C. : L’ennéagramme. Ce modèle identifie neuf types de personnalités aux motivations de vie très discriminantes… qui représentent autant de cibles pour PK9. Et la dynamique du modèle peut permettre aux enquêteurs d’anticiper les futures victimes. Le chaînon manquant sera fourni par une jeune agrégée d’histoire et de littérature, qui se serait bien passée de son concours. Mais sa double culture fera la différence... jusqu’à l’apothéose qui se dénoue – comme Ferragus de Balzac – au cimetière du Père Lachaise, l’alpha et l’oméga du défi de PK9.
Si le style de l'auteur n'est pas mauvais, du moins parvient-il à capter le lecteur et à dérouler son enquête, l'histoire, elle, est un brin rocambolesque et aurait méritée d'être un peu retravaillée pour proposer quelque chose de plus crédible. Effectivement entre un tueur qui se sort un peu trop facilement des griffes de la police et un expert en je-ne-sais-plus-trop-quoi qui tombe du ciel et qui permet à la police de comprendre le raisonnement du tueur et d'anticiper sur les crimes à venir même si, au final, la police se retrouve le bec dans l'eau, le tout est un petit peu capillotracté.
Pour autant, l'auteur a la bonne idée de baser son enquête sur le Père Lachaise et les auteurs connus qu'il abrite et d'offrir une galerie de personnages intéressants, notamment celui de Myriam Renard, flic et lesbienne en même temps, comme quoi cela n'est pas antinomique.
Apparemment, l'histoire et les personnages ont passionné son auteur puisqu'il a récidivé, depuis, en offrant aux lecteurs une suite à son premier roman avec « Le tueur du cimetière ».
Au final, sans être un roman exceptionnel, « PK9, psycho killer au Père Lachaise » est un livre qui se lit agréablement, mais qui laisse une impression d'inachevé de par les facilités prises par l'auteur et à cause d'un petit manque de travail éditorial sur les répétitions et les tournures de phrases.