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8 mai 2022

Une ruelle de commères

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Christophe Géradon est un auteur belge né en 1973, auteur de nombreuses nouvelles et d’une série policière aux parfums d’autrefois, « Les enquêtes du commissaire Albert Numa »…

Je dis parfum d’autrefois, car l’action se déroule au début des années 1980 et les épisodes s’appuient sur un format court proche de celui des fascicules 64 pages à la mode dans les années 1930 à 1950…

Après un premier épisode, « La seconde gamine » de 17 000 mots, je me suis penché sur le second, « Une ruelle de commères » de 14 750 mots…

Une ruelle de commères :

Hiver 1982, le commissaire Albert Numa passe le nouvel an dans un bar. Au cours de la nuit, un homme lui glisse une enveloppe mystérieuse, qui contiendra deux photographies bien étranges : sur l’une d’elles, une jeune femme est morte ; sur l’autre, elle se relève…

Après « La seconde gamine », ceci est le tome 2 des enquêtes du commissaire Albert Numa.

Un journaliste aborde le commissaire Albert Numa dans un bar, au Nouvel An, pour lui donner une enveloppe contenant deux photographies d’une vieille scène de crime…

J’avais quitté le commissaire Albert Numa (Numa étant son prénom), dubitatif, car pas totalement convaincu, mais suffisamment interpellé par le personnage et, surtout, par l’audace ou la nostalgie de se confronter à un format qui ne se fait plus (le format fasciculaire ou le court roman de 10 000 à 20 000 mots) pour poursuivre la série afin de me faire un avis plus affirmé.

Je retrouve donc le commissaire Albert Numa, toujours aussi dubitatif (moi, pas Numa), mais peut-être un peu moins.

Si je n’arrive toujours à saisir la raison de la volonté de l’auteur d’ancrer ses intrigues dans une période qu’il ne maîtrise pas forcément (il parle des jeunes policiers qui veulent des analyses ADN alors que le procédé n’est alors pas encore exploité par la police à cause de la lenteur et du prix exorbitant des analyses), je comprends tout aussi peu le désir d’écrire de si courts romans policiers.

Quand je dis que je ne comprends pas, je ne veux pas dire que je n’admets pas.

Le récit fasciculaire, quand il fut à son apogée, répondait à des exigences en termes de rapidité et de coûts d’éditions, tout en étant en même temps un objet populaire par opposition au roman qui, lui, était destiné à une population plus éduquée et plus aisée.

De plus, le format permettait également aux lecteurs d’emporter le titre dans une poche et de le lire dans les transports en commun ou durant une pause au travail.

Enfin, il faisait le lien entre les feuilletons des journaux, qui de courtes livraisons journalières, et les romans.

De nos jours, la plupart de ces raisons n’ont plus lieu d’être.

Faire imprimer un fascicule revient presque aussi cher que de faire imprimer un roman (à moins d’un très gros tirage). Les délais d’impression sont courts. De plus, si on décide de proposer des livres numériques, le processus est encore plus rapide et moins cher pour peu que l’on maîtrise un minimum le langage HTML.

Reste le temps d’écriture.

Effectivement, je ne doute pas qu’il est plus rapide d’écrire un roman de 15 000 mots qu’un de 100 000.

Est-ce là la seule volonté de l’auteur ? J’en doute, car elle ne répond pas au choix de placer ses intrigues au début des années 80.

Bref, avec ce second épisode de 15 000 mots, on se doute que l’intrigue ne sera pas de meilleure facture que pour le précédent titre.

Et on fait bien de se douter, car, pour résumer, il n’y a pas réellement d’intrigue. D’ailleurs, l’auteur s’arrêtant longuement sur les séances de psy du commissaire Numa sensées l’aider à lutter contre ses migraines chroniques, l’histoire principale n’a vraiment pas beaucoup de place pour se développer.

Je reste d’ailleurs dubitatif sur le détail qui permet à Numa de comprendre les tenants et les aboutissants de l’enquête à laquelle il se livre.

Cependant, j’étais arrivé bien avant lui sur la conclusion physique de l’affaire sans pour autant en conclure sur son aspect psychologique.

On notera que l’auteur cherche à créer une continuité dans sa série puisqu’on retrouve dans cet opus des personnages secondaires du précédent tout comme on retrouvera dans le suivant, des personnages secondaires de celui-ci.

Enfin, Christophe Géradon semble avoir la volonté de proposer des personnages marginaux, tant dans leur fonctionnement social que psychologique.

Suis-je, du coup, plus convaincu par cet épisode que par le premier ?

Non, toujours pas.

Alors, je vais me plonger dans un troisième en espérant qu’il me permettra de me faire un avis définitif.

Toutefois, le fait que je poursuive ma lecture, malgré mes doutes est plutôt bon signe, du moins, meilleur signe que si j’avais refermé mon livre en cours de lecture.

Au final, ce second épisode ne répond toujours pas à mes doutes et à mes questionnements quant aux choix de l’auteur, mais n’est pas non plus suffisamment indigeste pour me convaincre d’arrêter là. À l’épisode suivant, donc.

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