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Loto Édition
29 juillet 2018

Par le trou d'une serrure

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Marcel Priollet est un auteur majeur de la littérature populaire de la première moitié du XXe siècle dont je vous ai déjà parlé à de multiples reprises pour ses séries policières « Old Jeep et Marcassin » et « Monseigneur et son clebs ».

Si vous avez lu ces chroniques, vous savez désormais tout le bien que je pense de l’auteur, de ces personnages et de son style.

Oui, mais voilà. Les deux séries en question ont été écrites dans les années 1940. Le style et les sujets de ces séries étaient ancrés dans leur époque. Aussi, étais-je curieux de découvrir le Marcel Priollet du début du XXe siècle et, pour cela, quoi de mieux que de fouiller dans la collection culte « Mon Roman Policier », 1re série, des éditions Ferenczi.

Effectivement, cette fameuse collection dont il est difficile de se procurer les titres la composant, regorge de textes d’auteurs cultes de la littérature populaires et sont majestueusement illustrées par un des plus grands illustrateurs de cette littérature : Gil Baer.

La plupart des titres de cette collection datant des années 1920 ont par la suite été réédités (parfois dans des versions remaniées et rallongées) dans la collection « Police et Mystère » du même éditeur, dans les années 1930.

C’est le cas du titre en question, même si le texte décortiqué provient de la version première datant de 1920.

PAR LE TROU D’UNE SERRURE : La population de Solem-City est en proie à la terreur. Des jeunes filles sont enlevées et tourmentées pendant la nuit avant d’être retrouvées, au petit matin, sans aucun souvenir de ce qu’elles ont vécu. Le détective CORN-LOCKE est chargé de l’affaire et découvre rapidement des points communs entre les victimes : elles ont toutes dans les environs de vingt ans et pour prénom Margareth. Malgré son expérience et sa sagacité, l’enquêteur subit un fiasco et ne peut empêcher les disparitions de se poursuivre. CORN-LOCKE, dépité, ne voit plus qu’une alternative, faire appel à FORSTER, son plus grand rival, dans l’espoir que celui-ci réussisse là où lui-même a échoué.

Qu’il est étrange de découvrir le style de Marcel Priollet des années 1920 après avoir dégusté celui des années 1940.

Car, il est bien difficile de différencier la plume du premier Marcel Priollet des autres auteurs de l’époque tant il semblait capable de se fondre dans le style et le genre à la mode du moment.

Effectivement, c’est ce qui surprend le plus dès les premières phrases : le style ne se détache pas de ceux de ses confrères (les bons confrères). Ceci n’est pas forcément une critique, car, après tout, le principal est que la lecture soit bonne.

En fait, ce qui surprend le plus, c’est probablement les sujets de prédilection de l’époque qui, maintenant, semblent un peu naïfs, comme la propension des personnages à se grimer parfaitement et se faire passer pour quelqu’un d’autre à la perfection. On retrouve ce talent chez les héros de Marcel Allain, Marcel Vigier, Marcel Priollet (quoi ? Que des Marcel ? Non !), José Moselli, René Pujol, Gustave Gailhard... bref, chez tout le monde ou presque.

Là, c’est le détective Forster qui se déguise en détective Corn-Locke afin de résoudre l’affaire dans laquelle Corn-Locke a échoué. Pourquoi cette volonté ? Mystère et boule de gomme ! Peut-être pour préserver la réputation de son confrère ? Toujours est-il que Forster va se lancer sur la piste du kidnappeur des « Margareth » avec, dans l’idée farfelue, bien que brillante, que le mystérieux personnage se cache peut-être dans l’immense bâtisse de celui qui est chargé de le débusquer.

On notera ici que, bien que le format soit à peine plus court que celui des deux séries dont je parlais (environ 17 000 mots contre 20 000), Marcel Priollet n’a pas, à l’époque, cette qualité que je lui trouvais par la suite de proposer avant tout une histoire. Peut-être est-ce l’époque qui veut ça ou bien le fait qu’il ne s’agisse pas, ici, d’un personnage récurrent ni d’une série, mais, du coup, l’intrigue est moins enlevée que ce à quoi il m’a habitué par la suite.

Pour autant, l’ensemble se lit plutôt agréablement, du moins pour autant qu’on apprécie le style et les histoires policières du début du XXe siècle, même s’il n’y a pas encore cette plus-value que Marcel Priollet ajoutera par la suite à ses petits romans.

C’est donc plus une aventure policière à laquelle nous convie l’auteur plus qu’à une véritable enquête (là encore la taille du texte et l’époque de rédaction y sont pour beaucoup), mais une aventure sans grandes envolées ni grandes surprises.

On y retrouve donc tous les ingrédients des courts romans policiers de la collection d’origine : l’art du grimage, un brin de « sorcellerie », des sentiments, de la bravoure, une petite surprise et une fin heureuse.

Au final, sans être à la hauteur des deux séries citées en début de critique, ce court roman se lit plutôt agréablement même s’il ne laissera pas une trace indélébile dans l’esprit du lecteur.

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