La peau du Tatoué
« La peau du Tatoué » est le sixième épisode d’une série de 11 contant les aventures de Martin Numa, le Roi des Détectives, un personnage créé par Léon Sazie (1862 - 1939).
Léon Sazie est un auteur de littérature populaire connu et reconnu pour le personnage de Zigomar, le roi du crime, un bandit dont les aventures firent les beaux jours du journal Le Matin, à travers un feuilleton-fleuve qui fut ensuite repris en fascicules.
Le personnage eut un tel succès que son nom entra dans la langue argotique pour désigner un type pas très clair. Ses aventures furent également adaptées au théâtre et au cinéma.
Le personnage de Martin Numa fait probablement écho à celui du détective Nick Carter, dont les aventures cartonnaient depuis des années aux É.-U. et dont les traductions ne devaient pas tarder à déferler sur l’Europe entière, dont la France, et qui allaient faire naître tout un tas de clones au masculin (Marc Jordan, Nick Carter par exemple) ou au féminin (Miss Boston ou Ethel King).
Martin Numa apparut la première fois en 1906 dans le roman-feuilleton « Le Pouce » publié dans Le Journal, soit, l’année précédant le débarquement de Nick Carter.
Martin Numa poursuivit ensuite ses aventures au sein du tout nouveau magazine « L’œil de la police » en 1908.
Ses aventures furent retravaillées et rééditées au sein de la collection « Criminels et Policiers » des éditions Tallandier en 1931 sous la forme de 11 volumes dont la première moitié (5 romans et demi) reprennent les textes du magazine « L’œil de la police » et les autres, ceux de « Le Pouce »...
LA PEAU DU TATOUÉ
Martin NUMA, le célèbre détective, est bien décidé à libérer les deux hommes que le Tatoué a fait enlever en les prenant pour lui et son fidèle lieutenant Prosper.
Pour ce faire, il n’a que de très vagues indices quant à la localisation de leur lieu de détention.
Mais cette libération est l’acte liminaire à l’estocade fatale que Martin NUMA veut porter à son ennemi juré…
Le Tatoué a fait enlever deux peintres qu’il a pris pour Martin Numa et son fidèle Prosper. Quand il se rend compte que les prisonniers ne sont pas ceux qu’il croit, il leur autorise à écrire des cartes postales à leurs proches afin de les rassurer en leur expliquant qu’ils vont demeurer plus longtemps que prévus dans la forêt de Fontainebleau afin de profiter des paysages.
Mais ce que le Tatoué ignore, c’est que ces deux peintres sont des hommes à Martin Numa. Aussi, sous des dehors de propos banals, les deux prisonniers font-ils passer des informations à leur chef sur le lieu de leur détention.
Fort de ces renseignements, Martin Numa décide d’aller libérer les deux peintres avant de pouvoir en terminer enfin avec son ennemi juré.
« La peau du Tatoué » est un épisode à la fois final et charnière de la série.
Final, parce que la première moitié du roman reprend la fin de l’histoire contée dans le magazine « L’œil de la police » en 1908 et dont il est, avec les épisodes précédents, une réécriture.
Charnière parce que l’auteur enchaîne, dans la seconde moitié de cet opus, sur une nouvelle enquête, celle qui va confronter Martin Numa avec la bande des X.
Mais, à la lecture de cette nouvelle histoire, on peut se rendre compte qu’en fait celle-ci est une réécriture d’un texte antérieur : « Le Pouce », le fameux roman liminaire publié dans les journaux en 1906.
Cette réécriture occupe donc la seconde moitié de la série.
Je reviendrai sur « Le Pouce » dans les chroniques sur les épisodes suivants.
En ce qui concerne la fin de la lutte avec le Tatoué, rien à ajouter par rapport aux épisodes précédents.
Le style, les personnages, l’ambiance, sont purement dans la veine du reste du texte et la lecture s’en fait avec autant de plaisir.
Le jeu du chat et de la souris se poursuit, mais ne va pas durer puisque l’histoire va prendre fin et Martin Numa va enfin résoudre l’affaire de la disparition de l’encaisseur Éloi Vidal, l’acte liminaire de cette enquête mouvementée.
Le lecteur, dans cette réédition des années 30, va ainsi pouvoir enchaîner directement avec une nouvelle enquête de Martin Numa.
Au final, la fin du Tatoué est toute aussi délectable que le reste de l’enquête et donne envie de sauter sur la suite...