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Loto Édition
24 janvier 2021

Einstein et Sherlock Holmes

51ji+kKCk-L

Je poursuis mon voyage dans le monde des pastiches holmésien en privilégiant ceux de langue française (mais pas que).

Après du très mauvais, du moyen, du pas trop mal, je me suis penché vers un auteur dont, jadis, j’avais déjà lu un pastiche : « Marx et Sherlock Holmes », j’ai nommé Alexis Lecaye.

Alexis Lecaye, même ceux qui n’ont jamais lu un de ses romans le connaissent. Si ce n’est à travers les scénarios qu’il écrivit pour la série Julie Lescaut, peut-être pour les adaptations de ses romans de la série « Les Dames », réalisée de sa propre main et dont le héros est interprété par l’excellent Thierry Godard (le Gilou de la non moins excellente série « Engrenages »).

Mais Alexis Lecaye a écrit de nombreux romans policiers dont deux séries : « Les Dames » et « Le Croque-Mort » sous le pseudonyme de Alexandre Terrel.

Cependant, Alexis Lecaye démarra quasiment sa carrière d’écrivain par un pastiche holmésien (que je lus donc jadis), le fameux « Marx et Sherlock Holmes », son deuxième roman.

Einstein et Sherlock Holmes :

Berne, janvier 1905. Une série de meurtres ébranle le milieu scientifique. Les victimes : un groupe de savants membres d’un club très fermé, appelé « perpetuum mobile ». L’arme du crime : une machine infernale. Le mobile : inconnu. Tandis que Watson mène l’enquête et se transforme en satyre après avoir absorbé un breuvage « magique », Sherlock Holmes croise, dans les coulisses, d’étranges personnages séquestrés par un groupe de bolcheviks en exil, poursuivi par une suffragette socialiste, il se lie avec un inconnu nommé Albert Einstein. Qui, de ces deux implacables logiciens, aura le dernier mot de l’énigme ?

Sherlock Holmes a pris sa retraite. Il élève des abeilles, isolé, dans une ferme du Sussex.

John Watson reçoit un télégramme de la part de son ami l’enjoignant de venir le voir dans sa demeure.

Watson se pointe un soir, surprend un drôle de manège qu’il ne comprend pas, puis, Holmes lui indique qu’il a reçu anonymement un article de journal évoquant un crime étrange en Suisse. Il lui demande d’aller enquêter sur place, prétextant d’autres choses à faire.

À Berne, en plein hiver, Watson va donc enquêter sur le curieux meurtre d’un membre d’une association de savants un peu fous cherchant à fabriquer la machine à mouvement perpétuel…

Alexis Lecaye n’en est donc pas à son coup d’essai quand, en 1989, il fait publier « Einstein et Sherlock Holmes » puisque, 8 ans plus tôt, paraissait l’opus évoquant Karl Marx.

Les auteurs ont toujours aimé, dans les pastiches, faire croiser Sherlock Holmes avec des personnages importants de l’Histoire ou de la littérature. Ainsi, dans ces récits, apparaissent Jack l’Éventreur, Sigmund Freud, Karl Marx, Oscar Wild, Bram Stocker, Dracula, le docteur Moreau, Arsène Lupin, Edgar Allan Poe, le Chevalier Dupin, Vidocq, le Fantôme de l’Opéra…

Si, dans son premier pastiche, Alexis Lecaye s’était intéressé à la jeunesse de Sherlock Holmes, du moins à l’époque d’avant sa rencontre avec John Watson, dans celui-ci, il prend pour cadre la retraite du détective.

On retrouve donc John Watson et Sherlock Holmes en pleine enquête sur des assassinats de savants cherchant à créer la machine à mouvement perpétuel. Mais autour du duo navigue une foule hétéroclite de personnages : Irène Adler, Einstein, Mussolini, Lénine…

Que dire de ce roman ? Difficile d’en faire une réelle critique tant mon esprit pencha d’un côté ou de l’autre au fur et à mesure de ma lecture.

D’abord, question style, je trouve que Alexis Lecaye ne s’en sort pas trop mal. On a lu pire avant et surtout depuis.

Les personnages, par contre, sont moins mis en valeur. On sera surpris du peu d’importance de Sherlock Holmes durant l’enquête, de sa piètre prestation en général. On trouvera à redire de sa relation avec Irène Adler. Le personnage d’Einstein semble n’être là que pour ajouter un nom clinquant à l’affiche, car, en fait, il ne sert pas à grand-chose et l’auteur aurait choisi un tout autre nom inconnu que cela n’aurait rien changé à l’affaire. Mais le plus mal loti reste John Watson, transformé par l’auteur en un obsédé sexuel pathétique (certes, à cause d’une étrange potion) et, surtout, ridicule. La redondance de sa concupiscence est rapidement lassante.

Pour ce qui est de l’intrigue… sans dire qu’elle est inintéressante, il faut bien avouer qu’elle peine à exalter le lecteur. Si les crimes sont spectaculaires, ils n’en sont pas moins banals, au final et le ou les criminels le sont tout autant que les crimes.

D’ailleurs, on sent que l’auteur a étiré inutilement son récit qu’il aurait pu élaguer quelque peu. Les discours scientifico-philosophiques entre Sherlock Holmes et Einstein sont un peu indigestes, le groupe de révolutionnaire, malgré les noms ronflants est totalement insipide…

Au final, un roman un peu trop long, manquant de profondeur, ayant du mal à choisir entre le pastiche sérieux et le pastiche drôle et décomplexé, et qui finit par lasser....

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