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Loto Édition
17 mai 2020

Le crime de Mlle POUQUE

CouvLCDMP

Rodolphe Bringer est un des principaux piliers de la littérature populaire de la toute fin du XIXe siècle et de la première moitié du XXe.

Si j’utilise souvent le terme de « pilier » pour qualifier certains auteurs ayant œuvré pour la littérature populaire, celui-ci n’est en rien galvaudé quand il est utilisé pour décrire Rodolphe Bringer....

 

LE CRIME DE MLLE POUQUE

Mademoiselle Pouque vient d’assassiner un homme !

Jeune trentenaire, elle chérit la vie au point d’être incapable de tuer une araignée et une mouche. Cette aversion pour la violence et le sang l’a même poussée à rompre ses fiançailles avec celui qu’elle aime à cause de sa profession de substitut du Procureur qui le conduit à envoyer des scélérats à l’échafaud.

Mais, à la suite de sa rupture, Céline Pouque vit seule dans une maison isolée.

Et, malgré toute sa répugnance pour la mort, ce soir-là, Mademoiselle Pouque commet un crime !

Mademoiselle Pouque est une jeune trentenaire qui, après avoir été professeur, comme son père, pour gagner sa croûte, après s’être retrouvée orpheline, a hérité de sa tante suffisamment d’agent pour ne plus avoir à travailler.

Du fait de sa dot, les prétendants sont nombreux à lui courir après. Mais la jeune femme n’en a cure. Elle cherche l’homme désintéressé pour pouvoir se marier.

Et c’est ce qu’elle trouve en la personne de M. Foulat, un jeune procureur.

Ce dernier étant relativement aisé, ne cherche pas fortune dans un mariage et, charmé par une Mlle Pouque qui, pourtant, ne fait rien pour se mettre en valeur, finit par la courtiser et réussir à en faire sa fiancée en attendant un mariage proche.

Mais voilà, Céline Pouque est une âme sensible qui ne ferait pas de mal à une mouche. Aussi, quand un soir, son fiancé se vante d’avoir réussi à envoyer un gredin à l’échafaud, Céline Pouque se rend compte qu’elle ne pourra pas passer sa vie en compagnie d’un homme dont le métier est de servir la viande au bourreau.

Aussi, elle rompt ses fiançailles et fuit la ville pour se réfugier dans le petit village dans lequel elle a hérité de la maison de sa tante que le locataire, le chef de gare du village, vient juste de libérer.

Ce dernier, ayant fait construire une maison non loin de celle qu’il occupait, devient le voisin de Mlle Pouque et commence à lui faire la cour. Mais quand il confie à Céline Pouque qu’il est entomologiste et lui fait visiter sa collection de petites bêtes épinglées, la demoiselle le rejette violemment et s’en fait alors un terrible ennemi.

Aussi, quand un soir d’orage, alors qu’elle vient de trouver un revolver dans le tiroir d’une commode, son chien hurle dans le jardin et qu’elle aperçoit une tête dépasser du muret de sa propriété, elle tire et l’homme s’écroule.

Rodolphe Bringer, on le sait, a beaucoup écrit. Nombre de ses textes sont légers, beaucoup sont même humoristiques et l’aspect sentimental fait souvent partie de ses récits.

Même quand l’auteur œuvrait dans le monde du policier, l’aventure, l’humour et les sentiments n’étaient jamais loin.

Dans « Le crime de Mlle POUQUE », le « crime » n’est qu’un prétexte pouvant faire penser à un texte policier. Mais la collection dans laquelle il a été publié en 1941, « Les Romans du Cœur » des Éditions Rouff, ne laisse aucun doute sur la veine sentimentale de l’intrigue.

Mais qui connaît et apprécie Rodolphe Bringer, comme moi, sait pouvoir apprécier les textes de l’auteur même quand ceux-ci n’entrent pas dans son domaine littéraire de prédilection (je ne vois que par le genre « policier »).

D’autant que « Le crime de Mlle POUQUE », initialement publié sous la forme d’un fascicule de 32 pages, un format ne permettant pas de dépasser les 10 000 mots, est un texte très court, du fait, entre autres, des quelques illustrations qui n’hésitent pas à manger plusieurs pages.

De ce fait, le récit tient sur 8 500 mots, une taille d’une concision permettant de passer outre un genre un peu plus fleur bleue et une intrigue qui, en fait, n’a pas grand-chose à voir avec le monde du polar.

Mais c’est sans compter sur la générosité de l’auteur qui se ressent jusque dans sa prose et la légèreté de ses textes qui, pour ne pas prendre sa source dans les profondeurs obscures de l’âme humaine, se lisent comme on aspire une bouffée d’air frais après avoir été baigné dans une atmosphère lourde et vénéneuse.

Au final, un très court roman léger, beaucoup plus sentimental et drôle que réellement policier, mais tellement représentatif de la plume de l’auteur et de l’ambiance habituelle de ses textes qu’il devient très agréable à lire.

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