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Loto Édition
28 février 2021

Le secret du porte-cartes

CouvJD06

Jack Desly est un cambrioleur né de la plume de Claude Ascain, un pseudonyme de l’écrivain Henry Musnik, un pilier de la littérature populaire française du second tiers du XXe siècle, bien que né au Chili à la fin du XIXe siècle.

L’auteur avait coutume, par praticité, de s’appuyer sur des héros de papier connus de tous, pour créer ses personnages afin de ne pas avoir à trop les décrire et les présenter, ce qui, dans les formats courts dans lesquels il exerçait souvent (fascicules de 32 ou 64 pages), lui permettait d’économiser des lignes.

Aussi, on ne s’étonne pas de retrouver, parmi ses héros, des copies d’Arsène Lupin, Jules Maigret, ou du détective cher aux romans noirs à l’américaine.

Ici, c’est Arsène Lupin qui pose pour dessiner Jack Desly, mais, c’est une icône souvent reprise par Musnik puisqu’ayant servi également de base à ses personnages de Madragore ou de Robert Lacelles.

Seul le format change (18 000 mots pour Desly contre 10 000 pour Lacelles et 80 000 pour Mandragore).

Mais on constate que chez Henry Musnik, le format fait tout, car, dans le fascicule de 32 pages, il s’avérait juste être un honnête faiseur de textes alors qu’il devient bon dans le format 64 pages et excellent dans le grand roman.

Jack Desly, est épaulé par son domestique annamite Nan-Dhuoc et sans cesse poursuivi par son grand ennemi, l’inspecteur Arthème Ladon, intelligent et opiniâtre.

La série n’en est pas une à la base puisque les divers épisodes sont disséminés, à partir de 1937 dans la collection « Police et Mystère » des éditions Ferenczi, parmi des centaines d’autres titres.

« Le secret du porte-cartes » est la 5e aventure de Jack Desly dans l’ordre de la première parution.

LE SECRET DU PORTE-CARTES

Quand il n’a pas de coup en prévision, le cambrioleur Jack DESLY s’exerce dans les palaces où, la nuit, il joue le rat d’hôtel.

Alors qu’il a décidé de se « reposer » au Cosmopolit-Hôtel, il croise, à l’accueil, son ennemi de toujours, l’inspecteur Arthème Ladon qui s’informe, auprès de l’employé, sur un certain Graham Dorfing, ancien locataire de la chambre dans laquelle il s’est installé.

Après renseignement, il apprend le départ précipité de M. Dorfing et en plus, qu’il travaille dans les pierres précieuses.

En rentrant dans sa chambre, Jack DESLY constate qu’un confrère a « perquisitionné » dans les règles de l’art sans rien voler.

Il comprend rapidement le but de son visiteur en trouvant par hasard un porte-cartes contenant des papiers au nom de Dorfing, caché sous un meuble.

Dans ses moments d’inactivité, Jack Desly, cambrioleur, pour ne pas perdre la main, continue à exercer ses talents en s’inscrivant, grimé et sous un faux nom, dans un hôtel de luxe, afin de « perquisitionner » quelques chambres.

Ce jour-ci, il a jeté son dévolu sur le Cosmopolit-Hôtel.

Mais, la chambre qu’il a louée est « visitée » en son absence par un confrère. Si rien n’a été dérobé, une légère odeur inhabituelle ainsi qu’une clef se trouvant sur un autre tiroir d’un meuble que celui sur lequel il l’avait laissée, ne lui laisse aucun doute à ce sujet.

Aussi, quand, par hasard, il trouve, sous ce même meuble, un porte-cartes contenant divers papiers au nom de M. Dorfing, le précédent locataire, Jack Desly commence à se dire qu’il se passe quelque chose. Le fait qu’il croise son ennemi, l’inspecteur Arthème Ladon, à l’accueil de l’hôtel, cherchant à savoir ce qu’est devenu le même M. Dorfing, le conforte dans l’idée qu’il y a anguille sous roche et peut-être occasion de se remplir les poches puisque M. Dorfing travaille pour un diamantaire anglais…

Jack Desly, le cambrioleur aventurier justicier, est de retour pour une 6e aventure.

Sur sa route, il va croiser à nouveau le faire avec l’inspecteur Arthème Ladon, mais également avec un confrère moins classe que lui, le fameux Lucien Jeantier, spécialiste des diamants déjà croisé dans la toute première aventure « Le messager du diamantaire ».

Dans ce récit d’à peine plus de 18 000 mots (le format usuel de la série), Claude Ascain utilise tous les ingrédients qui ont fait la saveur des précédentes aventures. Du mystère, du hasard, de l’action, Arthème Ladon, Nan-Dhuoc, le domestique annamite de Jack Desly, des diamants, des ennemis, une belle jeune femme en détresse et une bonne action finale.

On se doute bien que la concision du récit ne permet pas de mettre en place une intrigue digne de ce nom, mais, pour autant, la simplicité de la trame ne nuit pas à la lecture.

On notera que Nan-Dhuoc qui s’exprime dans un français approximatif à coups de verbe à l’infinitif, durant une scène, se met à parler normalement.

Pour le reste on se trouve face au jeu du chat et de la souris entre le gendarme et le voleur, le nerf de tout épisode des séries de ce genre.

Mais on appréciera que l’auteur se soit plus attaché que d’ordinaire sur le personnage du « gendarme » en lui conférant une réelle personnalité, tant physique que gestuelle ou mentale, et, surtout, une réelle intelligence et un certain flair qui ne seront jamais suffisants pour mettre la main sur Jack Desly, mais uniquement parce que ce dernier est extrêmement fort.

« Je l’aurai, un jour, je l’aurai » aurait pu crier Arthème Ladon, à l’instar du regretté Marcel Philippot dans la série « Palace » puis, plus tard, dans la pub Maaf.

Peut-être dans « La dernière aventure de Jack Desly » 25e et dernière de la série, mais il faudra attendre pour le savoir.

Rien d’original, donc, mais le classicisme sied parfaitement à l’auteur qui, sans atteindre des sommets, démontre, dans cette série, qu’il était capable de proposer de bons moments de lectures, même en utilisant un héros aussi lisse et commun que Jack Desly qui n’est autre qu’un clone un peu plus moderne d’Arsène Lupin.

Au final, une série qui se poursuit sur le même rythme plaisant et donne envie de passer au prochain épisode.

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