Le voleur détective
Jean Biso est un auteur et journaliste corse né en 1881 et mort en 1966.
Il écrivit principalement des petits romans sentimentaux, mais dans sa production on retrouve au moins un texte policier, « Le voleur détective », paru en 1923 dans la collection « Le Roman Policier » des éditions Ferenczi, en 1923
LE VOLEUR DÉTECTIVE
Louis Parnel se promène dans les bois quand il entend un hurlement provenant d’un véhicule le frôlant.
Une main gracile passe par la fenêtre et laisse tomber un portefeuille.
Parnel se baisse pour le ramasser tandis qu’un homme sort en trombe et se rue sur lui.
Une jeune femme lui crie alors de s’enfuir avec l’objet !
Devant tant d’autorité et face au charme de la dame, Parnel prend la poudre d’escampette, poursuivi par une meute grandissante clamant : « Au voleur ! Au voleur ! »
Louis Parnel, romancier de métier, se promène, le soir au Bois de Boulogne quand une voiture passe à côté de lui, un cri de femme en surgit, une main sort par la fenêtre et lâche un portefeuille.
Alors qu’un homme quitte le véhicule pour récupérer l’objet des mains de Parnel, la femme conjure à ce dernier de s’enfuir, ce qu’il fait, charmer par la voix et le visage de la donneuse d’ordres.
Chez lui, ouvrant le portefeuille, l’écrivain découvre une lettre émanant d’une nourrice prévenant une mère, la femme de la voiture, qu’elle a emmené son enfant en lieu sûr afin d’éviter qu’elle ne succombe à un envoûtement.
Tant par charité, curiosité, que, déjà, par amour pour la mère, Parnel décide de percer ce secret…
« Le voleur détective », un titre paru, à l’origine, en 1923, sous la forme d’un fascicule de 32 pages au sein de la collection « Le Roman Policier » des éditions Ferenczi (texte d’un peu plus de 13 000 mots) se trouve être une petite bluette sentimentalo-policière comme il était alors coutume d’en écrire tant les auteurs surfaient entre ces genres à la mode afin de séduire les lecteurs des deux sexes.
Si le texte s’appuie sur une terrible machination ourdie par un être machiavélique dans le but de se venger et de s’enrichir, il raconte surtout et avant tout les actions d’un preux chevalier prêt à tout pour l’amour de la belle princesse. En lieu de chevalier, un écrivain et de princesse, une femme mariée par dépit.
Mais l’histoire s’ancre également sur les croyances à propos des sorts et des envoûtements.
Pour autant, malgré ces sujets plutôt graves, susceptibles d’apporter un peu de piment à un court récit, l’auteur se concentre plutôt sur les malheurs, non pas de Sophie, mais de Fernande (oui, dans ces textes anciens, on redécouvre des prénoms désormais oubliés) ainsi que ceux de sa belle-famille.
Demeure pourtant un texte agréable à lire même si manquant un peu d’esprit policier.
Au final, un petit roman où les sentiments se disputent les mystères, aux charmes surannés qui, sans flirter avec l’excellence, offre tout de même un agréable moment de lecture.