Scotland Yard subit un échec
« Scotland Yard subit un échec » est le 4e épisode d’une série intitulée « Mister Nobody – L’Homme au masque de satin – gentleman-cambrioleur » que l’on appelle, dans l’intimité, « Mister Nobody », car c’est plus court.
Parue en 1946, « Mister Nobody » est composé de 16 fascicules de 16 pages, double colonne, contenant des récits indépendants d’environ 12 000 mots.
Les personnages principaux sont Mister Nobody, un gentleman-cambrioleur dont on ignore la réelle identité (d’où le surnom) et son fidèle valet, Jonas Cobb, alias Froggy, car il a une tronche de batracien (en plus d’un goût immodéré pour l’alcool).
L’auteur en est Edward Brooker, un assez énigmatique auteur de nombreux romans policiers et d’espionnages qui, à partir de la Seconde Guerre mondiale, délaissa les récits longs pour les récits fasciculaires d’aventures ou d’anticipation telles les séries « Tchao Péou –Le Maître de l’invisible », « Chester Buxton, du Special Squad » ou, encore, « Mister Nobody ».
L’auteur serait né sous le nom de Édouard Osterman en 1904 et l’on a plus de nouvelles de lui après 1947.
SCOTLAND YARD SUBIT UN ÉCHEC
Mister NOBODY, le gentleman-cambrioleur recherché activement par Scotland-Yard, est follement épris d’une séduisante créature.
Son esprit est-il trop concentré sur sa belle pour ne pas voir et anticiper les manœuvres des hommes du chief-inspector Fox qui manquent, par deux fois, de le jeter dans une geôle ?
Ou bien, est-il malheureux au « jeu », car heureux en amour ?
À moins, comme dit son fidèle valet Jonas Cobb, alias Froggy, que tel Samson, il ne soit victime de sa Dalila ?...
Mister Nobody est amoureux de la belle Yola Barclay, mais, heureux en amour, il est malheureux au jeu, aussi bien ceux de cartes que celui du gendarme et du voleur puisqu’il échappe de peu à deux tentatives d’arrestation en peu de temps.
Jonas Cobb, le fidèle valet du gentleman-cambrioleur, en est persuadé, tout ceci est la faute de Yola, et, telle Dalila pour Samson, elle sera la perte de son maître.
Mais, si ce dernier, d’abord, refuse de croire à cette hypothèse, il va pourtant bien vite mettre sa belle à l’épreuve…
Dans le précédent épisode, Mister Nobody avait nargué le chief-inspector Fox, provoquant sa colère. Depuis, ce dernier multiplie les manœuvres pour lui mettre la main dessus.
Pourtant, Mister Nobody avait parlé, après avoir récupéré la fortune du receleur Isaacs, d’aller se dorer la pilule sur une île, mais l’amour le retient à Londres. Aussi, Jonas Cobb l’a mauvaise.
Edward Brooker continue à dérouler les passages obligés du récit de gentleman-cambrioleur avec ce jeu du chat et de la souris entre le voleur et le gendarme.
L’intrigue s’en retrouve, du coup, très réduite (déjà que le format ne permet pas une intrigue très évoluée). L’auteur se contente d’aligner les tentatives d’arrestations et de mettre en avant l’ingéniosité de Nobody et de son valet pour se sortir des griffes des policiers du Yard.
Certes, l’histoire n’a rien de bien original, pourtant, le récit se lit avec un certain plaisir, du fait d’une absence de temps mort (heureusement, sur un tel format concis) et de personnages qui prennent un peu d’épaisseur à l’image de la relation entre nos deux héros.
Partiront-ils ou non au soleil, il y a fort à parier que ce ne sera pas pour tout de suite (il reste 12 épisodes) et l’auteur aura le temps de se confronter à d’autres lieux communs du genre.
Au final, l’épisode gagne en humour ce qu’il perd dans l’intérêt de l’histoire. Ce second manque, dans un format si court, n’étant pas très gênant, il en résulte une lecture plaisante.
P.S. On notera que l’illustration de couverture dévoile un peu trop le rebondissement final.