Le squelette a disparu
Tout a une fin, même les quêtes les plus futiles !
Que ce soit par la fin du quêteur, ou parce que son but a été atteint.
Voici donc, aujourd’hui, le point final d’une de mes nombreuses recherches littéraires avec la lecture du dernier (non pas dans le sens de parution) épisode des enquêtes de l’inspecteur Gonzague Gaveau, alias le Professeur.
Ce personnage, né de la plume, probablement de René Byzance, alias Jean Buzançais (je dis « probablement », car tous les épisodes ne sont pas signés, même ci celui-ci, oui), est le héros de 15 très courtes enquêtes sous la forme de fascicules de 16 pages publiées à partir de 1946 aux Éditions Populaires Monégasques, au sein de la collection « L’Indice ».
Gonzague Gaveau tient son surnom du fait qu’il est intelligent, mais, surtout, qu’il a fait Sorbonne.
Quant à René Byzance/Jean Buzançais, pas grand-chose à vous apprendre sur l’auteur, puisque je n’en sais rien, si ce n’est qu’il est également l’auteur des excellentes enquêtes du commissaire Jules Troufflard.
« Le squelette a disparu » est la troisième enquête parue à l’époque.
LE SQUELETTE A DISPARU
Dans une grotte de Lozère, des spéléologues amateurs font une étrange découverte, un squelette humain qu’ils pensent ancestral.
Mais le maire, chez qui ils sont venus montrer fièrement leur trouvaille en pleine nuit, constate rapidement qu’à défaut de reliques, les ossements sont plutôt récents, la preuve, le trou dans le crâne visiblement fait par une balle.
Le magistrat décide de conserver chez lui la pièce à conviction pour la confier, au lever du jour, à la justice.
Au petit matin, stupeur, le squelette a disparu.
Gonzague GAVEAU alias « Le Professeur », est alors dépêché sur place pour retrouver à la fois le corps du délit, le voleur et l’éventuel assassin !...
Un trio de spéléologues farfelus et amateurs recherche une grotte à inspecter du côté de Langogne, en Lozère. Après moult péripéties, ils en trouvent une, au fond de laquelle ils découvrent un squelette qu’ils pensent être daté du Neandertal. Fiers de leur découverte, les trois spéléos apportent, en pleine nuit, le squelette au maire de Langogne qui douche immédiatement leur enthousiasme en leur disant que ce squelette est récent et, qu’en plus, le crâne a été troué d’une balle.
En attendant le lendemain, le squelette est conservé à la Mairie, mais, au matin, il a disparu.
L’inspecteur Gonzague Gaveau, de la Brigade Mobile, est dépêché sur place pour résoudre le mystère de la disparition, mais aussi du meurtre…
Je retrouve donc pour la dernière fois l’inspecteur Gonzague Gaveau bien après avoir dégusté toutes les précédentes.
Du coup, j’avais un peu oublié que ces enquêtes étaient si courtes (7 600 mots, environ).
Il faut savoir que l’inspecteur Gonzague Gaveau, pince-sans-rire, égocentrique, intelligent, misogyne et affublé de bien d’autres qualités et défauts est l’atout principal de la série, même si on peut ajouter la plume agréable de l’auteur.
Aussi, dans un texte si court, il est préférable que le héros intervienne rapidement pour en profiter plus, donc, mieux. Ce n’est malheureusement pas le cas ici où l’auteur se concentre pendant près de la moitié du récit sur les mésaventures des trois olibrius spéléologues.
Certes, c’est assez amusant tant sont ridicules ces personnages, mais cela prédit le peu de place accordé au Professeur.
Du coup, l’enquête est vraiment très très concise et résolue avec une extrême rapidité par le policier. Dommage pour le lecteur qui en attend plus de lui.
Reste alors la plume de René Byzance, son humour et le charme suranné d’un récit d’avant la Seconde Guerre Mondiale.
Au final, un petit récit agréable à lire, mais qui pêche par une extrême concision doublée de l’intervention tardive du héros.