Le manoir de la peur
Henry de Golen est un auteur de la littérature populaire dont je vous ai déjà parlé brièvement dans les chroniques sur « L’épouvante » et sur un précédent titre concernant un personnage récurrent de l’auteur : l’inspecteur Poncet.
Dans « Jacopo le forçat », le précédent opus, j’étais dubitatif quant au style de l’auteur et le charisme du personnage.
Dans « Le manoir de la peur », Henry de Golen revient à un style et un personnage un peu plus classique et, surtout, un policier qui se met enfin à faire preuve de perspicacité.
Le manoir de la peur : L’inspecteur Poncet de la Sûreté de Paris est chargé d’élucider l’étrange meurtre d’Édouard Scott, un des rares survivants de l’expédition des fouilles dans les sarcophages de Tout-An-Kânon dont les trois quarts des membres sont morts mystérieusement faisant naître la rumeur d’une malédiction ayant décimé les profanateurs. Edouard Scott s’était, depuis, installé dans un château proche de La Rochelle où sa femme était décédée six mois plus tôt, portant au doigt l’un des bijoux de la momie. La malédiction semble avoir encore frappé puisqu’Edouard Scott, à son tour, a été retrouvé mort dans son manoir, sauvagement étranglé. La bague de sa femme, qu’il portait depuis le décès de celle-ci, a disparu.
L’inspecteur Poncet est toujours marié (probablement avec la même femme) et a maintenant une fille de 4 ans. Alors qu’il s’apprête à partir 15 jours en famille, le policier est appelé par son chef qui lui impose une affaire étrange.
Edouard Scott, par le passé, a participé à une expédition de fouilles dans les sarcophages d’une momie. Plusieurs membres de l’expédition, dont le responsable, sont depuis morts mystérieusement.
Edouard Scott, lui, s’est installé avec sa jeune femme dans un manoir qu’il a acheté près de La Rochelle.
Malheureusement, sa femme meurt d’une crise cardiaque, mais le fait qu’elle portait une bague sertie d’un bijou trouvé dans le sarcophage renforce les rumeurs de malédiction.
Aussi, quand Edouard est retrouvé étranglé dans sa bibliothèque, et que le meurtrier lui a coupé le doigt pour prendre la bague de sa femme qu’il portait, depuis le décès de celle-ci, comme une relique, la malédiction fait encore parler d’elle.
Comme la police locale patauge, l’inspecteur Poncet est chargé de faire la lumière sur le mystère. Pour cela, il se rend avec l’inspecteur Trêves sur les lieux et y rencontre le Docteur Fauriet, un ami de la victime et dernière personne à l’avoir vue vivante la veille au soir.
Cette fois-ci, Poncet va faire un réel travail d’enquêteur, observant, interrogeant, mesurant, investiguant comme un policier se doit de faire et repérant les éléments discordants, échafaudant des théories, tentant de les confirmer.
Le style de l’auteur s’accorde alors à l’aspect classique de son personnage et certains aspects de sa plume qui pouvait déplaire dans les deux titres cités plus haut, disparaissent.
Cependant, rien de transcendant dans l’ensemble, ni dans la narration, ni dans le personnage, ni dans le style, mais un court roman assez plaisant à lire, même si, après la révélation finale, une scène du roman peut être remise en question du fait qu’elle ne tient plus vraiment la route. Mais ceci n’est qu’un détail.
Au final, sans proposer aux lecteurs un roman d’exception, Henry de Golen nous livre là un court roman policier d’aspect classique, avec un personnage principal manquant de rondeurs, certes, mais qui est plus intéressant que dans l’épisode précédent et qui l’est peut-être moins que dans le suivant ? À voir.