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Loto Édition
1 mars 2020

La momie qui tue

CouvSK3

Rapide contextualisation du texte et de son auteur :

Léon Groc est un journaliste et écrivain qui naquit en 1882 et mourut en 1956.

Durant sa carrière, il s’essaya aussi bien aux contes, nouvelles, romans et séries, aussi bien dans les genres policiers, aventures, historiques, patriotiques, sentimentaux que fantastiques.

Si sa fibre patriotique s’exprima principalement, comme nombre d’auteurs de son époque, par l’intermédiaire de la mythique collection « Patrie » des éditions Rouff, dans le but de redonner force et courage à la population, à la fin de la Première Guerre Mondiale (1917), c’est avant tout par sa production policière et fantastique que l’auteur laissa une certaine trace dans la littérature.

Ne me concentrant que sur le genre « Policier », je mettrais en avant des titres tels « L’autobus évanoui », « L’assassinée du téléphone », « La grille qui tue », « Le bourreau fantôme »... mais il n’est pas rare que ces romans-là possèdent une aura quelque peu fantastique, si ce n’est dans la solution de l’affaire, du moins dans un certain aspect.

Moins connue, moins appréciée, peut-être, mais surtout moins plébiscitée par les lecteurs et éditeurs actuels, la série fasciculaire « Stan Kipper, le Roi des Détectives », une collection de fascicules de 24 pages, double-colonne contenant des récits d’un peu moins de 10 000 mots et rapidement avortée après le 8e épisode.

Si le contenu de la série, format, intrigue, personnages, diffère assez peu des autres productions du genre, on s’apercevra vite (du moins, maintenant) que la qualité est pourtant supérieure à ce que la littérature populaire avait coutume de proposer dans le genre.

« La momie qui tue » est le 3e épisode de cette série.

LA MOMIE QUI TUE

Stupeur, frayeur, malédiction et meurtres s’abattent sur un petit musée d’arts égyptiens parisien.

Les conservateurs successifs sont retrouvés morts, assassinés à l’arme blanche, par le couteau même de Touth-Akim, la momie à laquelle est dédiée la galerie.

Quand une jeune femme est désignée pour succéder aux défunts, pour sa sécurité, elle s’assure les services de Stan KIPPER, le célèbre « roi des détectives » américain qui, en plus de la faire surveiller par deux de ses fidèles adjoints, va tenter de découvrir qui se cache derrière celui que les journaux nomment déjà « La Momie qui tue »…

Stan Kipper, le célèbre détective américain exerçant en France est embauché par une jeune femme ayant accepté le poste de conservateur du Musée Gallois, un musée entièrement dédié à la momie Touth-Akim.

Si elle a eu la place, c’est que ses trois prédécesseurs ont été assassinés sauvagement, chaque fois par le couteau de Touth-Akim, disparu pour l’occasion, de l’étagère sur laquelle il était exposé.

Stan Kipper va donc placer ses deux fidèles assistants, le jeune Clément et la vieille Zénaïde, l’un comme gardien au Musée, l’autre comme secrétaire de la conservatrice.

En parallèle, il va enquêter sur les meurtres pour en trouver l’assassin...

Je parlais, dans la mise en contexte, d’un certain classicisme des personnages et du genre, on retrouve ce même classicisme dans le sujet de cet épisode.

Effectivement, depuis le premier quart du XXe siècle et la découverte du tombeau de Toutânkhamon, notamment, en 1922 et, surtout, le climat mystérieux enveloppant la mort de nombreuses personnes liées à cette découverte et que les médias de l’époque s’empressent de nommer « La Malédiction du Pharaon », les auteurs de la littérature populaire de quelque pays qu’il soit ne tardent pas à s’emparer du sujet pour leurs intrigues fantastiques ou policières.

Les plus grands d’entre eux (Agatha Christie avec « L’aventure du tombeau égyptien » dès 1923, Hergé et « Les cigares du Pharaon » en 1934) vont inspirer les moins illustres et l’on voit fleurir régulièrement, dans la littérature populaire, des récits s’ancrant réellement ou en apparence, sur ce genre de malédiction.

On notera « La Momie Rouge » de José Moselli, l’excellent roman-feuilleton paru en 1923, « Le manoir de la peur » de Henry de Golen, paru en 1937, par exemple.

Mais revenons-en à Stan Kipper qui, contrairement aux deux premiers épisodes, n’apparaît pas immédiatement, l’auteur préférant d’abord mettre en place le mystère qu’il va être chargé d’éclaircir.

Il est inutile de préciser que dans un format si court, l’intrigue ne va pas aller bien loin et il devient vite évident, du fait du personnage central, que le mystère va se révéler des plus cartésiens.

Si le journaliste Nérac n’est cette fois-ci pas présent, on retrouve un peu tous les personnages précédemment aperçus, Stan Kipper en tête, suivi de ses deux collaborateurs, la vieille Zénaïde (pas si vieille que ça) et le jeune Clément, mais également l’inspecteur Bézut...

Intrigue légère, donc, que l’auteur allège encore plus en livrant de réels indices en cours de route, indices pour le lecteur, sur l’identité du coupable, mais, surtout, indice que Stan Kipper avait démasqué celui-ci bien avant le lecteur lui-même.

Un peu de mystère, un peu de policier, des crimes, un peu d’humour, Léon Groc met tous les ingrédients qu’il peut dans un si court format pour apporter le plaisir au lecteur.

On peut lui accorder qu’il y réussit pleinement, du moins, pour peu que l’on goûte ce genre de format court sans être frustré par la concision du style et de l’histoire.

Mais il faut reconnaître également à Léon Groc qu’il parvient, tout en demeurant classique et concis, à épaissir suffisamment ses principaux personnages pour leur donner un attrait que n’ont pas forcément tous les personnages de ces mini-romans de moins de 10 000 mots.

Au final, plus on découvre cette série, plus on peut en regretter sa concision (en termes d’épisodes) tant celle-ci s’avère totalement maîtrisée et que l’auteur sait parfaitement tirer un maximum d’un format chargé de contraintes et d’écueils...

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