La minute tragique

André Charpentier (1884-1966) est un journaliste principalement connu (par les aficionados) pour ses récits de littérature populaire orientés vers les genres aventures et policiers.

S’il commit quelques romans (notamment pour la mythique collection « Le Masque »), c’est avant tout par ses récits fasciculaires que j’ai découvert l’auteur.

Et comme je ne lis que du policier et que j’aime les personnages récurrents, c’est par l’intermédiaire d’un enquêteur récurrent que je découvre lentement sa plume.

Ledit personnage est l’inspecteur Girard (aussi nommé Gérard selon les textes), un personnage apparaissant à partir de 1935 dans différentes collections de fascicules de 64 pages des éditions Ferenczi (« Crime et Police », « Police et Mystère », « Police »…)

Le titre du jour, « La minute tragique » est initialement paru en 1940 dans la collection « Police et Mystère » des éditions Ferenczi…

LA MINUTE TRAGIQUE

M. Brown, banquier de son état, est menacé par lettres. Un dénommé « L’Homme Rouge » lui réclame une forte somme qu’il promet de passer chercher directement dans son bureau dans quelques jours.

Pensant d’abord à une blague, M. Brown se ravise quand sa fiancée, une célèbre starlette, réceptionne une missive portant la même signature.

Il fait alors appel aux autorités pour assurer sa protection et découvrir l’identité de son persécuteur.

C’est l’inspecteur Girard qui est chargé de l’enquête.

Celui-ci met en place un service de sécurité pour l’arrivée du mystérieux individu.

Quand « L’Homme Rouge » s’annonce au secrétaire de M. Brown, les policiers se précipitent sur lui pour l’arrêter, provoquant un raffut attirant tout le monde, aussi bien employés que clients… sauf M. Brown qui est retrouvé mort, un couteau planté dans la poitrine.

M. Brown, banquier américain établi en France reçoit des lettres de menaces d’un dénommé L’Homme Rouge, lui réclamant une forte somme au risque de perdre la vie. M. Brown croit d’abord à une blague, mais, après plusieurs missives et quand sa fiancée en reçoit à son tour, il commence à prendre la menace au sérieux et fait appel à la Police.

L’inspecteur Girard est chargé de l’enquête et organise la sécurité du banquier pour le jour et l’heure à laquelle L’Homme Rouge prévient qu’il passera passer chercher l’argent.

Quand un certain Homme Rouge se présente à l’accueil de la banque, les policiers lui sautent dessus, mais, trop tard, M. Brown est retrouvé mort dans son bureau, un couteau planté dans la poitrine.

André Charpentier convie le lecteur et son enquêteur à un nouveau crime impossible.

Cette fois-ci, le lieu et l’heure du crime est connue de la police et de la victime et tout est fait pour protéger celle-ci, mais, rien n’y fait.

Comment l’Homme Rouge a-t-il pu tuer M. Brown alors qu’au moment où celui-ci se faisait tuer, l’individu était saisi par la police ? Qui a pu assassiner M. Brown, en cas de complicité, alors que tout le monde assistait à l’arrestation ?

Voilà quelques questions auxquelles l’inspecteur Girard devra répondre.

Comme dans les enquêtes précédentes et du fait de la concision du format fasciculaire (ici, 17 500 mots pour un fascicule de 64 pages) on se doute qu’aussi mystérieuse puisse sembler l’intrigue, la solution en sera fort simple (trop pour être totalement crédible, du moins pour un lecteur d’aujourd’hui)…

On ne se trompe pas.

En effet, si le mystère semble insoluble, la solution sera bien plus simple qu’elle semblait l’être et, même, déjà usitée dans d’autres récits.

Peu importe, on ne lit pas ce genre de fascicule dans l’espoir d’être confronté à une intrigue échevelée et haletante.

De même, les personnages sont peu voire pas esquissés du tout, l’inspecteur Girard en tout premier lieu.

Au final, une intrigue un peu faiblarde pour un épisode en deçà des précédents…