Le mort de la ligne Croydon-Paris
« Le mort de la ligne Croydon-Paris » est un fascicule de 32 pages publié à la fin des années 1930 dans la collection « Les Grands Détectives » des Éditions Modernes et signé Marcelle-Renée Noll, un pseudonyme de Marcel Priollet, un pilier de la littérature populaire fasciculaire entre 1910 et la fin des années 1950.
La production de Marcel Priollet est immense et celui-ci usa de plusieurs pseudonymes (Henry de Trémières, R.M. de Nizerolles, René Valbreuse et Marcelle-Renée Noll) pour la proposer à divers éditeurs.
On lui doit la majeure partie des presque cent titres composant la collection « Les Grands Détectives ».
Si l’auteur est principalement connu pour ses séries dramatico-sentimentales sur de malheureuses filles ou jeunes femmes ou bien ses feuilletons d’aventures et d’anticipation, il écrivit pourtant un grand nombre de récits policiers.
Peu de ceux-ci furent regroupés en série (on notera uniquement « Old Jeep et Marcassin » et « Monseigneur et son clebs » au milieu des années 1940 pour les éditions Tallandier), mais si on épluche le reste de sa production, on constate que certains enquêteurs reviennent plusieurs fois dans ses textes.
C’est notamment et surtout le cas dans la collection « Les Grands Détectives » où se croisent régulièrement le détective radiesthésiste Claude Prince, le détective Sébastien Pessart, l’inspecteur de la Brigade Mondaine Bob Rex et l’inspecteur principal François Pessart
« Le mort de la ligne Croydon-Paris » met en scène l’inspecteur Pessart. L’inspecteur Bob Rex y fait une courte apparition.
LE MORT DE LA LIGNE CROYDON-PARIS
À la descente de l’avion reliant Croydon à Paris, le personnel de bord constate le décès d’un des clients de la ligne.
L’inspecteur François PESSART, présent à l’aéroport du Bourget pour réceptionner un ministre anglais, en profite pour faire les premières observations.
Sans nul doute, l’individu est mort empoisonné durant le vol.
Chargé par le juge de cette enquête, PESSART est étonné d’apprendre que le défunt voyageait sous le nom de son ami Bob Rex, inspecteur de la Brigade Mondaine.
Quel est ce mystère ? Seul le coupable pourra lui donner la réponse et il se trouve obligatoirement parmi les membres d’équipage ou les cinq autres passagers…
L’inspecteur François Pessart est au Bourget pour réceptionner un lord anglais. Mais à l’arrivée de l’avion Croydon-Paris, c’est l’affolement, un des passagers est retrouvé mort sur son siège.
Pessart fait les premières constatations : l’homme est mort empoisonné durant le vol.
Poursuivant l’enquête qu’il a débutée, Pessart apprend que le défunt voyageait sous le nom de Bob Rex, inspecteur à la Mondaine, un ami de Pessart, une fausse identité, donc.
Difficile de résoudre un crime quand on ne sait pas qui est la victime. Seul indice, des tatouages sur le bras laissent penser qu’il fut légionnaire dans sa jeunesse. Tiens, un des membres d’équipage n’est-il pas, lui aussi, un ancien légionnaire ? Est-ce là un hasard ? C’est la question à laquelle devra répondre l’inspecteur Pessart.
On retrouve donc l’inspecteur Pessart et une courte apparition de Bob Rex dans ce petit récit (8 200 mots) dont l’intrigue s’appuie sur d’étranges hasards et coïncidences, une habitude dans ce format court, meilleure façon, pour un auteur, de multiplier les fausses pistes à peu de frais de mots.
De ce fait, on comprendra que cette intrigue, destinée à être simple de par la concision inhérente au format fasciculaire, va, de plus, s’avérer peu crédible, voire intéressante.
L’auteur se contente alors de ces hasards de la vie un peu trop faciles à utiliser pour faire avancer l’histoire et proposer différents suspects avant que le coupable ne soit enfin identifié.
Celui-ci, comme de coutume, toujours à cause du format court, avouera avec une rapidité déconcertante.
Vous l’aurez compris, rien de bien nouveau dans le monde du fascicule policier, ni de bien enthousiasmant, mais, avouons-le, ce n’est pas dans cette fameuse collection « Les Grands Détectives », où les détectives n’ont rien de grand, des Éditions Modernes, alors que l’éditeur n’a rien de moderne, que Marcel Priollet a le plus excellé… bien au contraire.
On se contente alors de ces récits comme de petits moments de lecture pas désagréables, certes, mais pas exaltants non plus.
Au final, un récit un peu terne, comme tant d’autres dans cette collection d’origine.