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Loto Édition
25 octobre 2020

Les trois sans femme

CouvLTSF

À notre époque, on peut se dire (surtout si on est passionné de littérature populaire fasciculaire) qu’il est bien difficile de lire toutes les aventures d’un même personnage tant lesdits fascicules sont difficiles à trouver.

Cependant, les lecteurs d’antan n’étaient pas pour autant assurés de pouvoir déguster l’intégralité des récits mettant en scène leur personnage favori.

Effectivement, s’il existe des collections fasciculaires dédiées à un même héros, d’autres n’ont pas eu cette chance et ont vu leurs aventures disséminées dans diverses collections sans que celle-ci soit associables à première vue avec le personnage adoré.

Mais même ceux qui ont eu les honneurs d’une série dédiée ont, parfois, fait des infidélités à ladite série.

C’est le cas du détective Francis Bayard de Jean des Marchenelles.

Certaines enquêtes de ce détective (près d’une dizaine) sont facilement identifiables du fait qu’elles furent publiées, au début des années 1940, sous la forme de fascicules de 32 pages dont la couverture comportait un bandeau indiquant « Les aventures du détective Francis Bayard » et avait même le droit à un portrait masqué du personnage à côté.

Pourtant, en fouillant la bibliographie de l’auteur, on trouvera trace du détective Francis Bayard dans d’autres titres, publiés chez le même éditeur (S.I.L.I.C) et même chez d’autres comme dans la « Collection Rouge » des éditions JANICOT, à la même époque.

« Les trois sans femme » est un titre issu de cette « Collection Rouge » en 1942 et au moins le second récit de cette collection à faire vivre Francis Bayard.

L’auteur, Jean des Marchenelles, alias Jean Dancoine, demeure assez énigmatique bien que l’on sache qu’il fut directeur de collection et également auteur de pièces de théâtre et qu’il écrivit quelques récits en collaboration avec Pierre d’Aquila.

LES TROIS SANS FEMME

Au petit village de La Glanerie, c’est la stupéfaction !

Monsieur de Saint-Armengol a vendu sa maison à trois frères célibataires endurcis, d’étranges forains aux handicaps distinctifs. L’aîné est borgne, le cadet boiteux et le benjamin benêt et bossu.

Quelques jours plus tard, le fermier Casterman est assassiné en pleine nuit. Son magot a disparu. Le trio patibulaire est rapidement suspecté, d’autant que leur chien a été entendu dans la demeure du mort et que les frangins se volatilisent mystérieusement un à un.

Heureusement, le détective Francis BAYARD est appelé pour résoudre cette mystérieuse énigme…

Le vieux de Saint-Armengol vit dans la déchéance depuis quelque temps. Si celle, financière, l’a contraint à vendre ses terres et ses domaines, c’est celle, affective, qui le pousse à vendre la seule demeure qui lui restait. Car, quelques années auparavant toute sa famille est morte subitement sans que la justice trouve la raison de ces décès. Pour autant, les soupçons se sont tournés vers de Saint-Armengol qui est devenu une sorte de paria.

Mais on sait ce que l’on perd, mais pas ce que l’on gagne et les nouveaux propriétaires de la demeure des de Saint-Armengol ne font pas l’unanimité. Trois frères, d’anciens membres d’un cirque, chacun frappé de handicap. Le premier est borgne, le second boite depuis une chute d’un trapèze et le troisième est un benêt bossu.

Aussi, quand un riche et avare fermier est retrouvé assassiné et que le chien des trois frères a été entendu dans la maison du crime, les frères sont logiquement soupçonnés d’autant que le juge d’instruction a une théorie assez étrange sur le sujet…

Comme dans les autres titres mettant en scène le détective Bayard que j’ai lu, le héros, Bayard, lui-même, apparaît assez tardivement malgré la concision du texte (10 000 mots).

Ce n’est qu’à la moitié du récit que celui-ci est appelé à la rescousse pour résoudre le crime qui va bientôt se transformer en double meurtre.

La première moitié du récit se charge de présenter le petit village de La Glanerie un petit village belge frontalier ainsi que la situation de de Saint-Armengol, puis l’arrivée des trois frères.

La seconde partie du récit se doit donc de mettre en place les meurtres et de permettre à Francis Bayard de les résoudre.

C’est dire si la part de l’intrigue se réduit à sa portion congrue tant, même durant la mise en place de l’intrigue, le texte se concentre plus sur les personnages que les faits.

D’ailleurs, Francis Bayard résoudra l’enquête en arrière-plan, entendez par là qu’il se contentera d’expliquer, à la fin, comment il a trouvé la solution. Ce qui permet à l’auteur de rester dans les clous du fascicule de 32 pages.

Si « Un cadavre sur les bras » probablement la première enquête de Bayard, m’avait enthousiasmé et que « La Dactylo a disparu » un titre de la série dédiée à Bayard, ne m’avait pas convaincu, « Les trois sans femme » se hisse à mi-chemin entre les deux récits précités.

Pas totalement enthousiasmant du fait de l’arrivée tardive du héros et, surtout, de la faible part de l’intrigue, plaisant, tout de même, à lire, grâce à une plume alerte, un brin d’humour et quelques personnages caricaturaux, « Les trois sans femme » parvient malgré tout à remplir son office qui consiste à occuper agréablement un petit moment de lecture en offrant un peu plus que le minimum syndical sans pour autant atteindre des sommets.

Au final, un petit récit qui se lit bien, mais qui s’attarde trop sur les personnages et pas assez sur les faits. Mais comme l’auteur a dédié ce titre à Georges Simenon, peut-être était-ce une volonté et un hommage d’offrir la part belle aux gens plus qu’aux évènements.

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