Al Petit veut danser

Je poursuis ma découverte des aventures de Jim Paterson, un ancien agent du F.B.I. surnommé Mister Silence pour sa capacité à se déplacer sans bruit durant la guerre pour combattre les nazis…

Ce personnage est apparu en 1951 dans la collection « Allô Police » des éditions S.E.G. dans 6 fascicules de 64 pages signés Louis Fournel, un auteur prolifique de la littérature fasciculaire policière qui fut commissaire, semble-t-il, à Provins pendant la Guerre.

L’auteur a développé au moins deux personnages récurrents. D’une part le détective anglais Lew Dolegan (plus d’une trentaine d’aventures) et le fameux Jim Paterson qui, en plus des six aventures signées Fournel et contant la lutte entre Jim Paterson et La Main Jaune, en vécut plus de 80 autres, cette fois-ci signés par un des nombreux pseudonymes de l’auteur, Louis de la Hattais.

« Al Petit veut danser » est la 10e aventure de la seconde mouture des aventures de Jim Paterson, celle signée Louis de la Hattais.

AL PETIT VEUT DANSER

Il s’en passe de drôles à Hollywood !

Jim PATERSON alias « Mister Silence », présent dans la ville, s’en rend vite compte.

D’abord, l’assassinat d’un réalisateur douteux. Ensuite, le cambriolage de son coffre-fort dans une banque.

Puis, quand Jim PATERSON reçoit le message d’une starlette lui donnant rendez-vous dans un bar pour le renseigner sur ces événements, il a la surprise de voir rentrer dans l’établissement deux malabars à gueules patibulaires qui défouraillent à tout va…

Al Petit, un gangster au grand cœur que Jim Paterson a rencontré dans l’épisode précédent, lui avait bien dit qu’il se passerait des trucs à Hollywood. Mais Jim n’avait pas envisagé un tel bordel. Un réalisateur louche qui se fait butait, son coffre qui se fait piller dans une banque, une starlette qui le convie dans un bar pour lui donner des renseignements, des gangsters qui tirent à tout va…

On retrouve donc Jim Paterson dans cette 10e aventure (16e en tout) dans laquelle il va retrouver Al Petit, un gangster qu’il a rencontré précédemment et qu’il apprécie et comme l’indique le titre.

Mais, tout d’abord, il faut dire que l’illustrateur de la couverture d’origine n’a pas dû lire cette précédente aventure et l’auteur n’a pas dû avoir droit de regard sur celle-ci, car, Al Petit, décrit comme petit, trapu, chauve et barbu est ici représenté comme plutôt affûté, chevelu et imberbe.

Tant pis pour lui.

On retrouve donc Al Petit, un personnage qui dynamise un peu des récits pourtant sans temps morts, ainsi que Jim Paterson, Jurry et Betty, la femme de Jim.

Les ingrédients sont les mêmes, c’est-à-dire que Jim Paterson et les siens tombent tête baissée dans des pièges, se prennent des coups sur la tête, sont kidnappés pour être assassinés par des méchants trop bêtes pour les exécuter dès qu’ils les tiennent en joue et préfèrent leur laisser le temps de trouver un moyen pour s’en sortir.

Les ressorts sont donc un peu redondants, mais il faut bien avouer, qu’indépendamment les uns des autres, les épisodes sont plaisants à lire du fait du rythme des aventures, rythme accru par la concision du texte (environ 16 000 mots par épisode) des histoires manichéennes sans prise de tête, d’un certain second degré pour faire passer les réactions pas toujours très crédibles des uns et des autres, et d’un léger humour, renforcé par la présence d’Al Petit.

Certes, on ne tient pas le Goncourt de l’année, ni même un excellent récit, mais juste de petits textes faits pour se divertir comme on le ferait avec une bonne série B entre deux films d’auteur.

Cependant, il vaut mieux ne pas trop enchaîner les lectures de ces épisodes pour ne pas être lassé par une certaine redondance des aventures.

Au final, un épisode dans la veine des précédents avec un intérêt légèrement rehaussé depuis que Al Petit fait son apparition.