Du sang sur la main
Il est temps de découvrir une nouvelle aventure de Théodore Rouma, le cambrioleur aventurier, né de la plume de Jean d’Auffargis.
Pour rappel, la série « Les extraordinaires aventures de Théodore Rouma » parut en 1946 aux éditions S.E.B.F. sous la forme d’une vingtaine de fascicules de 24 pages double-colonne contenant des récits indépendants d’environ 13 000 mots.
L’auteur, Jean d’Auffargis, de son vrai nom Maurice Laporte, fut le créateur en 1920 des Jeunesses Communistes Françaises. Il eut la particularité de quitter le parti fâché, de devenir un farouche anticommuniste avant de collaborer avec les nazis durant la Seconde Guerre mondiale.
Après la guerre, l’homme s’exila en Suisse d’où il usa de sa plume pour remplir son assiette.
Si la date de parution de la série semble confirmer qu’elle fut écrite après guerre, le contenu de certains épisodes, dont les événements sont datés ou datables, laisse à penser à une écriture durant la fin des années 30.
DU SANG SUR LA MAIN
L’hôtel particulier d’une comtesse russe a été aménagé en fumerie d’opium pour une riche clientèle dépravée.
Un soir, Théodore ROUMA, le célèbre cambrioleur justicier, s’infiltre dans les murs en compagnie d’un homme de main, se faisant passer pour des drogués venus s’adonner à leur vice.
Pendant que son compagnon détrousse les fumeurs durant leur somnolence, Théodore ROUMA décide de visiter les étages.
Soudain, il entend comme un gémissement dans une chambre.
Il s’approche et aperçoit un individu allongé sur le lit, la poitrine en sang, pendant qu’un inconnu est en train de fouiller dans les tiroirs d’un bureau…
Théodore Rouma décide de délester de riches clients d’une fumerie d’opium installée dans l’hôtel particulier d’une comtesse russe.
Pendant que Gilbert, le maître d’hôtel de Théodore Rouma et, accessoirement, son ami et complice, fait les poches des consommateurs somnolents, Théodore Rouma veut rendre visite à cette fameuse comtesse, mais il tombe sur une étrange scène : un homme allongé en sang dans un lit, un autre fouillant dans les tiroirs et une jeune femme déboulant et s’évanouissant.
Dans cet épisode, Jean d’Auffargis nous sert une recette comparable à celle des épisodes précédents avec une intrigue faussement complexe, mais dans laquelle le lecteur un peu perspicace aura immédiatement trouvé le coupable.
Effectivement, un meurtre, plusieurs suspects… la police va chercher à découvrir le tueur, Théodore Rouma va rapidement le trouver.
De même que d’ordinaire, Théodore Rouma va rencontrer une belle jeune femme (toujours en dessous des 25 ans) et en tomber amoureux. La réciproque sera une nouvelle fois vérifiée.
Pas grand-chose de neuf, donc, dans cet épisode, même s’il faut bien avouer que celui-ci se lit agréablement malgré quelques petites erreurs.
La première : l’auteur ne se décide pas sur la date du meurtre. Un coup il parle du 27 août, un coup du 28.
L’autre tient plus à la personnalité de Théodore Rouma, notamment dans la fait que dans un épisode précédent, l’auteur fait dit à Larbart, le policier toujours à la chasse du cambrioleur, qu’il ne le voit pas détrousser quelqu’un tel un vulgaire voleur.
C’est pourtant chose faite ici, du moins par Gilbert, l’homme de main de Théodore Rouma.
Mise à part cela, du classique, donc. Manque juste un petit brin d’humour…
Au final un épisode plaisant à défaut d’être original ou surprenant.