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Les aventures de Jim Paterson, ancien agent du F.B.I., se poursuivent avec « Va te moucher, hé ! » le 9e épisode de la série (en plus des six composant la précédente série lui étant consacrée : « Mister Silence contre la Main Jaune »).

Pour rappel, les aventures de Jim Paterson, composées en tout de plus de cent titres parus sous la forme de fascicules de 64 pages dans la collection « Allô Police » des éditions S.E.G. à partir de 1951, sont signées Louis de la Hattais, à part les 6 épisodes de la première série qui sont, eux, signés Louis Fournel.

Louis Fournel fut un auteur très prolifique de la littérature fasciculaire, notamment dans les genres : policier, action et aventure. Il utilisa de très nombreux pseudonymes pour alimenter les collections policières des éditions S.E.G., mais aussi des éditions Ferenczi.

On ne sait pas grand-chose de l’auteur si ce n’est qu’il fut policier et qu’après la Seconde Guerre mondiale, il s’est lancé dans l’écriture.

Pour information, quelques-uns de ses pseudonymes avérés : Louis de la HattaisJean DelahtLouis DelahtAnne-Marie DelfourAnny DelfourLouise DelfourLuiz DelfourMarie-Louise DelfourJean DelhatLouis DelhatDoleganLew DoleganLew DorsJohn DullJoan DullGoldwin DullerLouise FernelLewis FersonAnne-Marie FervelPeter GreenweyJ. LewrayHarry LiverAndy LoganP. A. LoganAndy SpencerClaire Van Houtte…

On lui doit, en plus des aventures de Jim Paterson, celle de Lew Dolegan, un détective anglais.

VA TE MOUCHER, HÉ !…

Décidé à se venger du terrible gangster Dug et de Death, le magicien hypnotiseur à sa solde, Jim PATERSON alias « Mister Silence », prend un repos mérité dans un hôtel en compagnie son épouse Betty, de son ami Jurry et de Jany, l’ex-comparse de Death qui, en échange d’une protection, a promis de livrer des secrets sur toute la bande.

Durant la nuit, alors que Jurry n’arrive pas à dormir, il s’approche de la chambre de Jany pour voir si tout se passe bien. Entendant des bruits, il frappe à la cloison, mais n’obtient aucune réponse.

En baissant la tête, il constate que du sang coule sous la porte…

Jim Paterson, sa femme Betty et son ami Jurry, n’en ont pas fini avec le terrible gangster Dug ni avec un de ses hommes, le magicien Death. Mais ils pensent pouvoir avancer grâce à l’aide de Jany, l’ancienne comparse de Death, qui, contre leur protection, a promis de tout leur révéler sur la bande. Mais un soir, alors que Jurry, épris par la belle Jany, ne parvient pas à dormir et se rend vers la chambre de celle-ci pour voir si elle est également réveillée, il entend du bruit. Il frappe à la porte, pas de réponse, mais du sang qui coule sou ladite porte. Quand il entre dans la chambre, il retrouve Jany morte, un poignard dans la gorge. Le crime est signé Death…

On retrouve donc toute la bande, tant du côté des gentils que des méchants.

Les critiques que l’on peut faire à cet épisode sont les mêmes que pour les précédents puisque lesdits épisodes ont tendance à se suivre et à conter une seule et même histoire, du moins, la lutte contre un méchant, étalée sur plusieurs titres.

De plus, et logiquement, l’auteur use des mêmes recettes et des mêmes ingrédients. Pas de temps mort, de l’action à foison quitte à pousser les uns et les autres à agir sans réfléchir et à foncer tête baissée quitte à tomber dans un piège.

Dans la vraie vie, de tels héros seraient rapidement morts, idem pour les méchants. Dans la littérature, cela donne du rythme à défaut de crédibilité.

Les gentils ont forcément du courage et du sang froid, mais les méchants, parfois, également. C’est une lutte testostéronée à laquelle les lecteurs sont invités et ce, même si une femme, Betty, l’épouse de Jim Paterson, participe aux débats musclés.

Pas de la grande littérature, on s’en doute, mais des lectures sans prise de tête et qui remplisse un petit moment (1 h 30 à 2 h) pour se divertir et se vider l’esprit.

Malheureusement, le procédé a ses limites : la redondance, puisque là où il n’y a pas de finesse, il y a de la répétition.

Pour autant, cet épisode échappe un peu à une certaine lassitude si on enchaîne les titres avec l’apparition d’un personnage très prometteur et que l’on retrouvera par la suite, un gangster, mais plus gentil que la moyenne : Al Petit.

Si ce personnage est forcément courageux, stoïque, loyal et tout ce que l’on veut, il échappe par contre au manichéisme du côté du physique puisque, loin de lui conféré une stature de dieu grec, l’auteur en fait un petit rondouillard chauve, mais pourtant svelte.

De plus, le bonhomme n’est pas dénué d’humour puisque, quand il est présenté à Betty, il lui dit : « Excusez, Madame, un courant d’air a fait glisser mes cheveux sous mon menton ! ». C’est tout con, mais ça me fait sourire et c’est déjà pas mal.

Pour la suite, un épisode dans la veine des précédents, mais en mieux, notamment grâce à la présence de Al Petit en espérant qu’il relève aussi les épisodes suivants de sa présence et de son humour.

Au final, un épisode où l’action prime sur la réflexion et la crédibilité. Une lecture sans prise de tête, agréable et rapide.