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Loto Édition
4 juillet 2021

Les galions mystérieux

ID06

Les auteurs prolifiques de littérature populaire fasciculaire policière ont souvent, pour ne pas dire toujours, par praticité, fait vivre un ou plusieurs personnages récurrents.

Car le personnage récurrent offre une rapidité et une facilité d’écriture que ne propose pas le nouveau héros.

Je ne m’étendrai pas plus sur l’intérêt d’user d’un récurrent ni sur l’attrait que le récurrent peut avoir pour un auteur, ceci est une autre question.

Toujours est-il que, lorsqu’un auteur a écrit beaucoup de fascicules, il y a de fortes chances que, dans ceux-ci, on retrouve un même personnage.

Jean Normand (1885 - 1956) alias Raoul Anthoni Lematte, n’échappe pas à la règle.

Si sa production est immense, une partie met en scène le personnage de l’inspecteur Doublet.

Si ce policier a eu l’honneur d’une série éponyme (« L’inspecteur Doublet à travers le monde »), il semblerait qu’on le retrouve également dans quelques autres titres de l’auteur.

Cette série de 14 fascicules de 24 pages contenant des récits indépendants d’environ 12 000 mots fut publiée à partir de 1945.

LES GALIONS MYSTÉRIEUX

Sur le paquebot qui l’amène à Trinidad, l’inspecteur DOUBLET fait la connaissance de Mademoiselle Mendoza, fille d’un riche planteur vénézuélien, qui lui confie se rendre sur l’île Margarita, où elle possède un vieux château, afin d’y continuer ses recherches au sujet de galions chargés d’or et de joyaux, coulés trois siècles auparavant, au large de l’atoll.

Le lendemain du débarquement, dans un café de Port-d’Espagne, DOUBLET apprend, de la part d’un Français, que des bandits ont été embauchés pour les emmener sur l’île Margarita.

Persuadé que tout cela a rapport avec l’histoire des galions mystérieux et que Mademoiselle Mendoza se trouve en danger, l’inspecteur DOUBLET décide, accompagné de son interlocuteur, de se précipiter là-bas afin de protéger la jeune femme…

L’inspecteur Doublet voyage sur un paquebot en direction de Trinidad. Il rencontre à bord la charmante Mlle Mendoza, fille d’un riche planteur vénézuélien. Celle-ci rentre de ses études en France où elle a découvert un témoignage d’un capitaine datant de trois siècles et précisant que les cargaisons de galions coulés au large de l’île Margarita ont été apportées sur l’île et que les bateaux ne contenaient que des pavés de gré. Elle a donc décidé de se rendre sur l’île où elle possède un vieux château pour vérifier ses informations.

À Port-d’Espagne, la capitale, dans un café, Doublet entend un Français clamer à des amis qu’il va y avoir du grabuge sous peu à l’île Margarita, car des brigands viennent d’être engagés pour s’y rendre.

Ni une ni deux, Doublet et son interlocuteur se précipite sur l’île afin de protéger Mlle Mendoza…

Si dans « Deux morts dans une clairière », le titre précédemment lu, le départ de l’histoire était bien ancrée dans le genre policier (deux meurtres), celui-ci, par contre, est totalement orienté récit d’aventures à tel point que la profession de Doublet n’a aucun intérêt dans l’intrigue.

Et quand l’on parle d’aventures, on pense immédiatement à des récits tels « L’île au trésor » de Robert Louis Stevenson, paru en 1881, ce qui ne nous rajeunit pas. Une île, des galions, des trésors, des pirates, des bandits, des affrontements… c’est exactement ce que nous propose l’épisode du jour, ne s’embarrassant pas de crédibilité pour introduire une histoire sans temps mort.

Effectivement, difficile d’imaginer une jeune femme clamer à un inconnu que le château dans lequel elle se rend contient un immense trésor !!!

Mais à part cette facilité liminaire, l’auteur nous propose donc un récit d’aventures qui, bien que se déroulant à l’époque de l’écriture, est empreint de toute l’imaginerie boucanière des grandes heures de la piraterie navale.

Rien d’extraordinaire, certes, mais un récit plaisant à lire et qui, comme celui que j’évoquais, donne l’étrange impression d’être déjà un peu suranné au moment où il est publié.

Car, une nouvelle fois, comment ne pas penser aux récits que José Moselli écrivait vingt ans auparavant en lisant cette aventure. Y penser, dans l’esprit, dans le genre, dans le style, peut-être, bien que chez Moselli on ne ressentait pas cette obsolescence et l’on se laissait porter par l’ambiance qu’il parvenait à instiller à ses récits.

Ici, le texte souffre de la comparaison avec ceux du grand Maître du récit d’aventures, mais n’en est pas pour autant déplaisant à lire.

Cette courte histoire de 11 500 mots offre ce qu’elle peut aux lecteurs. Ne faisons pas les difficiles dans un format aussi contraignant.

Au final, récit d’aventures moderne (pour l’époque), mais qui s’appuie sur une imagerie passéiste de la piraterie navale pour proposer un texte déjà suranné lors de sa publication.

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