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Loto Édition
2 octobre 2022

Les Pirates de la voie ferrée

CouvBC11

Bien que José Moselli (1882-1941) soit surnommé péjorativement « l’écrivain sans livre », il fut l’auteur d’une immense production… entièrement destinée à des journaux et magazines de la première moitié du XXe siècle.

La plupart de ses récits furent publiés dans des magazines jeunesse des éditions Offenstadt.

S’il est désormais plus connu pour ses récits d’anticipation (« La fin d’Illa », par exemple), on ne doit pas occulter la part policière de la bibliographie de l’auteur même si sa plume, inspirée par sa jeunesse à bourlinguer sur les mers et les océans du globe, se dirigea naturellement vers un sous-genre aventurier.

Ainsi, José Moselli fit voyager ses personnages récurrents à travers le monde.

Que ce soit le cambrioleur John Strobbins, le boxeur aventurier Marcel Dunot, les détectives Jean Flair, M. Dupont, Iko Terouka ou encore, le duo formé par Tom Browning et Césaire Rabascasse qui nous intéresse aujourd’hui.

Browning et Rabascasse, de l’agence Browning et C° (Rabascasse étant le « C° ») apparaissent en octobre 1922 dans le magazine le « Cri-Cri » et vivront moult aventures jusqu’en février 1935.

13 ans de bons et loyaux services à raison de deux pages de textes illustrés par des bandes de dessins par semaine (le « Cri-Cri » était un hebdomadaire).

C’est dire s’il était quasi impossible, de nos jours, de suivre les aventures des deux détectives à moins d’être un collectionneur féru de magazines des éditions Offenstadt ayant passé une grande partie de sa vie à rechercher chaque numéro du Cri-Cri sur les 13 années concernées.

S’il existe ce genre de passionné de la littérature d’autrefois, ils sont malheureusement trop rares pour que les récits de José Moselli aient un lectorat divers et varié.

Heureusement, la passion d’un petit éditeur (OXYMORON Éditions) pour cette paralittérature, aidée par celle de collectionneurs tenaces et généreux, permet désormais de redécouvrir ces textes quasi inaccessibles.

Si les aventures de « Browning et C° » étaient diffusées sans chapitrage ni découpées spécifiques en épisode, à la lecture des textes on constate rapidement que, comme la plupart des séries de l’auteur, ceux-ci sont composés de différentes aventures se succédant. Bien souvent, la nouvelle aventure était annoncée à la fin de la précédente et débutait dans le numéro suivant du magazine.

Ainsi, on peut constater que « Les Pirates de la voie ferrée » est la 11e enquête du duo et qu’elle se déroule en Argentine.

LES PIRATES DE LA VOIE FERRÉE

Un riche rentier de Buenos Aires, M. Gonzalez Mercurio, a été trouvé poignardé dans un wagon contenant des peaux de buffles destinées à être embarquées pour les États-Unis.

Les deux célèbres détectives Tom BROWNING et Césaire RABASCASSE sont chargés de découvrir ses assassins.

Tandis que BROWNING se rend chez le frère du défunt pour l’interroger, RABASCASSE, lui, après une enquête inutile à la gare, décide d’aller fouiner du côté de la domesticité de la victime…

À peine leur précédente enquête close, Browning et Rabascasse reçoivent un télégramme les mandant à Buenos Aires dans le but de découvrir les assassins d’un riche rentier, M. Gonzalez Mercurio, assassiné dans un train. La veuve leur promet une belle récompense en cas de succès.

Les deux détectives décident de se partager la tâche. Browning est chargé d’interroger le frère du défunt tandis que Rabascasse se charge d’enquêter à la gare puis d’aller discuter avec la domesticité du mort…

On retrouve donc le duo dans une 11e aventure, petite aventure de 13 000 mots.

José Moselli reprend son schéma usuel, pour cette série, c’est-à-dire qu’il sépare son duo pour les faire œuvrer chacun de son côté.

La préférence de l’auteur va indéniablement vers son personnage bordelais, Césaire Rabascasse, puisqu’il ne cesse de ridiculiser Tom Browning en le faisant toujours prendre de mauvaises décisions le menant à se tromper stupidement et à accuser à tort un innocent quand il ne tombe pas dans un piège duquel Rabascasse devra le tirer au péril de sa vie.

Ici, pas le temps pour l’américain de sombrer dans un traquenard, mais tout de même assez pour se ridiculiser même si on admettra qu’il a des circonstances atténuantes.

C’est donc une nouvelle fois Rabascasse qui résoudra cette affaire. À se demander pourquoi il continue à faire équipe avec son compère alors que celui-ci ne lui sert, au mieux, à rien.

Si l’intrigue se déroule en Argentine, cette fois-ci le périple ne sera pas l’occasion, pour le lecteur, de découvrir un pays exotique tant l’action aurait pu se dérouler à peu près n’importe où.

Reste un petit récit d’aventures policières dans la veine de ce que produisait José Moselli, c’est-à-dire agréable à lire, sans temps mort, même s’il manque ici un peu d’exotisme et d’humour.

Au final, un épisode court, plaisant, mais moins attrayant que d’ordinaire du fait qu’il est purgé de rebondissements, de pièges, d’humour et de descriptions sur la géographie ou les us des arborigènes de pays exotiques pour le lecteur français de l’époque.

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