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Loto Édition
25 avril 2021

Aux flancs de la butte

CouvIM04

Nul doute que les éditions Ferenczi furent la pierre angulaire de la littérature policière fasciculaire durant près d’un demi-siècle, depuis sa première incursion dans le genre et le format avec la série « Marc Jordan » en 1907 jusqu’à la fin de la collection « Mon roman policier » en 1959 (voire la collection « Feux rouges », dans une moindre mesure).

Les fascicules policiers publiés par Ferenczi se comptent par milliers (parmi lesquels un certain nombre de rééditions).

Si l’éditeur peut s’enorgueillir d’avoir eu de grands noms dans ses catalogues (Marcel Priollet, H. J. Magog, Rodolph Bringer, Marcel Allain, Jean de la Hire, Maurice Limat… Georges Simenon, Léo Malet), il a également publié des auteurs totalement inconnus dont, certains, n’ont travaillé quasiment que pour eux (du moins, le pseudonyme, si pseudonyme non identifié).

C’est le cas du dénommé Charles Marcellus, que l’on ne retrouve quasiment que chez Ferenczi à partir de la fin des années 1930 et jusqu’au début des années 50 (probablement que par le truchement de rééditions).

Difficile de savoir qui se cache derrière cet auteur. Certains l’apparentent à Marcel Deville, dont le surnom était justement Marcellus. D’autres le supposent être l’auteur derrière Désiré Charlus et comme un titre de Charles Richebourg est publié sous le pseudonyme de Désiré Charlus

Pourtant, à la lecture des titres de Marcellus et de ceux de Charles Richebourg, j’ai peine à croire qu’il s’agisse là du même auteur.

Bref.

L’un des personnages récurrents de Marcellus est l’inspecteur Méral, un policier que l’on découvre dès 1938 dans « L’énigme de la rame 204 » jusqu’à 1954 dans « Information sensationnelle » (qui suit, dans la collection « Mon roman policier », la réédition de « L’énigme de la rame 204 »…)

On notera, pour ceux qui aiment les coïncidences, que dans cette collection « Mon roman Policier », comptant plus de 500 titres, quand Marcellus disparaît du catalogue, apparaît un certain Charles Richebourg.

« Aux flancs de la butte » est un fascicule de 32 pages publié en 1940 dans la collection « Le petit roman policier complet » des éditions Ferenczi. Il met en scène l’inspecteur Paul Méral.

AUX FLANCS DE LA BUTTE !...

L’inspecteur Paul MÉRAL est chargé par son supérieur d’enquêter sur une série de délits qu’il pense être le fait de la « Bande des Corses » dirigée par un certain Baptistini.

En étudiant le dossier, Méral constate que, parmi les membres présumés du fameux gang, se trouve un homme, serré la veille, et qu’il vient de relâcher dans le but de le surveiller de près…

L’inspecteur Méral se voit confier par son supérieur un dossier contenant divers crimes qu’il pense avoir été commis par celle qu’il appelle « La bande des Corses », dont le chef serait un certain Baptistini.

Tout d’abord pas très convaincu du bien fondé de l’hypothèse de son supérieur, l’inspecteur Méral va pourtant se lancer sur la piste d’un individu supposé être membre du gang et qu’il a relâché le matin même, le trouvant louche, afin de le suivre…

Dans ce petit récit policier d’à peine plus de 8 000 mots, Marcellus réduit l’intrigue policière à peau de chagrin, préférant s’étaler longuement sur les affres d’un vieux couple de miséreux. La mère est travailleuse, mais le père passe ses journées au bistro. La jeune fille tient de la mère et bosse également pour participer aux frais tandis que son frère, rejeté par son père, mène grand train sans que l’on connaisse son travail.

Les fins de mois sont difficiles et on redoute toujours le jour du terme…

Il est évident, après une telle attention à la vie de ces gens que l’auteur ne pourra pas proposer une intrigue digne de ce nom (ni même digne d’un fascicule). D’ailleurs, l’enquête va se résumer à une petite filature et une arrestation. Assez peu pour un récit policier.

Cependant, pour une fois que Marcellus prend son temps, on ne va pas le lui reprocher.

D’autant qu’à la lecture de ces passages concernant la famille, l’impression de déjà lu fut persistante. Oui, j’avais déjà lu, si ce n’est cette histoire, une qui s’en rapproche et, connaissant l’art des auteurs de littérature fasciculaire, de se glisser sous des pseudonymes pour utiliser plusieurs fois leurs textes ou leurs idées, je n’ai eu de cesse de tenter de retrouver le texte et, du coup, l’auteur, qui m’avait déjà proposé cette histoire.

Malheureusement, impossible de le retrouver parmi le quasi-millier de fascicules que j’ai pu lire jusqu’ici. Peut-être un jour ma mémoire sera plus féconde et retrouverais-je celui-ci me permettant, pourquoi pas, de découvrir un pseudonyme de l’auteur.

Bref.

Toujours est-il que malgré le manque d’aspect policier du récit, celui-ci se lit plutôt agréablement bien qu’il ne comporte, du coup, rien de transcendant (c’est déjà difficile de proposer une bonne histoire quand on utilise à son maximum la capacité du format, alors, quand on se contente de moins et que l’on baguenaude en cours de route…)

Au final, un petit récit qui perd en policier ce qu’il gagne en humanité, mais qui se lit avec plaisir.

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