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Loto Édition
21 avril 2019

Le moulin sanglant

MP21

Est-il bien nécessaire de revenir sur la genèse de Marius Pégomas, le célèbre détective marseillais et son auteur, Pierre Yrondy ??

Voilà 20 épisodes que je ne cesse de vous parler des deux êtres, celui de papier et celui de chair !!! (enfin, désormais, de poussières)

« Le moulin sanglant » est donc tout naturellement la 21e enquête de Marius Pégomas, un détective marseillais excentrique aux méthodes controversées, né de la plume de Pierre Yrondy, un auteur de la littérature populaire dont il est bien difficile de connaître la vie, à peine sait-on qu’il fût journaliste, auteur de pièces de théâtre, de romans et de deux séries, une d’espionnage « Thérèse Arnaud » et une policière, « Marius Pégomas »...

Les aventures de Marius Pégomas sont marquées du sceau de l’humour et de l’extravagance, à l’image de son personnage qui aime se moquer de la police et de la justice, et résout toujours les affaires par des méthodes étranges.

La série comporte 35 épisodes, dont la première publication débute en 1936 sous un format fasciculaire de 32 pages, doubles colonnes contenant un petit peu plus de 13 000 mots chacun.

LE MOULIN SANGLANT

Un pêcheur pratiquant son loisir préféré dans un petit ruisseau proche de Fougerolles est horrifié de constater que l’eau jusqu’ici limpide, se trouble, rougit et charrie des lambeaux de chair.

Tout de suite, pensant qu’il est arrivé un malheur au moulin situé en amont, fonce à la gendarmerie la plus voisine pour prévenir les autorités compétentes.

Il y croise une comtesse venue signaler la disparition de son mari lors d’une partie de chasse dans les bois.

Imaginant que les deux faits peuvent être reliés, les gendarmes se rendent à la meunerie pour vérifier que le comte, à la suite d’un accident, ne soit pas passé sous les meules, mais le bâtiment est vide, le meunier a disparu et des morceaux de viande et de sang maculent les broyeuses…

La comtesse, peu confiante dans les capacités et les motivations des enquêteurs, ne tarde pas à faire appel au célèbre détective marseillais Marius PÉGOMAS

Un comte a disparu pendant une partie de chasse ; un pêcheur voit passer du sang et des débris de chairs dans l’eau d’un ruisseau en aval d’un moulin ; le meunier a disparu ; du sang et de la chair sont retrouvés sur les meules... voilà une affaire bien complexe pour les gendarmes de la région et pour le juge Tuaillon, que l’on retrouve après l’affaire de « Un mariage tragique », le 17e épisode de la série.

La comtesse fait appel à Marius Pégomas qui va débarquer avec son avion personnel et toute son équipe : Titin, Bouillabaisse et sa femme Flora. Mais, cette fois-ci, point de docteur Mercader (qui était pourtant présent pour « Le mariage tragique »).

Le juge Tuaillon, chargé de l’affaire, ne tarde pas à considérer le comte comme mort, la comtesse comme complice, les hommes accompagnant le comte à la chasse comme des criminels... et le meunier... ba, ça, il ne sait pas, mais tant pis, du moment que l’on pense comme lui, il est heureux (il faut avoir lu l’un ou l’autre des deux épisodes pour comprendre cette phrase).

Car le juge Tuaillon est toujours heureux que l’on pense comme lui, même quand il se trompe. Et, il doit se tromper, puisque Marius Pégomas promet à la comtesse de retrouver son mari vivant...

Si l’humour et la légèreté sont toujours présents dans cet épisode, Marius Pégomas poursuit la tendance des précédents épisodes en étant un peu moins extraverti qu’auparavant. Ses méthodes, ses actes, sont moins extravagants, du coup, l’humour est moins franc.

Certes, on pouvait reprocher, au début de la série, que Marius Pégomas n’expliquait jamais comment il découvrait la solution de l’énigme, mais au moins, il avait des pratiques loufoques pour y arriver qui provoquaient nombres de sourires.

Si, désormais, depuis un peu, les découvertes sont plus ou moins expliquées, la façon d’y parvenir, elle, devient plus classique et, au final, le lecteur y perd un peu.

Non pas que l’ensemble soit déplaisant à lire, mais il devient plus conventionnel. La preuve en est que Pierre Yrondy en oublie également la pratique de ses métaphores, fort décriées pour être souvent approximatives, mais qui avaient au moins l’avantage de démontrer que l’auteur tentait des choses afin de proposer un texte un peu plus original.

Ici, ce n’est pas le cas et on pourrait penser que Pierre Yrondy tentait de rendre une copie plus propre, plus lisse, de faire du roman policier plus « roman policier » que « roman humoristique » et le lecteur y perd, à mon sens, au change.

Alors, certes, ce ne doit pas être facile de trouver des excentricités à faire réaliser à son personnage, d’autant que les textes doivent être écrits rapidement et à la file, mais si le fait est excusable, il n’en est pas moins là pour autant.

Il faut espérer que Pierre Yrondy redressera la barre, soit par inspiration, soit en réalisant que sa résolution ne sied pas à la série...

Au final, pas le meilleur épisode de la série (ce que je répète depuis quelques épisodes, déjà), mais un épisode facile et plaisant à lire et c’est déjà pas mal.

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