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Loto Édition
19 juin 2016

Surtensions

CVT_Surtensions_2414Olivier Norek ! Ceux et celles qui suivent mes chroniques littéraires sur ce site, c'est-à-dire une personne, connaissent forcément cet auteur.

Effectivement, j'ai fait une critique dithyrambique de son premier ouvrage, « Code 93 », une critique très positive de son second roman, « Territoires » et je l'avais même remercié d'avoir cité, dans les remerciements de cet ouvrage, mon blogue. En retour, je l'avais remercié dans mon dernier roman, qu'il n'aura probablement pas lu.

C'est dire si j'étais très pressé de découvrir son prochain roman, d'autant qu'il y reprenait ses personnages fétiches, le flic Victor Coste en tête.

Pourtant, la première impression ne fut pas bonne du tout : quel prix !

11,99 euros l'ePub, moi qui œuvre pour proposer des ePubs à bas prix, quand je vois ceux proposés par mes confrères, j'ai la rage.

12 euros le livre numérique, après on s'étonne que les lecteurs boudent ce support. 12 euros le livre numérique, c'est le prix auquel je propose mes livres papier (et encore, la plupart sont à des prix inférieurs).

12 euros le livre numérique, c'est 50 % plus cher que le livre de poche.

12 euros le livre numérique, c'est super extra trop cher.

Passé cette première impression (qui n'en est pas vraiment puisque, contrairement à un livre papier, le livre numérique n'est pas imprimé) intéressons-nous au contenu.

Olivier Norek est, avec Bernard Minier, mes deux auteurs de romans policiers émergents préférés. J'aime les nouveaux auteurs, car, souvent, ils n'ont pas les tics d'écriture qui nuisent à la production d'auteurs confirmés.

Malheureusement, ces nouveaux auteurs se font très rapidement rattraper par les démons de leurs aînés.

Nous avions déjà analysé le cas de Bernard Minier qui avait su, après une dérive, reprendre les brides de sa plume et changer du tout au tout dans son dernier roman « Une putain d'histoire ».

Cette dérive était à redouter de la part d'Olivier Norek et, malheureusement, mes craintes étaient fondées.

Non pas que ce dernier opus soit mauvais, non, il est même bon, mais je ne peux m'empêcher de freiner mon enthousiasme à cause des artifices de narration qui, bien que maîtrisés, dépouillent ce roman de la fraîcheur qui apportait une plus-value aux précédents.

Si on sentait déjà cette « professionnalisation » de l'écriture de l'auteur dans son second roman, dans ce dernier, celle-ci est omniprésente.

Heureusement, Olivier Norek parle très bien de ce qu'il connaît et, en tant qu'ancien policier, il a matière à nous proposer des situations qui sentent le « vrai ».F14NOREK

C'est d'ailleurs ce qui permet à cet ouvrage de s'élever au-dessus du panier des « polars ». L'ambiance est omniprésente, principalement dans les scènes d'enfermement durant lesquelles le lecteur peut se sentir oppressé, mais, surtout, horrifié. Car les chapitres concernant les prisons font froid dans le dos. Bien sûr, on se doute bien que la tôle est bien moins agréable qu'un parc d'attractions (sauf quand le manège décroche et que tu t'écrases au sol comme le contenu d'un bouton d'acné sur une glace), mais là, le moins que l'on puisse dire, c'est que l'on a pas envie d'y faire un tour.

Surtensions : Cette sœur acceptera-t-elle le marché risqué qu'on lui propose pour faire évader son frère de la prison la plus dangereuse de France ? De quoi ce père sera-t-il capable pour sauver sa famille des quatre prédateurs qui ont fait irruption dans sa maison et qui comptent y rester ? Comment cinq criminels - un pédophile, un assassin, un ancien légionnaire serbe, un kidnappeur et un braqueur - se retrouvent-ils dans une même histoire et pourquoi Coste fonce-t-il dans ce nid de vipères, mettant en danger ceux qui comptent le plus pour lui ? Des âmes perdues, des meurtres par amour, des flics en anges déchus : la rédemption passe parfois par la vengeance... Pour cette nouvelle enquête du capitaine Coste, Olivier Norek pousse ses personnages jusqu'à leur point de rupture. Et lorsqu'on menace un membre de son équipe, Coste embrasse ses démons.  (résumé de Babelio.com)

Comme le laisse présager le résumé, Olivier Norek développe plusieurs histoires, autour de plusieurs personnages qui font finir par se rencontrer et interagir. Et c'est la raison de mon avis mitigé sur ce roman.

Déjà, quand je lis un roman pour retrouver des personnages que j'avais appréciés, j'aime les retrouver tout de suite, ce qui n'est pas le cas ici (c'est aussi pourquoi j'avais moyennement aimé le second roman de Bernard Minier).

Ensuite, j'apprécie moyennement les romans ou les films, déroulant plusieurs histoires de façons alternées pour ensuite les faire entrer en collision (ce qui était également le cas de « N'éteins pas la lumière » de Bernard Minier).

Enfin, dans un roman, j'aime savoir assez rapidement où je vais, afin de limiter les risques de déceptions.

Malheureusement, dans « Surtensions », malgré toutes les qualités de l'histoire et du style parfois un peu brutal de l'auteur, malgré l'immersion suscitée par une connaissance de celui-ci de l'univers d'un policier, malgré toute l'affection sans borne que je porte au tout premier roman d'Olivier Norek, je dois avouer que les travers d'une narration « professionnelle » et « commerciale » trop usitée et, surtout, qui est une astuce pour faussement dynamiser une histoire, m'ont quelque peu refroidi.

Heureusement, les scènes de prison du début qui vous glacent le sang et le fait de retrouver, en cours de route, Victor Coste et son équipe et le final dramatique laissent quand même une suffisamment bonne impression pour compenser quelque peu le reste.

Mais je pinaille, déformation professionnelle oblige, car je ne peux jamais me détacher totalement de mon esprit critique à moins d'être pris aux tripes immédiatement, ce qui n'est pas le cas ici.

De plus, alors que les deux premiers romans débutaient par un crime qui n'en était pas forcément un et qui laissait penser à un meurtre de tueur en série alors que cela n'en était pas du tout un, j'espérais retrouver ce petit détail dans ce troisième livre, ce qui n'est pas le cas.

Au final, Olivier Norek se « professionnalise » dans son troisième roman, ce qui le rendra plus commercial et agrandira son cercle de lecteurs, mais ce qui me déplaît un peu et minimise mon plaisir de lecture. Pour autant, ce livre se situe dans le haut du panier du genre et saura provoquer des sentiments différents aux lecteurs (notamment les scènes de prison). 

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