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Loto Édition
2 septembre 2018

Le jour des morts

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Nicolas Lebel, un écrivain auquel j’allais bientôt revenir, comme je vous l’avais dit dans la chronique sur « L’heure des fous ». En fait, j’ai enchaîné les deux romans pour retrouver les mêmes personnages : Mehrlicht, Dossantos, Latour, Matiblout, Jacques... mais pas le stagiaire Ménard (quoique).

Nicolas Lebel, je ne reviendrai pas sur sa bio, puisque, de toute façon, je ne la connais pas et, comme je vous l’avais dit dans la chronique sur le premier livre de la série : Je m’en fous. De sa bio, de celles des autres auteurs, tant, chez un écrivain, ce qui m’intéresse, ce sont ses textes, ses personnages, son style. Certes, ses inspirations peuvent m’importer, mais c’est tout.

On ne change pas une équipe qui gagne et cela tombe bien, l’auteur n’a changé personne, à part le stagiaire Ménard, puisqu’un stagiaire ne peut être que de passage.

Mais rassurez-vous, un autre stagiaire débarque, car il faut bien une tête de Turc à Mehrlicht.

Le jour des morts :

Paris à la Toussaint. Le capitaine Mehrlicht, les lieutenants Dossantos et Latour sont appelés à l’hôpital Saint-Antoine : un patient vient d’y être empoisonné. Le lendemain, c’est une famille entière qui est retrouvée sans vie dans un appartement des Champs-Élysées. Puis un couple de retraités à Courbevoie...
Tandis que les cadavres bleutés s’empilent, la France prend peur : celle qu’on surnomme bientôt l’Empoisonneuse est à l’œuvre et semble au hasard décimer des familles aux quatre coins de France depuis plus de quarante ans. Les médias s’enflamment alors que la police tarde à arrêter la coupable et à fournir des réponses : qui est cette jeune femme d’une trentaine d’années que de nombreux témoins ont croisée ? Comment peut-elle tuer depuis quarante ans et en paraître trente ? Surtout, qui parmi nous sera sa prochaine victime ? Dans la tornade médiatique et la vindicte populaire, chacun reconnaît la tueuse : elle est une voisine, une sœur, une ex, et la chasse aux sorcières s’organise. Mais derrière l’Empoisonneuse, c’est la Mort elle-même qui est à l’œuvre, patiente et inexorable : nul ne lui échappera.

Nicolas Lebel reprend donc ses personnages et les lance dans une nouvelle enquête.

Mehrlicht, le commissaire à la tête de grenouille, au teint vert, au cheveu rare, à la voix cassée par l’abus de cigarettes, qui ne cesse de râler et de s’en prendre au stagiaire.

Latour, la fliquette un peu en retrait.

Dossantos, le flic bodybuildé accro au Code pénal.

Jacques, l’ancien partenaire en train de crever à l’hôpital d’un cancer des poumons.

Exit Ménard, c’est un nouveau stagiaire que le boss Matiblout met dans les pattes de l’équipe. Le problème, le type est un beau gosse qui se la pète et qui est le fils d’un haut placé.

Le roman débute par une scène à l’hôpital durant laquelle le commissaire Mehrlicht et Jacques, son ancien collègue qui est atteint d’un cancer en phase terminale, font les fous pour fêter Halloween, retrouvant leurs âmes d’enfants, et l’insouciance qui va avec afin d’occulter la triste réalité : Jacques va bientôt mourir.

Mais, dans le même hôpital, au même moment, un homme meurt empoisonné. Le seul témoin parle de l’Ange de la mort en personne, mais ce dernier n’a pas toute sa tête. Les vidéosurveillances font apparaître une étrange jeune femme qui est indéniablement l’empoisonneuse. 

À partir de là commence un macabre compte à rebours où les morts s’enchaînent.

L’auteur ne se démunit pas de l’humour qui avait fait le succès du premier roman, conservant les personnages tels qu’on les a appréciés, commençant son histoire par une scène à la fois drôle et touchante entre Mehrlicht et Jacques.

Dossantos se révèle tout aussi rigide que dans le premier opus, accro aux sports de combat, à la musculation et au Code pénal.

Latour est toujours en retrait même si sa vie privée est un peu plus mise en avant du fait de sa relation avec un sans-papiers.

Nicolas Lebel conserve donc le style, les personnages et l’humour du premier roman et en profite pour proposer une intrigue un peu plus intéressante et mieux menée même si on sent que l’auteur cherche à se professionnaliser en proposant une narration alternée entre deux évènements qui finiront par se rejoindre.

Effectivement, ce travers est souvent présent dans le troisième roman d’un auteur de romans policiers commençant à avoir du succès (voir « Surtensions », 3e roman d’Olivier Norek, « N’éteins pas la lumière », 3e roman de Bernard Minier). D’ailleurs, si « Le jour des Morts » est le deuxième opus des aventures du commissaire Merhlicht, c’est également le troisième roman de son auteur.

C’est d’ailleurs ce qui sera le plus à regretter dans le roman, cette narration alternée entre l’enquête sur l’empoisonneuse et la vie de ce libraire à la recherche de livres rares pour ses clients. Car, même si, pour tout lecteur, la passion des livres est un sujet intéressant, au sein du roman, elle n’apporte pas grand-chose si ce n’est à justifier la scène finale. Et c’est donc des chapitres très courts qui sont consacrés à ce personnage de libraires, des chapitres qui ont le tort de ralentir l’enquête sans rien apporter en retour.

Mis à part cela et la toute fin (sachant qu’il y a encore au moins deux romans à venir dans la série), il n’y a pas grand-chose à jeter dans ce roman et Nicolas Lebel se révèle efficace et plutôt doué.

Au final, un opus encore meilleur que le précédent qui, pourtant, était déjà pas mal du tout. Cela promet pour la suite.

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