Agence Tous Crimes
Marc Agapit est un auteur phare de la collection « Angoisses » des éditions Fleuve Noir. Fort de plus de 40 romans livrés à cette collection, il est celui qui a démontré qu'un auteur français pouvait réussir dans ce genre, jusque là réservé aux Anglo-saxons, et être le pilier d'une telle collection.
Pourtant, Marc Agapit a débuté dans le policier sous le pseudo Ange Arbos (Ange est un de ses prénoms et ARBOS est son vrai nom, SOBRA, à l'envers). Il a écrit quelques romans pour les éditions Ferenczi et, selon les dires (je n'ai pas encore lu un de ses romans policiers) et selon les titres, il semblerait que, déjà, ses histoires flirtaient avec le fantastique et l'angoisse.
Après quelques romans publiés, il a un peu mis sa carrière entre parenthèses, a même brûlé de nombreux manuscrits, avant de se relancer chez Fleuve Noir.
« Agence Tous Crimes » est sa première production pour la collection « Angoisse » et a été, pour moi, lecteur quasi exclusif de « polars », une lecture étrange.
Étrange, mais pas désagréable et c'est là la bonne surprise :
« Agence Tous Crimes » : Une femme se promène dans la rue d'une ville sans avoir aucun souvenir plus lointain que le quart d'heure qui vient de se passer. Elle entre dans l'Agence T.C. dans laquelle on lui donne son nom et son adresse.Une fois chez elle, elle est confrontée à des scènes qui semblent n'être que visions et hallucinations...
Marc Agapit nous livre là une histoire assez simple, avec un principe qui peut sembler redondant, mais qui participe à mettre en place l'ambiance angoissante.
Marc Agapit épure au maximum sa plume, jusqu'à frôler le manque de style, mais, c'est cette absence d'artifice qui renforce l'ambiance et plonge le lecteur au cœur de l'histoire.
L'auteur épure également son récit, refusant de sortir les grands moyens pour faire frissonner le lecteur et démontre que, parfois, il n'est pas besoin d'en faire des tonnes pour accrocher le chaland.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que Marc Agapit a réussi à m'accrocher jusqu'au bout, et c'est d'autant plus étonnant qu'il y parvient au travers un genre qui me laisse généralement froid.
Je dois avouer que si j'ai lu ce roman et si je me suis intéressé à cet auteur, c'est, d'abord, parce qu'il est né à Néfiach, à côté de chez moi, et qu'avant de me lancer dans ses romans policiers, j'ai voulu le découvrir dans le genre dans lequel il a excellé.
Au final, Marc Agapit trouve sa force dans des choix minimalistes, dans une histoire en boucle et dans un final surprenant.