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Loto Édition
1 novembre 2020

Un cadavre sur les bras

CouvUCSLB

La littérature populaire fasciculaire policière (celle dont je raffole) regorge de personnages récurrents qui vivent leurs aventures, soit dans des collections dédiées (« Marius Pégomas, détective marseillais », « Le commissaire Benoit », « l’Agence Walton », « Marc Jordan », « Miss Boston »…) soit au milieu d’une collection plus généraliste (« Florac et La Glu », « Ned Burke », « L’inspecteur Vigeon »…) soit, se partageant entre collection généraliste et collection dédiée comme « Bill Disley » ou, dans le cas qui nous intéresse aujourd’hui : « Le détective Bayard » de Jean des Marchenelles.

Jean des Marchenelles est un auteur qui, malgré sa grande production de pièces de théâtre, était quelque peu obscur.

Il semble qu’un livre de Daniel Compère lui a été récemment dédié et que l’on puisse y trouver dedans, des éléments biographiques intéressant, notamment sa date de naissance, le 30 décembre 1913 (n’ayant pas encore lu cet ouvrage, il m’est difficile d’en dire plus sur l’auteur).

Ce que l’on savait déjà, c’est qu’il s’appelait, en fait, Jean Dancoine et qu’il était originaire du Nord.

Mais, peu importe, puisque ce qui m’intéresse avant tout chez un auteur, ce sont ses textes.

Revenons-en alors au détective Bayard.

Difficile d’en dire beaucoup sur ce personnage si ce n’est qu’il apparaît principalement dans la collection « Les aventures du détective Francis Bayard » et il semblerait dans la collection « Police-Privée » chez le même éditeur et dirigée par l’auteur lui-même.

Mais Francis Bayard apparaît également dans la collection « Rouge » des Éditions Janicot à peu près à la même date (1943) et également ailleurs.

« Un cadavre sur les bras » est le second titre de la collection « Rouge ».

UN CADAVRE SUR LES BRAS

Casimir PRUDENT est tranquillement à la maison lorsque quelqu’un frappe à sa porte. Il ouvre. Un Chinois s’écroule dans ses bras tandis qu’un homme, plus loin, saute dans une auto en lui disant qu’il va chercher un docteur.

Après quelques minutes, une jeune femme essoufflée et apeurée débarque chez Casimir PRUDENT en lui expliquant qu’elle est poursuivie par un individu d’origine asiatique…

Casimir Prudent est un homme à la vie paisible. Ayant hérité d’une maison en bord de mer de la part de son défunt oncle et issu d’une famille de marins, lui a décidé de garder les pieds sur terre.

Un matin, quelqu’un frappe à sa porte, il ouvre et un Chinois s’écroule dans ses bras.

Un homme, plus loin, monte dans son auto en lui disant qu’il va chercher un médecin.

Puis on frappe à nouveau et c’est alors une femme apeurée et essoufflée qui débarque chez lui. Elle prétend avoir été poursuivie par un Chinois et s’écroule à son tour en voyant le cadavre.

Casimir décide alors de se rendre à l’hôtel voisin où loge un médecin en vacances.

Ce dernier accepte de le suivre, mais va avoir un comportement des plus étranges…

Voici un court récit policier (10 000 mots) qui démarre de la meilleure des manières en mélangeant mystère et humour.

L’auteur fait montre d’une plume légère et de drôle à travers la scène d’introduction.

Les mystères vont ensuite s’enchaîner avec ce cadavre de chinois, le type à l’automobile qui prétend aller prévenir la police, mais qui disparaît, cette jeune femme qui assure avoir été poursuivie jusque chez Casimir par le Chinois, alors que celui-ci était déjà mort quand elle a débarquée… et ce fameux docteur aux propos et au comportement étrange, comme s’il savait des choses que les autres ignoraient et qu’il jugeait plus qu’il ne soignait.

La suite et la fin sont malheureusement plus conventionnelles, format court oblige, sans pour autant que l’auteur ne se départissent d’un humour de bon aloi.

Comme déjà constaté dans une précédente aventure du détective, celui-ci sera difficile à apprécier puisqu’il n’apparaît, sous sa véritable identité, qu’à la toute fin.

Pour autant, même si on ne peut s’attacher à un personnage aussi fugace, l’ensemble est de bonne facture (tant dans la narration que dans la qualité de plume) et très agréable à lire ce qui n’est pas forcément le lot de tous les récits de ce format et ce qui n’est pas donné à tous les auteurs.

Au final, une aventure drôle et bien menée qui donne envie de retrouver rapidement la plume de l’auteur.

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