Antithèse
Avec la lecture de « Mourir en août » de Jean-Baptiste Ferrero, j’ai découvert un auteur, un style, des personnages. Ayant apprécié autant les uns que les autres, j’ai très vite eu envie de partager encore un moment de lecture avec eux et j’ai enchaîné avec la lecture de « Antithèse ».
Dans « Antithèse », on retrouve donc le style de Jean-Baptiste Ferrero, mais également les personnages de Thomas Fiera, Manu, Richard, Fred et Adélaïde.
Antithèse : En retournant à la Fac, département linguistique, Thomas Fiera ne s’imagine pas approfondir ses connaissances sur la sémantique cachée des poètes du Moyen-Âge, mais il croit tout de même pouvoir renouer un peu avec sa jeunesse. Le pèlerinage nostalgique va très vite tourner court et Thomas va devoir se coltiner un linguiste insupportable, une amatrice de Saint-John Perse complètement déjantée, un sculpteur priapique et des Moldaves comme s’il en pleuvait. Mais quand de vrais méchants entrent dans la danse, Fiera renonce aux arguties théoriques pour leur préférer le napalm académique. Il va y avoir du rififi au firmament des philologues ! Plus simplement : encore une fois, Thomas Fiera va devoir faire le ménage, et quand on sait qu’il préfère le flingue au plumeau, on peut s’attendre à tout...
Thomas Fiera retourne donc à la FAC, un univers que connaît bien l’auteur Jean-Baptiste Ferrero.
Après la bonne surprise de ma découverte de cet auteur et de ce personnage via le roman « Mourir en août », je me suis précipité pour acheter tous les ouvrages réunissant ce duo afin de les dévorer soit à la suite, soit petit à petit.
Cependant, emballé par ma première lecture j’ai sauté immédiatement sur un second livre de la série : « Antithèse ».
Si j’étais content de retrouver Thomas Fiera, presque égal à lui-même, je dois avouer avoir été quelque peu déçu, ce très court roman n’étant pas à la hauteur du précédent, et ce pour plusieurs raisons.
Effectivement, si Thomas Fiera est peu ou prou le même, les autres personnages qui gravitent autour de lui sont beaucoup moins exploités.
Du fait de la concision du texte, l’auteur a moins de latitude et de temps pour mettre en place son intrigue (qui est du coup plus faible) et pour réussir une montée en puissance comme il l’avait réalisée dans « Mourir en août ».
Mais, ce qui manque le plus, c’est sa présence à Elle ! Elle ! La femme de Thomas Fiera, tombée dans le coma et que Thomas allait visiter à l’hôpital toutes les semaines depuis des années. Elle, qui entretenait la dépression de Thomas Fiera, mais qui était aussi à l’origine des scènes touchantes et poétiques qui contrebalançaient, dans, « Mourir en août », avec les dialogues percutants et les scènes d’actions frénétiques. Elle, qui était un lien entre la vie d’avant et celle de maintenant et qui entretenait des pauses pour faire souffler le lecteur.
Sans Elle, le roman manque de stabilité et penche trop d’un côté.
Heureusement, le texte est très court ce qui évite que le lecteur puisse s’ennuyer.
Au final, bien moins réussi à tous points de vue que « Mourir en août », « Antithèse » est surtout un roman souffre de la comparaison avec son prédécesseur. Réussir le dosage parfait entre « Punchlines », action, poésie et dépression, n’est pas chose aisée que l’on parvient à tous les coups. Jean-Baptiste Ferrero nous le prouve avec ces deux exemples. Pour autant, ne boudons pas un roman qui, par sa concision et pour son personnage principal, n’en demeure pas moins un agréable moment de lecture.