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Loto Édition
7 février 2021

Feux de mort

s-l400

Après avoir découvert l’auteur Serge Arcouët, sous le pseudonyme de Serge Laforest, à travers un roman policier humoristique, je désirais le découvrir sous un genre plus sérieux.

Mais revenons d’abord à l’auteur.

Né en 1916 et mort en 1983, Serge Arcouët écrivit sous plusieurs pseudonymes, dont un commun avec Léo Malet, mais c’est avant tout et surtout sous le nom de Serge Laforest qu’il est le plus connu, notamment grâce à ses romans policiers et espionnages publiés aux Éditions Fleuve Noir (115 romans entre les deux collections de l’éditeur).

J’avais donc découvert que l’auteur aimait manier l’humour et les jeux de mots dans les noms de famille avec le roman « Malemort » voilà que je décidais de le découvrir dans un roman Hardboiled avec « Feux de mort ».

Feux de mort :

Sur le palier, je m’arrêtai net. La porte des bureaux n’était pas complètement fermée. Je distinguai un mince triangle d’ombre au bas du panneau. 

Mon automatique au poing, j’entrai, donnai la lumière. La salle d’attente était vide. Je passai dans le bureau de Ketty Chenal que je trouvai également désert. Je continuai, ne percevant aucun bruit. J’appuyai sur la poignée de la porte recouverte de cuir qui donnait dans mon pensoir, tirai vivement à moi, en proférant un affreux juron. Les bras en l’air et plaqués contre ses oreilles, ses pieds ne touchant pas le parquet, je vis Doris, les yeux grands ouverts, échevelée, intégralement nue. 

Ahuri, je contemplai fixement le spectacle. 

— Vous pouvez me décrocher, Mark, murmura-t-elle.

Mark Logan est un peu juriste et beaucoup détective. Mais c’est surtout le fils d’un bandit lâchement assassiné de quatre balles dans le dos jadis.

Aussi, quand l’ancien partenaire de son père, qui s’est rangé et est devenu riche, l’appelle à son chevet afin de gérer sa succession proche (l’homme est mourant), Mark Logan, malgré la détestation qu’il ressent envers le vieil homme, accepte le dossier.

Mais il va se rendre compte qu’il est tombé dans un nid de vipères composé de trois femmes aux caractères très différents.

Serge Laforest nous propose donc un roman hardboiled (roman noir mis en valeur par des auteurs américains tels Dashiell Hammett et Raymond Chandler) comme il s’en faisait à l’époque, préférant, contrairement à Léo Malet, avec qui il partageait le pseudonyme de John-Lee Silver, conserver l’ambiance américaine plutôt que de situer son récit en France.

Avec ce personnage de Mark Logan, l’auteur conserve l’image d’Épinal du détective de ce genre de roman, un homme encore jeune, beau, charmant et charmeur, qui cogne dur et encaisse bien, ainsi que celle de la femme dans ces mêmes romans. Des femmes, devrais-je dire, car l’auteur nous offre un panel élargi avec pas moins de quatre personnages féminins (en fait, 5, mais une est très en retrait), allant de la femme mûre, mais encore très désirable, à l’adolescente délurée en passant par la secrétaire (même si le personnage n’est pas vraiment la secrétaire) belle et obstinée…

La femme, en dehors de la collaboratrice, ne peut alors qu’être source d’ennui, par son machiavélisme, son aspect vénéneux ou son insouscience.

Le lecteur découvre alors un récit classique, dans le genre de ce qu’il pouvait se faire à l’époque (le roman est sorti en 1957), notamment dans des collections moins prestigieuses que la « Spécial Police » des éditions Fleuve Noir (dans laquelle il est paru) ou la « Série Noire » (même si Serge Arcouët fut le premier auteur français publié dans cette collection sous le pseudonyme de Terry Stewart). Je pense, notamment, parmi mes dernières lectures, les aventures de Lew Dolegan de Louis Fournel ou certains récits de J. A. Flanigham…

Car, si le roman se lit plutôt agréablement, il manque un petit quelque chose, notamment, un héros un peu plus charismatique, pour se hausser au niveau supérieur.

On pourra également reprocher le fait que les femmes sont toujours belles et attirantes dans ce genre de romans

Enfin, l’intrigue manque un peu de profondeur pour un roman (elle aurait été suffisante, par exemple, pour un fascicule).

Au final, un roman pas désagréable, mais pas inoubliable non plus.

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