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Loto Édition
24 octobre 2021

Enterré parmi les vivants

LH05

Je l’ai déjà dit, mais je vais me répéter, quand on s’intéresse à la littérature populaire fasciculaire policière de la première moitié du siècle dernier, il est des auteurs qui deviennent incontournables tant leur production fut importante et imposante.

Bien évidemment, j’en ai déjà évoqué plusieurs dont Marcel Priollet, Henry Musnik, Rodolphe Bringer… et, depuis peu je m’attelle à découvrir la plume et les personnages de Paul Salmon (1884 - 1965), un auteur qui, sous son nom ou divers pseudonymes (Paul Dargens, Paul Darcy, Paul Dancray, Robert Navailles) signe un nombre impressionnant de textes, pour la plupart des fascicules.

Tout comme Marcel Priollet, Paul Salmon, sous le pseudonyme de Paul Dargens, fit les beaux jours d’une collection fasciculaire à la fois mythique et bien difficile à se procurer : « Le Roman Policier » des éditions Ferenczi qui, entre 1916 et 1923, proposa plus de 200 titres de 48 ou 32 pages, magnifiquement illustrée par Gil Baer (1863 - 1931).

C’est dans cette collection que l’on retrouve un de ses personnages récurrents, le détective millionnaire Luc Hardy. Tous les titres de l’auteur (ou presque) dans cette collection mettent en scène ce héros.

La plupart des titres de cette collection ont été réédités, à partir de 1932, dans une autre collection de l’éditeur : « Police et Mystère », des fascicules de 64 pages dont la couverture comporte une photographie à la place des illustrations de Gil Bear, illustrations reprenant bien souvent la même scène que le dessin.

« Enterré parmi les vivants » est la 5e aventure de Luc Hardy.

ENTERRÉ PARMI LES VIVANTS

Dans l’express du Havre, Luc HARDY, le célèbre détective millionnaire, sauve in extremis un jeune couple agressé par des pilleurs de trains.

Étienne Delarue, le mari, désireux de retrouver ceux qui ont failli assassiner sa délicieuse épouse, propose à Luc HARDY de l’aider à mettre la main sur les malfrats qui sont parvenus à s’enfuir.

Les deux hommes vont alors se lancer, au péril de leurs vies, dans une lutte sans merci contre une bande menée par un chef intelligent, prévoyant et machiavélique…

Luc Hardy est à la poursuite de pilleurs de trains. À la gare de Paris, il repère trois individus louches et décide de les suivre et de se positionner dans le compartiment jouxtant celui dans lequel ils sont entrés. Bien lui a pris, car, en cours de route, les trois hommes agressent un couple avec lequel ils voyageaient. Tandis que l’un d’eux est parvenu à assommer le mari, sa femme se lance vers la sonnette d’alarme. Un second bandit la vise et s’apprête à tirer quand un homme fait irruption et tire en premier. Les trois bandits, qui se sont baissés à temps, parviennent à s’enfuir et à sauter du train en marche pendant qu’il ralentissait à l’approche d’une gare.

Le sauveur se présente : Luc Hardy, détective. Il explique qu’il avait repéré les trois hommes et qu’il se fait fort de les retrouver. Le mari, désireux de punir ceux qui ont failli tuer sa femme, propose ses services au détective et les deux hommes vont alors tout faire pour retrouver et arrêter la bande…

Dans ce récit de 18 000 mots (du moins dans la version 64 pages de 1934 de la collection « Police et Mystère »), Paul Dargens nous propose une aventure dans la lignée des précédentes de son personnage, mais également qui s’inscrit parfaitement dans son époque (de l’édition d’origine, en 1920) tant dans le style que dans le sujet et le genre.

Effectivement, les pilleurs de trains sont au centre de l’intrigue comme dans d’autres textes de ce début du XXe siècle (« Les bandits du rail » de Georges Spitzmuller, par exemple). Les protagonistes se déplacent encore, le plus souvent, en bicyclettes (les voitures sont moins omniprésentes) et l’histoire se dirige plus vers le récit d’aventures policières que vers celui du récit d’investigation.

Si Luc Hardy est sensément intelligent, il est surtout chanceux pour trouver ses indices et son travail consiste plus dans des courses poursuites ou des luttes que dans des phases intenses de réflexion.

Ainsi, Luc Hardy est à rapprocher du policier Mirabel de l’œuvre de Spitzmuller citée plus haut ou Fred Cabosse de Jean Petithuguenin ou même d’autres personnages du genre de H. R. Woestyn.

Aussi faut-il oublier toute espérance de suspens ou d’intrigue échevelée tout autant que celle de personnages originaux et fouillés.

Pourtant, il faut reconnaître à Paul Dargens la volonté, à chaque fois, de décrire en quelques mots le physique des différents protagonistes, ce qui n’était pas le cas de tous ses confrères.

Pour le reste, la plume se fond dans le moule du genre et de l’époque et manque un peu d’ambition (mais ce format, ces collections, permettaient-ils l’ambition des auteurs ?).

Alors, on appréciera le charme suranné de l’histoire, les prénoms d’autrefois, les moyens de locomotion désormais obsolètes, et une plume un peu passée.

Au final, un épisode dans la droite ligne des précédents et de beaucoup d’autres dans le même format et de la même époque.

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