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Loto Édition
19 mai 2019

Ramenez-moi vivante !

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Allez, je continue ma découverte des auteurs français de la collection mythique « Série Noire » des éditions Gallimard, avec « Ramenez-moi vivante ! » de Michel Lespart, de son vrai nom Michel Beaudet, plus connu sous le pseudonyme de Michel Carnal.

Michel Carnal, né en 1928, mort en 2008, est l’auteur d’un grand nombre de romans policiers et d’espionnage.

Il a utilisé le pseudonyme de Michel Lespart pour ses trois romans publiés dans la « Série Noire », « Poker Jaune » en 1963, « Saint Pétrole » en 1964 et « Ramenez-moi vivante ! », publié également en 1964.

Ramenez-moi vivante ! :

Ulcéré, le Consul de France ! Voilà des mois que Sandrine, sa fille adorée, fréquente un beau slave : trop beau pour être honnête. Mais quand il apprend que le copain est un agent de renseignements ennemi, il tremble pour sa carrière. L’arrivée de François Joran n’arrange rien. Pistolets et poignards entrent dans la danse ; des filles disparaissent et, du haut de son cadre doré, voilà que le président de la République se met lui aussi de la partie…

« Ramenez-moi vivante ! » est un très court roman d’espionnage se déroulant dans un pays de l’Est mettant en scène, dans un second temps, le personnage de François Joran qui semble apparaître dans les trois romans de l’auteur publiés dans la « Série Noire ».

Court roman, donc, bien plus court que ne le laisseraient penser les 186 pages affichées du roman, et qui ne laissent pas vraiment la place à une intrigue très développée, ce qui est d’ailleurs le cas.

Car, côté histoire, pas grand-chose à se mettre sous la dent.

Après une première scène dont on se demande ce qu’elle vient faire là, avant d’être justifiée par la suite, l’auteur nous présente le consul de France, son amour pour sa jeune fille, le désir de celle-ci pour un beau slave mâture, et l’homme de main du consul, un homme fidèle, mais dangereux.

Là-dessus débarque François Joran, se présentant sous un faux statut, le vrai étant plutôt celui d’espion.

Si le style de l’auteur n’est pas désagréable (sa faculté à changer de temps de narration pour revenir au présent, sans que cela soit réellement justifié, peut même lui conférer un certain style) et qu’il n’est pas dénué d’un certain humour, le roman pèche principalement par son intrigue... ou son manque d’intrigue et le développement de ses personnages.

Certes, la taille courte pourrait expliquer ces travers, mais vu que l’auteur a tendance à se perdre dans des scènes futiles, on peut imaginer qu’il aurait été préférable qu’il utilise cet espace à autre chose.

Car, oui, les manques sont flagrants. Manque d’intrigue, de rebondissements, donc, mais également manque de « gras » sur ses personnages qui, littérairement parlant, semblent bien décharnés.

Ainsi, Yovar, l’homme fidèle du consul, aurait mérité un traitement un peu plus conséquent pour mieux le cerner, le comprendre.

De même le héros du roman, François Joran, qui, non seulement, débarque comme une mouche sur la soupe, mais, en plus, n’est pas vraiment gâté question développement puisque, à part être un beau gosse dragueur, on ne sait pas grand-chose de lui.

Mais ce défaut est également notable pour tous les personnages. Ainsi, difficile de comprendre l’amour plus que paternel (en tout bien tout honneur) du consul pour sa fille, celui de Yovar pour le consul. De même, difficile d’appréhender le comportement d’Érika, la copine de la fille du consul, ni celui de l’amant slave... bref, aucun personnage n’est correctement développé.

Question intrigue, celle-ci se résume à un quiproquo débouchant sur une scène d’action presque finale.

Et tout cela est vraiment dommage, car l’on sent que l’auteur a le potentiel pour proposer quelque chose d’abouti. Il a une plume plaisante, de l’humour, un certain détachement, mais on a l’impression d’un travail un peu bâclé ou, tout du moins, d’un travail de commande bouclé le plus rapidement possible.

Il est ainsi difficile, sur ce seul titre, de se faire un avis tranché sur l’auteur.

Quant au roman lui-même, on lui accordera un sens de l’écriture, de l’humour, des changements de temps de narration qui apporte, si ce n’est une qualité indiscutable, du moins, des questionnements et une courte taille ne laissant pas le temps au lecteur de s’ennuyer réellement.

Au final, sans être rébarbatif, le roman n’est pas, non plus, une grande réussite, mais laisse entrevoir le potentiel de l’auteur.

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