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Loto Édition
29 novembre 2020

Le suicide de Danyèle X...

CouvIV02

L’inconvénient, avec les fascicules de la collection « Le Roman Policier » des éditions Ferenczi (une collection datant des années 1920) c’est qu’ils sont difficiles à trouver. À ce point difficile, qu’il est, à l’heure actuelle, impossible d’en faire une liste exhaustive du fait que les passionnés de littérature populaire qui s’emploient à cette tâche n’ont jamais réussi à mettre la main sur certains numéros de cette collection.

L’avantage, avec les fascicules de la collection « Le Roman Policier »… outre qu’ils sont magnifiquement illustrés par Gil Baer, c’est que la plupart ont été réédités, dans les années 1930, dans la collection « Police et Mystère » des mêmes éditions Ferenczi.

L’inconvénient, avec les fascicules de la collection « Police et Mystère » qui sont des rééditions de fascicules de la collection « Le Roman Policier » outre qu’ils sont illustrés d’une photographie en noir & blanc d’un moins bel effet que les originaux, c’est que, parfois, les textes, les titres ou les noms des auteurs changent.

Du coup, on ne peut faire totalement confiance à un fascicule de la collection « Police et Mystère » quant à la similitude d’avec le texte original.

Le cas s’est probablement produit au moins deux fois avec l’auteur qui nous intéresse aujourd’hui, René Trotet de Bargis, et ses textes mettant en scène l’inspecteur Vigeon.

L’inspecteur Vigeon, selon la version liminaire de « Le Silence fatal », sa dernière enquête, a vécu 4 enquêtes précédentes dont « Le crime de la rue Françoi-Ier » et « Le suicide de Danyèle X… » a retrouvé dans la collection (« [1] Voir ces quatre volumes : Ferenczi éditeur » dixit ledit fascicule) :

 

N’était-ce pas lui qui avait trouvé le mari meurtrier du Crime de la Rue François‑Ier… déguisé en bayadère, un jour de carnaval, pour tuer son épouse ?

 

N’était-ce pas Vigeon qui avait percé l’énigme de la Noyée de l’Île Séguin ?... du Drame de la Villa Rose ?... du Suicide de Danyèle X (1) ?...

 

Mais cette assertion disparaît de la réédition dans « Police et Mystère » et devient :

Ce dernier passait pour un des meilleurs limiers de la Préfecture, mais Vigeon avait à son actif des découvertes sensationnelles, dans des affaires extraordinairement compliquées.

Sachant que l’on ne pouvait déjà pas faire confiance à la première version puisque le « Drame de la Villa Rose » avait en fait été publié sous le titre de « Un appel dans les ténèbres », encore plus difficile de faire confiance aux diverses rééditions.

Toujours est-il que l’enquête désignée « Le suicide de Danyèle X… » met en scène, dans la version « Police et Mystère » un inspecteur Léon Dupuis et non plus Vigeon. Qu’en est-il de la version originale ? Je n’en sais rien, je n’ai pas encore mis la main dessus.

Cependant, à la description, certes, succincte, de l’inspecteur Léon Dupuis, il demeure peu de doute qu’il ne s’agisse effectivement, de l’inspecteur Vigeon (même âge, même emploi, même méthode), mais alors, pourquoi changer le nom du personnage dans la réédition ??? Mystère et (police ?) boule de gomme.

En ce qui concerne René Trotet de Bargis, l’auteur, pas grand-chose à en dire. Né en 1884, mort en 1924, son décès prématuré explique sa production moindre. Il écrivit des petits textes dans les genres sentimentaux, policier et aventures.

 

LE SUICIDE DE DANYÈLE X…

 

Danyèle X… s’est suicidée !

 

C’est du moins ce qu’affirme le Docteur Létoffé, son fiancé qui, depuis le cabinet de toilette où il se préparait pour sortir avec la jeune femme, l’a entendue crier avant de la retrouver morte, un poignard planté dans la poitrine.

 

L’arme appartenant à une panoplie accrochée au mur, et le couple étant seul dans l’appartement, deux clans s’affrontent au sein du voisinage : ceux qui pensent que Danyèle X… s’est suicidée et les autres qui voient en le Docteur Létoffé son meurtrier.

 

Mais l’inspecteur VIGEON, qui assiste le juge dans cette affaire, imagine rapidement une troisième théorie…

Une jeune femme de 18 ans, Danyèle X…, est retrouvée un poignard planté dans la poitrine dans l’appartement d’un docteur d’une cinquantaine d’années. Celui-ci prétend qu’il était en train de se préparer pour sortir avec la jeune femme qu’il devait bientôt épouser quand il a entendu un cri et, en débarquant dans la pièce où Danyèle l’attendait, il l’a ainsi trouvée. Il ne comprend pas pourquoi Danyèle se serait suicidée et tout le monde pense que ce dernier l’a assassinée.

Mais l’inspecteur Vigeon (ou Dupuis), qui assiste le juge d’instruction, va partir sur une autre piste, celle d’un meurtre commis par une autre personne que le docteur…

Voici donc un petit récit de 16 000 mots environ qui démarre d’une façon plutôt agréable avec un prologue mettant en scène le couple de concierges de l’immeuble où le crime a eu lieu. 

L’auteur s’amuse avec ces deux personnages et leurs travers, tant physique que de caractère et, de ce fait, amuse ses lecteurs.

Si l’on peut s’étonner de cette légèreté et cet humour que l’on ne retrouve pas forcément dans les autres enquêtes, on pourra également être surpris par le ton parfois légèrement grivois (toute proportion gardée avec les récits de l’époque de cette collection. Car, aujourd’hui, tout cela semblerait fort anodin) que peuvent prendre certaines conversations.

Malheureusement, ce qui ne change pas, c’est le manque d’étoffe du personnage principal ainsi que la faiblesse de l’intrigue (certes, je sais, je ne cesse de dire qu’il ne faut pas s’attendre à de grandes intrigues dans ce genre de formats, mais quand même).

Cependant, les traits d’humour rehaussent l’ensemble suffisamment pour faire passer les manques cités.

Bien évidemment, si l’intrigue est faible, l’affaire aurait pu être encore plus rapidement résolue, notamment avec un simple travail de la police scientifique, mais n’oublions pas que si cette version date de 1936, le texte a, en fait, été écrit au début des années 1920.

Pour le reste, Vigeon (ou Dupuis) est assez peu présent et s’il a découvert le pot aux roses, c’est finalement le coupable qui finira par se confesser.

Au final, une enquête qui débute bien, mais qui manque encore de rondeurs pour vraiment devenir très plaisante à lire.

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